Arguments pour la lutte sociale |
aplutsoc – Jan 19
Une puissante mobilisation qui oblige au retrait, titre le communiqué intersyndical national de ce soir. Elle oblige en effet l’intersyndicale à dire « retrait », première victoire politique de l’affirmation de la puissance du prolétariat. Car ce jeudi 19 janvier, les 2 millions de manifestants n’ont pas fait de doute, ce qui signifie des centaines et des centaines de millier de grévistes. Manif dédoublée à Paris, 8000 à Aubenas (Aubenas : 12000 habitants). La grève a été majoritaire dans l’enseignement et les transports, notamment. On remarquera qu’avec la masse présente, il n’y a pratiquement pas eu de “casse”. Surtout, le sourire est venu sur les visages des manifestants, même par temps gris et froid : ils prenaient confiance et conscience de leur force. Quand il y a eu des mots-d’ordre, c’était le mot-d’ordre de retrait (qui ne figurait pas dans l’appel intersyndical national au 19 janvier) et des mots d’ordre contre Macron qui venaient. Les couches les plus diverses du salariat, actifs, chômeurs, jeunes et retraités, se sont côtoyées. De Rennes à Nice en passant par Brétigny, des lycéens ont spontanément « bloqué » leurs lycées, formant des piquets avant de rejoindre les manifestations. La masse de jeunes travailleurs présents dans les manifestations ne croit guère à sa retraite en dehors d’un changement social total, et a calculé qu’avec 43 annuités pour elles et eux, 64 ans ça ne change plus grand-chose, mais elles et eux étaient là, pour vérifier leur force et l’affirmer. La force de vaincre, d’arracher le retrait et de briser le pouvoir en place. Macron, reçu en Espagne avec Darmanin et d’autres ministres par le gouvernement de Sa Majesté (PSOE/PCE/Podemos), a répété sa « détermination ». Tous les commentateurs s’inquiètent : la force sociale majoritaire qui s’est exprimée menace sa réforme et du même coup menace Macron et son régime. L’intersyndicale nationale vient d’appeler à une nouvelle « journée » le mardi 31 janvier, sautant donc par dessus l’adoption du projet de loi en conseil des ministres prévu ce lundi 23. Elle écrit : « Le message est très clair : le gouvernement doit renoncer à la fois à l’âge de départ à la retraite à 64 ans et à l’accélération de l’augmentation de la durée de cotisation. D’autres solutions existent, elles ont malheureusement été balayées d’un revers de main. » Chaque mot compte : c’est toute la contre-réforme qui doit être retirée, les 64 ans, les 43 années de durée de cotisation, la mise en extinction des « régimes spéciaux », et l’ « autre solution, » c’est le retrait, vers l’abrogation des contre-réformes précédentes depuis 1993. Le processus de regroupement et de montée en puissance qui s’accomplit est politique : il a imposé, pour l’heure, sa revendication. Nous pouvons battre Macron et gagner. Aujourd’hui, c’est cette réalité qui s’est affirmée, c’est cela qu’il faut « construire » pour les plus larges masses. Le 19-01-2023, à 22H. Les vidéos ne sont pas affichées dans cet e-mail et doivent être consultées sur le site. |
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