LES LEÇONS DE L’ORAGE

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Suite à notre appel « boîte à idée pour bloquer le pays », nous avons reçu ce texte par mail que nous souhaitions vous partager.
« Celui qui aurait connu Paris il y a trois ans et y retournerait maintenant ne le reconnaîtrait plus. En apparence, la ville a peu changé, mais la vie de Paris, ce qui en était la vibration, la jeunesse, le bruissement […] c’est cela qui a changé terriblement. » Antonin Artaud – Messages révolutionnaires
1. Le mouvement social est mort : les Gilets Jaunes l’ont tué. Tout effort inférieur en intensité venant après eux ne peut-être qu’un échec.
2. Ce que les Gilets Jaunes ont opposés à l’Etat, c’est la violence. Ce par quoi l’Etat en est venu à bout, et nous tient actuellement en respect, c’est la dissuasion que permet une violence plus grande encore, qu’il exerce sans réponse. En marquant un nouveau seuil dans la confrontation, les Gilets Jaunes en ont repoussé les limites, limites en dessous desquelles le pouvoir n’est plus menacé.
3. La combinaison gagnante des Gilets Jaunes était : blocage des voies de trafic ralentissant la production, occupations permettant le goût de la vie collective, manifestations sauvages qui faisaient la démonstration régulière mais imprévisible d’une force propre à faire mûrir la politisation, hors de tout contrôle et hostile à toute négociation.
4. Le grand silence des syndicats pendant les Gilets Jaunes a fini de prouver leur caractère policier. Il faut comprendre toute manifestation syndicale comme un compromis : entre l’Etat qui le subventionne et les désirs de sa base qui le mettent en mouvement. Mais ce mouvement, étroitement négocié avec l’Etat, n’a pour but que de remplir ses caisses et d’augmenter son nombre d’adhérents, et assure par là plus de contrôle social.
5. Toute action qui confirme le pouvoir des centrales syndicales affaiblit le mouvement, tandis que tout ce qui conforte le pouvoir de la base le renforce. C’est pour cela que les « actions Robin des Bois » sont pour le moment le meilleur moyen des bases syndiquées, puisqu’au delà de la grève, elles prouvent une capacité à organiser la vie comme nous le voulons, tout en prouvant que nous le pouvons.
6. La force de ce mouvement social est l’accès et l’usage des lieux de production pour la lutte. Les Gilets Jaunes, malgré leur force impressionnante, n’ont été qu’un mouvement politique, dont la faiblesse était l’impensé de la production du monde en général. Ils ont cependant attaqué les lieux de pouvoir, que les syndicats évitent soigneusement durant leurs parcours. Il paraît urgent de combiner l’un et l’autre : on peut nuire à des permanences politiques en leur coupant l’électricité, mais rien n’empêche de leur offrir au même moment d’utiles ravalements de façade.
7. Avec la fin du mouvement des Gilets Jaunes et le retour fantômatique du mouvement social, reviennent trop tard les habitudes du cortège de tête. Le caractère rituel et prévisible d’une telle violence n’est pas seulement un aveu de faiblesse, mais une exposition dangereuse à une police qui interpelle les émeutiers d’autant plus facilement qu’elle jouit de la collaboration des syndicats. Cependant, un cortège de tête, comme menace, peut aussi être utilement un leurre, en concentrant sur lui l’attention policière pendant que d’autres actions sont menées. On imagine le désordre que pourrait causer un « convoi de la liberté » de cars syndicaux placés stratégiquement pendant qu’une manifestation massive poursuit son trajet préfectoral.
8. Si les manifestations ne font pas peur au pouvoir – parce qu’il les organise, les occupations l’effraient toujours. La vitesse et la violence avec laquelle il les évacue en dit long. Or, le problème des occupations est la durée, qui suppose de résister à la violence de la police, pour devenir un poumon du mouvement. Si les syndicats étaient ce qu’ils prétendent être, ils ouvriraient à tous leurs Bourses du Travail pour l’organisation d’une lutte conséquente ; mais ils ne le sont pas, alors peut-être faudrait-il songer à leur prendre.
9. Si la conflictualité sociale s’est reveillée en 2016, ce n’est qu’avec les Gilets Jaunes qu’elle a trouvé l’articulation d’une lutte générale et d’une organisation de la vie. Une telle articulation ne pouvait paradoxalement venir que de milieux supposéments non-politisés, c’est-à-dire non contaminés par une division du travail militante et sortant du carcan des revendications sectorielles. Le mouvement actuel est lui une revendication sectorielle « générale », c’est-à-dire partagée par le plus grand nombre de salariés, mais empêtré dans les filets des appareils syndicaux et du « dialogue social »: d’où le bégaiement permanent entre radicalité saine et récupération immédiate.
10. Le paradoxe de la situation est que pour arracher un compromis réformiste, il ne faudra rien de moins que des moyens révolutionnaires. Mais même si ce mouvement est défait il aura achevé de radicaliser une plus grande part de la population : les Gilets Jaunes étaient des retraités, des indépendants, en majorité ruraux. Il n’aura fallu que trois ans pour que leur prolétarisation s’étende aux dociles salariés urbains. Le pouvoir, lui, apparaît finalement pour ce qu’il est : le produit d’élections truquées, vouées à défendre l’intérêt des propriétaires de la société, au sein d’une guerre menée contre tous les intérêts humains.
11. Une révolte peut en cacher une autre. Il est clair que cette réforme est combattue pour ce qu’elle est – à savoir l’extension de l’exploitation jusqu’à la mort – mais aussi pour ce qu’elle n’est pas. Dans un monde aussi ravagé et menacé de destruction à court terme, la retraite est à elle seule une utopie. Toujours est-il que c’est un point de départ aussi bon qu’un autre pour abandonner les formes périmées de la contestation, combiner les tactiques gagnantes de mouvements exemplaires et affirmer la nécessité vitale d’un changement révolutionnaire.
Peut être une image de 1 personne et texte qui dit ’LES LEÇONS DE L'ORAGE UNE RÉVOLTE PEUT EN CACHER UNE AUTRE’
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Didier Malaterre

très long texte pour pas grand chose, l’auteur s’est octroyé un petit plaisir façon onanisme intellectuel …

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Voilà au moins les choses sont claires : le pouvoir ne tente pas d’éviter la catastrophe climatique mais de voir comment les humains pourront s’y adapter ! Et tant pis pour le reste de la planète. Ce ministre de la transition écologique a conscience de ce que veut dire 4 degrés de plus sur notre planète ??
On ne pourra construire le nouveau monde avec ces personnes qui sont les responsables de la chute du vieux monde.

 

Peut être une capture d’écran de Twitter de 1 personne et texte qui dit ’franceinfo @franceinfo Climat il faut "préparer notre pays à 4°C" de réchauffement climatique, prévient le ministre de la Transition écologique 8. 30 franceinfo francetvinfo.fr’

 

Découvrez dans quelle mesure la température moyenne change dans votre région.
Renseignez-vous sur la climatologie

 

 

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Sébastien Galio

Ce gouvernement est une master classe d’incompétence et d’antipathie

 

 

 

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    🇸🇷 SURINAME : UNE MANIFESTATION DÉGÉNÈRE, LE PARLEMENT PRIS D’ASSAUT
    Situé au nord de l’Amérique du Sud à la frontière de la Guyane prétendue « française » et du Guyana, le Suriname est un pays à faible densité peuplé d’environ de 613 000 habitants sur un territoire de 163 821 km².

    Ancienne colonie néerlandaise indépendante depuis 1975, le pays est confronté à une grave crise économique amplifiée par l’inflation et gangrené par de nombreux trafics, en particulier la cocaïn…

    Voir plus

     

     

    Peut être une image de 8 personnes, personnes qui pratiquent un sport, personnes debout, plein air et texte qui dit ’SURINAME UNE MANIFESTATION DÉGÉNÈRE 058 DSUATM LE PARLEMENT PRIS D'ASSAUT’

     

     

     

     

     

     

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    Science et diagnostic. 

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    Le président surinamais n’a commis aucun bain de sang pour réprimer cette émeute.

     

     

     


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    Envahissement du Cora de Cormontreuil à Reims contre la réforme des retraites par à l’appel de la fédération Cgt commerce et services.
    Source cgt monoprix idf

     

     

     

     

     

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    Brigitte Aguetant et 816 autres personnes

     

     

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