Arguments pour la lutte social
Après les législatives : discussion.
aplutsoc2
Juin 24
Quelques réflexions sur un échec
Les résultats sont sans appel.
Macron est défait.
L’extrême droite fait florès.
LR a résisté.
Quant à la NUPES, JLM pronostiquait la conquête de Matignon, son triomphe. C’est un échec. Certes, il y a un progrès électoral indéniable : l’unité a payé. Un peu. Mais le résultat est aux antipodes des objectifs proclamés. L’Union Populaire n’a rassemblé ni les salariés dans leur grande majorité, ni les jeunes des quartiers. Les électeurs appartiennent la plupart aux « classes moyennes », aux fonctionnaires, sans oublier les bobos des centre villes. Répétons le, politiquement, c’est un échec. Le mot d’ordre démagogique « prenez le pouvoir, votez » n’a pas convaincu. Les plus désespérés, les précaires, les invisibles, les femmes seules, se sont abstenus ou ont voté Le Pen. La plupart d’entre nous ont voté pour les candidats de la NUPES.
Que Castaner, le cogneur-noceur soit balayé, que Ferrand soit renvoyé dans ses foyers, que quelques ministres soient battus nous réjouit comme l’entrée de salariés à l’Assemblée. Mais ça ne fait pas une victoire. Le nombre de candidats élu ne doit pas faire oublier la cohorte des battus…
Le narcissisme, le quasi-culte de la personnalité de JLM est devenu insupportable. Un mouvement d’opposition ouvrière et démocratique, social, écologiste, résolu, réclamait un programme débattu durant des mois dans des assemblées de base. À l’évidence, cette politique aurait permis la victoire. JLM n’en a absolument pas voulu. Ce n’est pas sa ligne. Lui comme mes autres politicards a peur de la démocratie directe et comme d’autres a refusé d’être aux côtés des ukrainiens. La politique, la politique « concrète » anti-libérale se déroulera désormais hors de l’hémicycle. D’une manière ou d’une autre, la lutte des classes « déferlera », mais il faut le souligner, en soit, ça ne réglera rien. Les dirigeants de la FI à l’image du fonctionnement de Lambert, passe d’un échec à un nouvel objectif sans ouvrir la discussion avec les militants.
Les élections derrière, le pays est à nouveau confronté à la réalité. Les conséquences de l’agression de la Russie en Ukraine sont considérables : explosion du prix des énergies fossiles et produits alimentaires, inflation galopante avec un bond jamais connu depuis la Libération, l’économie d’armement et la tentative de militariser les esprits. Poutine est un fauteur de crises tout azimut.
Le pouvoir sort évidemment à l’agonie de la séquence électorale : pour la 1ère fois dans l’histoire de la 5ème République, le parti présidentiel ne dispose pas de la majorité au parlement (*). Je n’insiste pas sur « la crise de la Ve République » un mantra depuis… des décennies. L’analyse « concrète » de la situation politique soulève une question, finalement la question essentielle.
L’augmentation permanente des prix, le quasi-blocage des salaires va provoquer des luttes. Limitées ou plus générales, nous verrons : mais cette augmentation de la lutte des classes ne vaut pas solution. Le président, le patronat peuvent reculer, les salaires augmenter sans… que l’ordre des choses ne change.
Les salariés, la jeunesse sont confrontés à la question des questions : faire converger leurs mobilisations pour battre, balayer le pouvoir. Opposer au néo-libéralisme une solution pérenne fondée sur l’intérêt des producteurs et chômeurs. Un gouvernement des salariés.
Inutile de le souligner, un tel objectif est considérable, déchaineraient les forces de la réaction.
C’est le lot des révolutions.
Un tel objectif n’est possible que par le moteur, l’arme de la démocratie permanente. Du rassemblement libre, passionnément démocratique des exploités. Au vrai, ni « César ni tribun », JLM est un tribun qui se comporte comme un César. La Nupes a fagoté en quelques jours un arrangement électoral pour obtenir l’un des scores les plus faibles de la gauche depuis 1981.
La lucidité commande de dire ce qui est .JLM n’a jamais été en position de l’emporter, ni à la présidentielle, ni aux législatives. L’électorat ouvrier, celui des quartiers s’est très largement tenu à l’écart.
L’abstention n’est ni une calamité, ni un fait positif : c’est l’état politique des exploités à un moment donné. Cette abstention plus le résultat du RN disent la difficulté de la situation. Je n’écris pas ces lignes pour démoraliser mais au contraire, réfléchir aux conditions du combat victorieux. En somme, la seule action qui vaille est de participer, d’aider à la mobilisation politique des exploités. En mettant en permanence l’accent sur l’absolue nécessité du combat démocratique. Le contrôle. Le pouvoir doit être exercé par le bas.
Pour ceux qui entendent mener ce combat, la libre discussion démocratique est une nécessité. C’est l’une des raisons qui va conduire le Club Politique Bastille à disparaitre… un site de débats, de discussions lui succéder.
(*) En 1998 au lendemain de sa réélection, F. Mitterrand décréta « qu’il n’était pas bon qu’un parti ait la majorité absolue ». Le PS dû négocier pendant 5 ans les voix qui lui manquaient…
Charles.
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