LA RUE N’EST QU’UN DEBUT

LA RUE N’EST QU’UN DEBUT
L’histoire n’est jamais écrite à l’avance.
En cette fin janvier 2023, nous pouvons ainsi envisager de nombreuses issues à la séquence de la réforme des retraites :
Un passage en force telle quelle, avec quelques ajustements pour faire passer la pilule.
Un abandon total face à une contestation qui ne faiblirait pas.
Voire une démission du gouvernement après des semaines de grèves et de manifestations, et un Macron obligé de lâcher ses troupes pour tenter de garder la face.
On pourrait même aller jusqu’à une démission de Macron, après des mois de révoltes.
La réforme des retraites n’ayant été que l’étincelle d’une contestation bien plus large, avec une part importante de la population qui refuse de retourner travailler, qui bloque les infrastructures logistiques, aussi bien de transport que financières, et un pays totalement paralysé pendant des mois.
Evidemment, nous sommes très loin de cette hypothèse.
Mais l’important est ailleurs.
L’important, c’est que nous vivons actuellement une période où tout est encore possible.
Et que c’est peut être la dernière fois que cela arrive.
Mardi, nous serons plusieurs millions dans les rues, avec un large soutien du reste de la population.
Cela n’a rien d’exceptionnel dans un pays habitué à vivre des grèves et manifestations massives, mais en 2023, cette séquence revêt un caractère particulier : cela fait des années qu’un mouvement social n’a pas réussi à faire reculer un gouvernement sur des réformes anti-sociales.
Dans le même temps, ces dernières années, la France a connu des mouvements inédits montrant le désir d’une partie grandissante de la population à vouloir changer ce système, et même les règles, pour lutter contre cette société qu’on nous impose : Nuit Debout, Gilets Jaunes, Cortèges de Tête, actions climat…
Nous nous retrouvons pourtant aujourd’hui, une fois encore, dans un schéma de lutte sociale on ne peut plus classique, vu et revu et dont nous devons bien admettre qu’il n’apporte jamais le résultat escompté.
Sauf que cette fois nous avons conscience qu’il faut dépasser ce schéma pour réussir à faire reculer ce gouvernement !
Il est clair que l’état n’a clairement aucune envie de céder et qu’il profite des crises Covid / guerre / inflation pour précariser la population, et comme toujours au profit des ultras riches.
Se retrouver à plusieurs milliers, voire plusieurs millions, dans les rues, ne doit pas être l’aboutissement de notre lutte, mais juste l’introduction, le point de départ.
Une fois dans la rue, tout reste à faire : se rencontrer, discuter, proposer, puis passer à l’action. Et il faudra dépasser le cadre imposé par les syndicats.
Et justement, il en faudra des idées nouvelles, peut être même un peu folles, mais qu’importe : il faut sortir de l’impasse des luttes sociales créée par le pouvoir.
C’est peut être à la jeunesse (mais pas uniquement) de trouver des nouveaux espaces, des nouvelles façons de se mobiliser et de résister.
Elles seront peut être (sûrement) jugées comme absurdes, comme non avenues, par les tenants du vieux monde. Et ce sera justement la preuve qu’elles touchent le point sensible, et qu’elles vont dans le bon sens…
Car il n’y a pas de pire impasse que d’aller dans le sens du système actuel, qui est en train de détruire le vivant.
L’enjeu est de taille. Alors qu’un mouvement aussi massif et insurrectionnel que les Gilets Jaunes a été étouffé par le pouvoir, au point de nous faire « revenir au monde d’avant », l’urgence sociale et écologique ne nous permet pas d’attendre le grand soir et d’encaisser de nouveaux échecs, ni de nouveaux reculs dans nos droits et dans nos conditions de vie.
La question de la retraite est à la fois très précise et très globale : à travers les choix qui seront faits, c’est l’avenir de notre société qui va se jouer.
Que faire de notre vivre ensemble ? Comment se répartir les richesses ?
Quelle solidarité entre les générations ?
En cela, c’est d’une logique implacable : si la jeunesse monte aux avant postes de la contestation, car c’est bien elle qui sera la plus touchée par les décisions qui seront prises dans les prochaines semaines, à elle seule elle pourrait faire basculer notre société vers un horizon plus radieux et moins individualiste.
Peut être une image de ‎4 personnes et ‎texte qui dit ’‎31 JANVIER LA RUE N'EST QUUN DEBUT L'HISTOIRE N'EST JAMAIS ÉCRITE ÛSTOR A L'AVANCE. A NOUS D'INVENTER LES CONDITIONS DיUNE VICTOIRE‎’‎‎
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