Iran : au moins cinquante morts dans les manifestations réprimées

Police arrive to disperse demonstrators during a protest over the death of Mahsa Amini, a woman who died after being arrested by the Islamic republic's "morality police", in Tehran, Iran September 19, 2022. WANA (West Asia News Agency) via REUTERS ATTENTION EDITORS - THIS IMAGE HAS BEEN SUPPLIED BY A THIRD PARTY. ATTENTION EDITORS - THIS PICTURE WAS PROVIDED BY A THIRD PARTY

Iran : au moins cinquante morts dans les manifestations réprimées, selon l’ONG Iran Human Rights

Depuis une semaine, de nombreuses manifestations ont lieu dans plusieurs villes du pays, en réaction à la mort d’une jeune femme détenue par la police des mœurs.

Le Monde avec AFP

Publié hier

Au moins cinquante personnes ont été tuées en Iran depuis le début des manifestations pour protester contre la mort d’une femme détenue par la police des mœurs, selon un bilan de l’ONG Iran Human Rights, communiqué vendredi 23 septembre. Jeudi, l’organisation, basée à Oslo, avait déjà évoqué un bilan d’au moins trente et un morts, tandis qu’un média d’Etat a fait état samedi de trente-cinq morts. Les autorités iraniennes ont reconnu la mort de dix-sept personnes vendredi, tout en niant l’implication des forces de sécurité.

La mort de Mahsa Amini, âgée de 22 ans, a suscité de vives condamnations dans le monde alors que les ONG internationales ont dénoncé une répression « brutale » des manifestations et que le président iranien a promis une enquête.

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La jeune femme, originaire du Kurdistan, avait été arrêtée le 13 septembre à Téhéran pour « port de vêtements inappropriés » par la police des mœurs, une unité chargée de faire respecter le code vestimentaire strict dans la République islamique d’Iran, où les femmes doivent se couvrir les cheveux et ne sont pas autorisées à porter des manteaux courts au-dessus du genou, des pantalons serrés ou des jeans troués.

Elle est morte le 16 septembre à l’hôpital. Selon des militants, elle a reçu un coup mortel à la tête, mais les responsables iraniens ont démenti et ont annoncé une enquête.

Les manifestations se sont déclenchées aussitôt après l’annonce de sa mort. Depuis, elles se sont étendues à une quinzaine de villes, jusqu’à Qom, au sud-ouest de Téhéran, cité religieuse et très conservatrice.

Contre-rassemblement à Téhéran

En réaction, un contre-rassemblement a éclos, vendredi à Téhéran, à l’appel du Conseil islamique de coordination du développement. Devant l’université, à une centaine de mètres de la rue Hejab (« foulard » en persan), où chaque soir se rassemblent des opposants à la police des mœurs, les partisans du port du voile obligatoire ont fait entendre leur voix en brandissant le drapeau iranien et des pancartes de soutien et de remerciements aux forces de l’ordre.

Les connexions Internet étaient toujours très perturbées vendredi en Iran, avec le blocage de WhatsApp et Instagram, tandis que Washington a annoncé des mesures « pour soutenir l’accès des Iraniens à la libre circulation de l’information ».

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Washington a ainsi annoncé, dans la journée, la levée de certaines interdictions de commerce avec l’Iran, afin de permettre aux entreprises technologiques de fournir des plates-formes et services permettant aux Iraniens d’accéder à internet. Cette annonce survient quelques jours après que le propriétaire de SpaceX, Elon Musk, a déclaré qu’il comptait demander une exemption aux sanctions contre l’Iran auprès de l’administration américaine afin d’y proposer les services de connexion à Internet grâce à sa constellation de satellites Starlink.

Les nouvelles mesures « aideront à contrer les efforts du gouvernement iranien pour surveiller et censurer ses citoyens », s’est félicité le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken. « Le gouvernement iranien a peur de son propre peuple », a-t-il dit.

Le Monde avec AFP

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