POUR UN RENOUVELLEMENT DE NOS PRATIQUES AGRICOLES

POUR UN RENOUVELLEMENT DE NOS PRATIQUES AGRICOLES
La sécheresse de cet été aura achevé de mettre en lumière la faible résilience de notre modèle de production agricole. Partout l’eau manque, et pourtant, les sols à nu et les monocultures de maïs s’étendent à perte de vue.
Pour rappel, un sol à nu est bien plus vulnérable au manque d’eau. L’absence d’humus et de couvert végétal l’expose directement aux rayons du soleil, ce qui renforce l’évaporation tout en faisant disparaître toute trace de vie dans les premiers centimètres de la couche terrestre. En cette période estivale, cela a également pour conséquences de diminuer la perméabilité des sols, ce qui accroît nécessairement les risques d’inondations et renforce le phénomène d’érosion des sols. De même en hiver, laisser des terrains à nus renforce considérablement le lessivage des sols, ce qui accroît l’appauvrissement des terres agricoles.
Le travail du sol et la pratique du labour ne remédient en rien à tous les problèmes évoqués, pire, cela détruit une très grande partie des organismes présents sous nos pieds et renforce les émissions de CO2 dans l’atmosphère.
Pourtant, terres à nues et travail des sols sont encore aujourd’hui au centre de notre modèle agricole, en agriculture conventionnelle comme en agriculture biologique.
Partout sur le territoire, les sols s’appauvrissent et l’érosion s’accélère. Pour autant, leur conservation ne semble pas faire partie des priorités de l’Etat.
Pourtant, c’est bel et bien l’ensemble de notre modèle agricole qui est à repenser. Pollution des sols, des cours d’eau, empoisonnement de la faune, émission de gaz à effet de serre, érosion des sols, etc… Les conséquences néfastes de l’agriculture productiviste sont sans fin.
Nous continuons de mettre en culture d’immenses parcelles de maïs, qui nécessitent un système d’irrigation dans de nombreuses régions et qui sont surtout destinées à l’élevage et non à la consommation humaine. Il suffirait pourtant de réduire de manière importante notre consommation en viande pour pouvoir dédier ces parcelles à des cultures bien plus résilientes et intéressantes, comme c’est le cas du chanvre, qui peut être utilisé comme isolant, comme textile, et même à des fins alimentaires.
Il ne s’agit pas ici de jeter la pierre aux petits agriculteurs, qui ont été enfermés dans ce modèle par l’Etat qui pendant des décennies leur a martelé que c’était la seule et unique marche à suivre. Ils en paient eux aussi les conséquences.
Les responsables sont plutôt à chercher du côté des institutions étatiques et des lobbys agro-industriels, défenseurs d’une agriculture productiviste au détriment de tout bon sens (coucou la FNSEA).
Ce constat est d’autant plus frustrant lorsque l’on sait que des solutions existent, et qu’elles sont nombreuses. Un nombre toujours croissant d’exploitant.es s’emploie à mettre en œuvre une agriculture à la fois résiliente et durable qui s’inspire notamment de l’agroécologie (agriculture de conservation des sols, maraichage sur sols vivants, etc…). Ces pratiques sont d’autant plus intéressantes qu’elles permettent une séquestration naturelle du dioxyde de carbone (CO2), qui est capté dans l’air par le végétal et ensuite restitué dans les sols, à l’inverse de l’agriculture avec travail du sol, qui contribue largement aux émissions de CO2 dans l’atmosphère. Malheureusement, le nombre d’agriculteurices mettant en oeuvre ces pratiques de conservation demeure encore trop faible et il est impératif qu’un changement radical s’opère dans les années qui viennent.
La conservation des sols est un enjeu de taille, trop souvent occulté du débat public. Pourtant, si rien n’est fait, la dégradation de la productivité des sols se poursuivra jusqu’au seuil critique où la surface de terres agricoles ne suffira plus.
Nous allons ainsi au-devant de graves crises alimentaires.
Il est donc impératif d’accompagner les agriculteurs dans leur transition et de contraindre les tenants de l’agriculture productiviste à leur emboîter le pas.
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