VERS UN AUTOMNE/HIVER EXPLOSIF ET DE TOUTES LES TENSIONS

Jacques Chastaing a partagé une publication.

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Avec une inflation officielle et moyenne de 8,9% en juillet dans l’Union européenne mais de 10,4% en Belgique ou de 10,8% en Espagne et des prévisions de hausse continue des prix durant l’automne/hiver qui pourrait atteindre par exemple 13% début octobre hors de l’Union en Grande Bretagne et peut-être 17% en fin d’année dans ce pays, on peut s’attendre à une succession de grèves ouvrières et d’explosions sociales à l’automne-hiver 2022 . Et cela d’autant que déjà des vagues de grèves pour les salaires et des luttes contre l’inflation ont traversé plusieurs pays d’Europe depuis fin 2021, en France, Espagne, Italie, Belgique, Hollande, Allemagne, Irlande, et bien sûr en Grande Bretagne qui flirte déjà cet été avec la grève générale.
Tous les gouvernements et toutes les bourgeoisies d’Europe et du monde sont en train de se préparer à ces explosions et à cet affrontement avec le prolétariat.
Fin juillet, la BCE, Banque Centrale Européenne, comme la banque d’Angleterre à la suite de la FED américaine, ont augmenté les taux d’intérêts ce qui ne peut qu’aboutir à un énorme tour de vis supplémentaire et des politiques d’austérité aggravées, coupant à terme dans les dépenses publiques et licenciant en masse. Certains dirigeants le disant cyniquement : « nous avons besoin de 5 ans de chômage devant nous » pour casser les luttes pour les hausses de salaires et les vagues de démission des travailleur contre l’exploitation qui sont en train déjà de déplacer le rapport de force en faveur des ouvriers, ce qui est particulièrement dangereux pour les patrons et l’ordre capitaliste à la veille des explosions sociales de grande ampleur qui s’annoncent.
En complément de cette déclaration de guerre économique, en Allemagne, le patronat a demandé au gouvernement de prévoir des lois anti-grèves. En Grande-Bretagne, les conservateurs ont démissionné Boris Johnson jugé trop affaibli par les scandales pour l’affrontement à venir pour le remplacer par encore plus réactionnaire, dont les premières mesures annoncées seront de limiter en core un peu plus le droit de grève.
En Italie, le gouvernement Draghi a préféré démissionner alors qu’il n’y était pas obligé et déclencher des élections anticipées dans un délai très court, le 25 septembre, pour lancer un avertissement aux partis de l’ordre bourgeois les sommant de serrer les rangs contre la classe ouvrière et de ne pas céder à la démangeaison populiste de hausse des salaires pour des motifs électoraux comme y était tenté le mouvement 5 étoiles. L’alliance Italienne de la droite et de l’extrême droite pour le 25 septembre portera peut-être au pouvoir un dirigeant d’extrême droite comme y appelle la majeure partie de la grande presse italienne avec l’effet qu’on peut imaginer sur le reste de l’Europe, ou au contraire la gauche, on verra, mais tous sont sommés par Draghi le banquier de faire front contre les travailleurs à l’automne avec un plan de bataille commun concocté par le grand patronat. Déjà, cet été, la justice italienne a tenté, en forme de test, de casser les syndicats de base combatifs en mettant en prison plusieurs de leurs dirigeants et en cherchant à supprimer le droit de grève dans le secteur de la logistique en réussissant pour cela à mettre de son côté les directions des grandes confédérations syndicales contre les travailleurs et le droit de grève. La tentative a finalement tourné au fiasco du fait de la résistance ouvrière, mais on voit bien quelle est l’orientation générale.
A l’échelle du monde, il y a le même problème. En Asie du Sud, 2 milliards d’habitants, l’épicentre des luttes ouvrières actuelles, sous l’ampleur des mobilisations malgré des répressions policières féroces et les divisions de la démagogie religieuses, rien n’y fait, les pouvoirs en place reculent, vont de concessions en concessions ou cèdent des augmentations de salaires importantes, au Bangladesh, au Pakistan,en Inde, menacés même dans leur existence, et là où ils tentent des coups de force militaro-policiers, comme en Birmanie ou au Sri Lanka; ils n’arrivent cependant pas à enrayer la montée ouvrière et populaire.
Au Brésil, pays important sur le continent sud-américain en ébullition, le gouvernement actuel d’extrême droite de Bolsonaro, devrait tomber en octobre avec tous les effets que cela pourra avoir y compris ici en Europe. Cela pourrait déclencher une nouvelle vague de mobilisations populaires dans toute l’Amérique du sud et au delà. Contre cela Bolsonaro menace d’un coup de force à la Trump, mais la population prend les devants, est déjà en train de se mobiliser et les menaces de l’extrême droite pourraient mener au contraire à des poussées révolutionnaires.
En France, même si l’inflation est un peu moindre, on voit Macron se préparer en cherchant à créer un front LREM-LR-RN pour attaquer les chômeurs, le RSA, les retraites et empêcher toute démagogie de l’extrême droite sur les salaires – dont il a déjà obtenu qu’elle vote contre le smic à 1 500 euros – en cédant en échange à tous les criailleries réactionnaires ou racistes de l’extrême droite dont le dernier exemple est la vitesse pitoyable avec laquelle Dupont-Moretti à accédé aux exigences du RN ou Zemmour contre le karting à la prison de Fresnes.
A droite, sous les ordres des capitalistes, on fait donc front pour l’affrontement qui vient.
Face à ça, il n’en est malheureusement pas de même du côté des organisations ouvrières syndicales et politiques qui elles, ne préparent pas à ce qui vient, mais ont au contraire déclaré la trêve pour l’été malgré la vague de luttes sur les salaires qui avait déferlé tout l’hiver et le printemps précédent et qui a débordé quand même en juillet/août avec notamment une grève historique dans l’aérien. Pour la rentrée, il n’y a, du côté syndical, que la routine d’une seule journée d’action nationale le 29 septembre sans lendemain, sans aucun plan de de lutte pour la suite mais avec déjà une dispersion de journées d’action émiettées par profession comme d’habitude, et du côté politique une promesse d’une marche contre la vie chère par LFI, mais sans date pour le moment, certainement en concurrence de celle des syndicats comme en 2017 et sans suite non plus,. LFI préfère inviter Rachida Dati et des ministres LREM au débat comme hier Pécresse à la fête de l’Huma, plutôt que par exemple une grande rencontre des militants pour débattre, certes, mais de l’ampleur de la lutte à mener..
Alors, il y a la base, avec les mobilisations annoncées des 27 août à Metz et nationalement du 10 septembre : 27 août, 10 septembre, 29 septembre ou encore la marche de LFI, il faudra certes être de toutes ces mobilisations, mais surtout avec la volonté de bâtir un front commun de résistance, qu’on soit syndicaliste, Gilet Jaune, antifasciste, écologiste ou féministe, LFI, PCF, d’extrême gauche ou an appartenance, conscients que ce n’est qu’unis que nous pourrons faire face à ce qui se prépare et imposer le calendrier de la grève générale comme premier pas vers la révolution, l’éradication du capitalisme pour sauver la planète et l’humanité.
Jacques Chastaing, 21 août 2022

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