Manifestations contre la réforme des retraites, troisième round

https://www.lemonde.fr/politique/live/2023/02/07/greve-du-7-fevrier-contre-la-reforme-des-retraites-en-direct-faire-travailler-les-gens-plus-longtemps-c-est-une-regression-sans-precedent_6160804_823448.html

Live terminé

Grève du 7 février contre la réforme des retraites : mobilisation en baisse, l’intersyndicale veut intensifier la contestation samedi 11 février

Pour cette troisième journée de mobilisation, 757 000 personnes ont manifesté en France, selon le ministère de l’intérieur, près de 2 millions, selon la CGT. A Paris, la manifestation a réuni 400 000 personnes, selon la CGT, autant que le 19 janvier, 57 000 selon la place Beauvau. En province, les cortèges étaient moins fournis, selon les chiffres des autorités et des organisateurs.

Tout le live

21:10

C’est la fin de ce direct, merci de nous avoir suivis

Retrouvez sur Le Monde.fr l’ensemble de nos articles sur la réforme des retraites, en attendant la nouvelle journée de mobilisation prévue samedi 11 février. Bonne soirée !

21:10 Pour approfondir

« Il faudra aller plus loin »

La troisième journée de contestation de la réforme des retraites, mardi 7 février, a rassemblé moins de manifestants que les précédentes. Mais les syndicats annoncent une très forte mobilisation samedi 11 février. Plusieurs manifestants appellent également à un durcissement du mouvement.

Lire aussi : Des cortèges moins fournis contre la réforme des retraites, mais des manifestants déterminés : « Si on ne bloque pas tout, le gouvernement ne nous écoute plus »

20:44 À retenir

Mobilisation en baisse, les syndicats veulent massifier la contestation samedi 11 février

  • La troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites a réuni 757 000 personnes en France selon le ministère de l’intérieur, et « près de 2 millions » selon la CGT et l’intersyndicale. C’est moins que le 31 janvier (2,8 millions selon la CGT et 1,27 selon les autorités) et que le 19 (respectivement plus de 2 millions et 1,12).
  • A Paris, la manifestation a réuni 57 000 personnes selon la police, 400 000 selon la CGT. Plusieurs vitrines ont été brisées ou endommagées et des projectiles lancés sur les forces de l’ordre. La préfecture de police a fait part de 17 interpellations à 18 heures.
  • Dans de nombreuses villes de province les cortèges étaient moins fournis qu’en janvier : à Strasbourg la préfecture a compté 7 000 personnes, à Poitiers 4 400.
  • L’intersyndicale a appelé mardi soir « à manifester encore plus massivement le samedi 11 février ».
  • Les grévistes étaient eux aussi moins nombreux. La circulation des trains et métros était « fortement perturbée » à la SNCF et à la RATP, mais avec un taux de grévistes tombé à 25 % contre 36 % le 31 et 46 le 19. De nouvelles perturbations sont attendues à la SNCF mercredi.
  • Dans l’énergie, plus d’un opérateur sur deux (56 %) des équipes du matin des raffineries de TotalEnergies étaient en grève selon la direction, entre 75 et 100 % selon la CGT. La direction d’EDF a recensé 36,9 % de grévistes contre 46,5 % le 31 janvier.
  • Le ministère de l’éducation a fait état de 14,17 % d’enseignants grévistes contre 25,92 % le 31 janvier, dans les zones qui ne sont pas en vacances. Un peu plus de 11 % des fonctionnaires étaient en grève en milieu de journée dans la fonction publique d’Etat, contre 19,4 % le 31 et 28 % le 19.
20:39 Pour approfondir

Trafic perturbé mercredi sur le réseau ferroviaire

Deux syndicats cheminots – la CGT-Cheminots et SUD-Rail – appellent encore à cesser le travail mercredi contre le projet de réforme des retraites, a indiqué la SNCF mardi 7 février, qui annonce une nouvelle fois des perturbations sur les réseaux TGV, TER, Transilien et Intercités.

Plus de détails dans notre article :

Lire aussi : Prévisions SNCF pour le mercredi 8 février : deux TGV sur trois et un TER sur deux pendant la grève contre la réforme des retraites

20:01

L’intersyndicale ne compte pas relâcher la pression sur le gouvernement et la majorité

Réunie mardi soir à la Bourse du travail, à Paris, l’intersyndicale a appelé dans un communiqué « à manifester encore plus massivement le samedi 11 février ». « Le gouvernement doit retirer son projet sans attendre la fin du processus parlementaire », a-t-elle intimé. Le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger avait reconnu au lancement de la manifestation parisienne « un petit handicap avec les vacances » qui ont commencé pour la zone A.

« Mais le débat parlementaire, c’est jusqu’à fin mars, et en mars il n’y aura plus de vacances », a-t-il prévenu, estimant une nouvelle fois que ce serait « une folie démocratique de rester sourd » à la contestation de la réforme.

Le leader de la CGT Philippe Martinez a appelé à des grèves « plus dures, plus massives, plus nombreuses », « si le gouvernement persiste à ne pas écouter ». « Il faudra d’autres manifs mais pour nous, c’est clair, la suite ce sera la grève reconductible, autour du 8 mars », lui a fait écho Simon Duteil (Solidaires).

19:51

Les députés ont commencé l’examen des régimes spéciaux de retraite

Les députés ont commencé mardi l’examen de l’extinction progressive de la plupart des régimes spéciaux de retraite, « une réforme d’équité » selon le ministre du travail Olivier Dussopt, sachant qu’il y a « un certain nombre de régimes que nous ne fermons pas », comme celui des marins-pêcheurs.

L’article 1 prévoit que les principaux régimes spéciaux existants, dont ceux de la RATP, des industries électriques et gazières et de la Banque de France, soient progressivement abolis.

« On a compris que vous n’aimiez pas les cheminots, et que vous méprisiez les électriciens gaziers », a lancé le communiste Sébastien Jumel, cité par l’Agence France-Presse. « Nous voterons contre cet article 1 », a abondé Clémence Guetté, pour LFI.

« Au moment où la RATP n’arrive plus à recruter, vous voulez supprimer son régime spécial des retraites ? » s’est interrogé le RN Laurent Jacobelli.

« En ce début du XXIe siècle, quelle est la raison d’être de ces régimes spéciaux ? », s’est interrogé en retour le LR Stéphane Viry, « favorable » à cet article même si « nous aurions préféré une trajectoire plus ambitieuse ».

19:28 Sur le terrain

Arrestation en fin de manifestion à Paris, Place de la Bastille, 7 février 2023.
19:24 Pour approfondir

Au fait, comment compte-t-on les manifestants ?

C’est un peu comme pour le tiramisu, personne n’a vraiment la même recette. La science du comptage des foules est subtile et d’autant plus complexe lors des manifestations, par définition en mouvement et caractérisées par des variations de densité. Notre journaliste Sabrina El Mosselli fait le point.

Lire aussi : Pourquoi constate-t-on de tels écarts dans le décompte des manifestants ?

19:13 Urgent

Environ 757 000 manifestants en France dont 57 000 à Paris, selon le ministère de l’intérieur

La place Beauvau a dénombré 757 000 manifestants en France dont 57 000 à Paris, pour la troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Selon le ministère, ils étaient 1,12 million le 19 janvier et 1,27 million le 31 à l’échelle nationale.

19:08

Près de 37 % de grévistes chez EDF selon la direction

Il y avait 36,9 % de grévistes parmi les salariés d’EDF mardi, contre 46,5 % lors de la précédente journée de mobilisation le 31 janvier, selon des chiffres de fin de journée publiés par la direction du groupe. Le mouvement social a par ailleurs entraîné des baisses de production importantes dans les centrales électriques, qui ont atteint 6 160 mégawatts en fin de journée, soit l’équivalent de six réacteurs nucléaires.

18:53 Sur le terrain
Fin de la manifestation parisienne, place de la Bastille.
18:52 Sur le terrain
Sur le deuxième cortège rue de Rivoli à Paris, le 7 février 2023.
18:52

Dix-sept interpellations à Paris, selon un bilan provisoire de la préfecture de police

Quelques tensions ont eu lieu entre forces de l’ordre et manifestants à Paris, donnant lieu à 17 interpellations, selon un bilan provisoire de la préfecture de police. Des « éléments radicaux » présents devant le cortège s’en sont pris « aux commerces », a indiqué la même source.

Des personnes vêtues de noir ont brisé la vitrine d’un assureur et endommagé les devantures de deux restaurants McDonald’s. Ils ont aussi cassé un panneau d’affichage publicitaire. Quelques poubelles ont été incendiées.

Des projectiles, dont des bouteilles de verre, ont également été lancés sur des policiers. Les forces de l’ordre sont rapidement intervenues et ont lancé des gaz lacrymogènes pour maintenir les manifestants à distance.

Pour cette troisième journée de mobilisation intersyndicale contre le projet du gouvernement, 4 000 policiers et gendarmes avaient été déployés dans la capitale. Le 31 janvier, il y avait eu 30 interpellations.

18:48 Urgent

« Près de 2 millions » de manifestants en France, selon la CGT

« Près de 2 millions » de personnes ont manifesté en France mardi pour la troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, selon la CGT, qui avait évoqué 2,8 millions de participants le 31 janvier, et plus de 2 millions le 19.

La manifestation parisienne a réuni 400 000 personnes selon la CGT, autant que le 19 janvier, mais dans de nombreuses villes de province les cortèges étaient moins fournis, selon les chiffres des autorités et des organisateurs.

18:44

La grève moins suivie à la SNCF, mais un trafic sensiblement perturbé

Cheminots de la SNCF militants de la CGT pendant la manifestation dans les rues de Saint-Nazaire (44) contre la réforme des retraites (report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans et augmentation de la durée de cotisation) suite à l’appel national de l’intersyndicale FO, CGT, CFDT, CFTC, Unsa, CFE-CGC, FSU, Solidaires et des organisations étudiantes et lycéennes le mardi 31 janvier 2023.

La grève a été un peu moins suivie à la SNCF, mais suffisamment – notamment chez les conducteurs de train – pour perturber sensiblement le trafic, en particulier celui des trains régionaux et des Transiliens. Les syndicats de cheminots, qui défilaient chacun sous les couleurs de leur confédération, restent divisés sur la stratégie à adopter pour la suite.

Côté CGT et UNSA-Ferroviaire, la priorité est donnée à la manifestation du samedi 11 février. Défilant sous le ballon bleu de l’UNSA, Olivier Armand, porte-parole de cette organisation pour la SNCF, rappelle que « la réforme des retraites n’est pas un sujet cheminot. Nous nous calquons donc sur le mot d’ordre des confédérations ». Pour l’instant, tous les leaders appellent à un durcissement du mouvement pour faire plier le gouvernement, en espérant une forte mobilisation ce samedi.

Lire aussi : Prévision SNCF pour le mercredi 8 février : deux TGV sur trois et un TER sur deux pendant la grève contre la réforme des retraites

Y aura-t-il des grèves reconductibles la semaine prochaine ou la suivante ? Les syndicats attendaient la réunion de l’intersyndicale interprofessionnelle avant de se prononcer. « La grève, le blocage des transports, n’est pas le seul moyen d’action. La rue compte beaucoup », insiste l’UNSA, concentrée sur la manifestation de samedi. Bérenger Cernon assure, lui, que la CGT ne laissera pas passer une occasion de s’opposer à cette réforme, mais il concède que « l’ambiance est très paradoxale, avec une majorité très forte contre la réforme, beaucoup de monde aux manifestations, mais qu’il n’y a pas eu pour l’instant le détonateur, le signe d’une entrée dans un conflit très dur. S’il y a du monde samedi, ce sera peut-être l’étincelle ».

Lire aussi : Les syndicats de la SNCF appellent à ne pas faire grève samedi 11 février contre la réforme des retraites

Sophie Fay
18:43 Vos questions

Bonsoir, quelles sont les étapes qui conduisent à l’utilisation du 47.1 ? Est-ce que son utilisation est encore dans les projets du gouvernement ? Merci pour ce live très instructif !

kopiste

Bonjour Kopiste,

Voici ce que dit l’article 47.1 de la Constitution, exclusivement consacré aux projets de loi de financement de la sécurité sociale :

Si l’Assemblée nationale ne s’est pas prononcée en première lecture dans le délai de vingt jours après le dépôt d’un projet, le Gouvernement saisit le Sénat qui doit statuer dans un délai de quinze jours. (…) Si le Parlement ne s’est pas prononcé dans un délai de cinquante jours, les dispositions du projet peuvent être mises en œuvre par ordonnance.

Le 47.1, c’est un compte à rebours : il permet à l’exécutif de limiter les débats dans le temps et d’outrepasser les parlementaires – par ordonnance – s’ils ne vont pas assez vite à son goût. On peut le voir comme « un 49.3 moins brutal », pour reprendre l’expression de notre journaliste Matthieu Goar dans son article.

Vous comprenez donc qu’il n’y a pas vraiment, dans le jeu parlementaire, « d’étapes qui conduisent » au recours à cet article : c’est seulement par le choix délibéré du gouvernement d’inscrire la réforme des retraites dans un projet de loi de financement de la sécurité sociale rectificative (PLFSSR) que cette disposition s’applique. Si l’exécutif était passé par une loi ordinaire, ce qu’il aurait très bien pu faire, cet ultimatum n’aurait pas eu cours.

18:28 Sur le terrain
Arrivée du cortège place de la Bastille à Paris pendant que les forces de l’ordre sont placées boulevard Henri, le 7 février 2023.
18:16 Sur le terrain

18:03

« J’ai 53 ans, mais un corps de 75 ans ! Déglinguée de partout !  »

Lamia, déléguée syndicale. Elle travaille chez Monoprix à Paris depuis 23 ans. Le 7 février 2023.

Lamia, interrogée dans le cortège parisien, est responsable de rayon chez Monoprix depuis 23 ans. « J’y ai laissé deux genoux, une épaule et huit fausses couches » assène-t-elle d’emblée avant d’ajouter pour en rire : « J’ai 53 ans, mais un corps de 75 ans ! Déglinguée de partout !  » Elle a été reconnue travailleuse handicapée. A quel âge pourra-t-elle partir en retraite ? Elle ne sait pas. Son statut de travailleuse handicapée peut ouvrir des droits à une retraite anticipée, mais il faut avoir cotisé un nombre de trimestres minimum. Or, née à l’étranger, elle a commencé à cotiser tardivement en France. « J’ai presque 19 ans de retard », se lamente-t-elle.

17:58
7:51 Sur le

A Paris, la poursuite de la « nouvelle doctrine » du maintien de l’ordre

Alors que les premiers manifestants sont arrivés au point final de la mobilisation parisienne, place de la Bastille, le cortège syndical est plusieurs fois freiné par des échauffourées entre une cinquantaine de jeunes groupés en black blocs et les forces de l’ordre.

Premier arrêt à l’angle de la rue Charlot. Une centaine de CRS traverse le cortège, boulevard du Temple, pour se poster devant une mutuelle et une literie aux vitres brisées par des pierres. L’intervention, qui entraîne un léger mouvement de foule en arrière, reprend la nouvelle doctrine du maintien de l’ordre éprouvée lors des dernières manifestations : placées dans les rues adjacentes et plutôt très discrètes sur le parcours, les forces de l’ordre n’interviennent qu’en cas de dégradation sérieuse de bâtiments.

Les syndicats et manifestants, plutôt habitués, ne s’affolent pas lors de la sécurisation des deux commerces. Plus loin, à l’angle de la rue Amelot, des poubelles brûlent, d’autres bouteilles en verre sont jetées en direction des CRS, sans occasionner de charge. Le cortège repart, la Bastille en vue.

Corentin Lesueur

17:46 Sur le terrain

« Quand on discute, on se rend compte que même ceux qui ne manifestent pas sont d’accord »

Catherine Glatigny, 69 ans et Grazia Valle, 79 ans retraitées, parlent aux salariés des grands magasins Rue de Rivoli à Paris, le 7 février 2023.

Deux manifestantes collent leurs pancartes contre les vitrines des boutiques de la rue de Rivoli pour que vendeurs et vendeuses puissent les lire. « On se fout de notre gueule. Vous voulez savoir oú sont vos annuités ? Elles sont toutes là : 80 milliards versés aux actionnaires en 2022, LVMH 14 milliards de résultats, +17 % sur un an !  », dit un côté du panneau de Grazia Valle, 79 ans. Les vendeurs des boutiques font signe en souriant. « Quand on discute, on se rend compte que même ceux qui ne manifestent pas sont d’accord », témoigne l’ancienne journaliste à la retraite. « Faire travailler les gens plus longtemps, c’est une régression sans précédent, alors que beaucoup ne trouvent plus de boulot passé 58 ans ! »

A ses côtés, Carherine Glatigny, bibliothécaire à la retraite : « Les petits-enfants, quand ils sont malades, c’est les grands-parents qui les gardent. Ma mère a 95 ans. Si je n’étais pas en retraite, elle serait dans un Ehpad. Et les associations ? C’est beaucoup de retraités, donc c’est un gain pour la société, qu’on perdrait avec cette réforme ».

Aline Leclerc

17:34
Des gendarmes français des « Escadrons de gendarmerie mobile » (EGM) lors de la manifestation contre la réforme des retraites à Paris le 7 février 2023.
17:34 Sur le terrain

« Peu importe les sondages, peu importe les manifs, le gouvernement passera de force »

Dans le cortège lillois.

Dans la manifestation lilloise, Lucie et Pierre tranchent avec le profil type du manifestant : ils sont jeunes et n’arborent ni chasubles ni autocollants. Etudiants en master, ils n’ont pas trop suivi l’examen du projet de réforme au Parlement, mais comme beaucoup de personnes interviewées cet après-midi, ils ont entendu parler du « 47.1 qui limitent les débats ». Lucie est sans illusions : « Peu importe les sondages, peu importe les manifs, le gouvernement passera de force ». Pierre est plus optimiste : « Même les catégories aisées critiquent la réforme ». Ils ne seront pas dans la rue samedi. A Lille, les vacances scolaires débutent vendredi soir.

Alexandre Lenoir

17:29 Sur le terrain

Des salariés du transport aérien dans le cortège parisien : « Ces dernières années, les coeurs étaient passés de l’espoir à la résignation »

A Paris, comme lors des deux manifestations précédentes, les salariés du transport aérien se sont regroupés. Place de l’Opéra, Fabrice Michaud, secrétaire général de la fédération des transports CGT, veut « inscrire ce défilé dans la continuité » de la protestation contre la réforme des retraites. A l’en croire, « avec Force ouvrière, nous préparons des actions pendant les vacances scolaires notamment dans notre branche remontées mécaniques ».

Même s’il admet qu’il n’y pas la foule du 31 janvier mais plutôt une affluence semblable à la manifestation du 19 janvier, il est content de savoir « qu’en province c’est au même niveau et surtout qu’il y a beaucoup de têtes nouvelles aujourd’hui dans le cortège d’Aéroports de Paris que je ne connaissais pas ».

A quelques pas, Marc Allot, chef de cabine principal chez Air France et syndiqué CGT, a le sourire. « Ces dernières années, les coeurs étaient passés de l’espoir à la résignation », mais une telle mobilisation « donne envie de continuer jusqu’au retrait de cette réforme ». « Un nouvel espoir est né, toutes générations confondues », philosophe le grand gaillard.

Marc Allot, chef de cabine principal chez Air France et syndiqué CGT.

Pour son troisième défilé, Sandrine, salariée de Groupe Aéroports de Paris (ADP), a, cette fois pris sur sa journée de repos pour venir manifester. Toujours aussi déterminée, « on ne lâche rien », affirme-t-elle. Ce mardi, ADP est venu en nombre : « Nous avons rameuté des collègues », signale-t-elle. A son côté, Daniel Bertone, secrétaire général de la CGT d’ADP, confirme : « Il y a toujours le même niveau de mobilisation. Cela ne faiblit pas. On espère que samedi 11 février, ce sera pareil. »

Sandrine, salariée de Groupe ADP.

Guy Dutheil

17:19 Urgent

Encore des perturbations mercredi à la SNCF, avec 2 TGV en service sur 3 et 1 TER sur 2

La circulation des trains restera « perturbée » mercredi, jour où la CGT-Cheminots et SUD-Rail appellent encore à cesser le travail contre la réforme des retraites, a indiqué la SNCF mardi. La compagnie prévoit en moyenne 2 TGV sur 3, près de 1 Intercités sur 2 et 1 TER sur 2 avec des perturbations dans toutes les régions, et des difficultés en Ile-de-France.

Dans les transports franciliens, les plus grandes perturbations concerneront la ligne R du Transilien (1 train sur 5), le RER D (2 trains sur 5), le RER C et la ligne N du Transilien (1 train sur 2). Le service devrait être normal sur les lignes A et B du RER.

Plus de détails dans le communiqué de la SNCF.

17:16

Catherine, conductrice de bus : « C’est un métier où il est essentiel d’être en forme »

Catherine Lenne, 58 ans, chasuble orange de la CFDT et lunettes fuchsia, est conductrice de bus depuis 24 ans et depuis 19 ans pour l’agglomération de Blois. Ses horaires et ses trajets changent tout le temps, contrairement à ceux des chauffeurs scolaires. Avec la réforme, son départ initialement prévu à 62 ans serait reporté à 63 ans et demi. Hors de question pour elle : son métier est devenu bien trop éreintant. « Il faut conduire, bien sûr, et j’aime ça, mais surtout, il faut faire le gendarme… Les incivilités, les bagarres à bord font partie de notre quotidien ». Catherine a pris l’habitude de venir travailler pendant ses congés à cause d’une sévère pénurie de conducteurs. « J’approche de la soixantaine et même se reposer normalement devient difficile. Or, c’est un métier où il est essentiel d’être en forme ».

Catherine Lenne à Blois. CYRIL CHIGOT POUR « LE MONDE »

17:03

Le cortège parisien arrive à Bastille

Le cortège principal des manifestants parisiens, au nombre de 400 000 selon la CGT, est arrivé place de la Bastille, terminus de la manifestation, selon notre reporter Pierre Bouvier.

« La façon dont le gouvernement s’y prend est trop brutale »

Un membre de la CFDT dans la manifestation parisienne contre la réforme des retraites.

« 64 ans c’est non ! 64 ans c’est toujours non ! », scandent les manifestants. Boulevard Saint-Denis, entre Opéra et République, le cortège avance lentement sur fond de tubes des années 80 et de L’Internationale. « S’agissant des retraites, il y a sans doute un équilibre financier à trouver, mais il y a d’autres solutions à étudier, la façon dont le gouvernement s’y prend est trop brutale », estime Dominique Bousquenaud, secrétaire général CFDT Energie : « Cela pose un problème démocratique. Cela signifie qu’il faut mettre le feu pour se faire entendre et que, si on ne bloque pas tout, le gouvernement ne nous écoute plus ». Un gréviste, micro à la main, entonne un autre refrain : « C’est un petit entraînement avant samedi. Ce sera festif, familial et revendicatif », lance-t-il. « Samedi, oui, on sera là ! », confirme Dominique Bousquenaud, « car beaucoup de salariés n’ont plus les moyens de faire grève en semaine ».

Marjorie Cessac

16:54 Sur le terrain
Manifestation contre le projet de réforme des retraites à Blois, le 7 février 2023.
Manifestation contre le projet de réforme des retraites à Blois, le 7 février 2023.
16:54 Sur le terrain

A Blois : « Les jeunes connaissent le dérèglement climatique et les guerres, les droits sociaux qui disparaissent, alors pour se lever le matin, faut être motivé »

Olivier Hamelin, 62 ans, a été marinier sur la Loire pendant dix ans, salarié d’une association, après une longue carrière de chauffeur de bus. Tous les enfants de Blois le connaissent, grâce à ses balades sur le fleuve pour les sensibiliser à la biodiversité.

Je suis parti en retraite il y a deux ans. Je pouvais partir plus tard mais ça commençait à sentir mauvais. Je voyais venir la réforme. Aujourd’hui, je vis avec une pension de 1 300 euros par mois et je suis en train de monter un projet d’habitat partagé. Ça m’occupe beaucoup. Pour les jeunes d’aujourd’hui, c’est difficile… Ils connaissent le dérèglement climatique et les guerres, les droits sociaux qui disparaissent. Alors franchement, pour se lever le matin, faut être motivé. On commence à entendre des témoignages de jeunes qui ne souhaitent pas avoir d’enfants parce qu’ils craignent pour leur avenir… Ça ne m’étonne même pas.

Olivier Hamelin, 62 ans, ancien marinier sur la Loire, dans la manifestation contre la réforme des retraites, à Blois.
16:44 Sur le terrain

A Paris : « Maman ne pouvait pas se permettre d’être en grève, elle est contente que je sois là »

Jade n’avait pas participé aux deux manifestations des 19 et 31 janvier. Un peu loin des Yvelines, où elle vit. Mais ce mardi, elle s’est motivée, moins pour elle que pour sa mère, aide-soignante. « Financièrement, maman ne peut pas se permettre d’être en grève, alors elle est contente que je vienne, raconte l’étudiante en médiation culturelle. En voyant cette réforme, ma mère est complètement dépassée. Elle travaille des week-ends et des nuits. Comment tenir ce rythme jusqu’à 64 ans ? Ce n’est humainement pas possible. »

Près d’elle, Anita, son amie étudiante en sciences politiques, rumine contre un « projet contre la vie, tout simplement ». « Il faut arrêter de voir le travail comme un but en soi, même si on n’a pas le choix d’y passer, développe la jeune fille de 17 ans. Conserver une retraite, et une retraite la plus longue possible, c’est garder du temps de vraie vie, du temps pour être libre.  »

Toutes deux ne savent pas bien où mènera le mouvement. Jusqu’au retrait de la réforme, espèrent-elles, forcément. Leur jeune âge ne suffira pas à les démotiver. « Parce qu’au-delà de la retraite, de nos parents et de nos grands-parents, c’est une vision de la société qu’il faut défendre. »

Jade (à gauche), 19 ans, en licence de médiation culturelle, et Anita, 17 ans, en licence de sciences politiques et histoire à Paris, le 7 février 2023.

Corentin Lesueur

16:41

Accrochages entre policiers et manifestants à l’issue du défilé à Rennes

Des heurts ont éclaté mardi après-midi à Rennes entre manifestants et forces de l’ordre à l’issue du défilé contre le projet de réforme des retraites, a-t-on appris de sources concordantes. Treize personnes ont été interpellées, annonce la préfecture dans un communiqué.

Peu après la fin officielle de la manifestation, qui s’était déroulée dans le calme, un groupe de « quelque 200 individus » selon la préfecture, a tardé à se disperser et a entamé un face-à-face avec les forces de l’ordre, comme c’est souvent le cas à Rennes lors de tels mouvements sociaux. La préfecture d’Ille-et-Vilaine a lancé un appel à « quitter les lieux » et à « se désolidariser des fauteurs de troubles », ce qui n’a pas empêché un groupe de manifestants de commencer à monter une barricade avec du matériel de chantier, selon des journalistes sur place. Des tirs de feux d’artifice et de grenades lacrymogènes ont également été échangés.

Selon un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP), les forces de l’ordre ont fait usage à deux reprises d’un canon à eau pour disperser les manifestants. Plusieurs poubelles ont été incendiées et des vitrines, notamment celles de deux agences immobilières, ont été brisées. « Un groupe de manifestants dissidents violents est actuellement présent rue la Monnaie à #Rennes. Des jets de projectiles ont lieu à l’encontre des forces de l’ordre. Un policier blessé », annonce par ailleurs la Police du département sur Twitter.

Quelque 14 000 personnes ont défilé mardi selon la police et 25 000 selon les syndicats, un chiffre inférieur à la précédente journée d’action le 31 janvier. Les deux sources avançaient respectivement les chiffres de 23 000 et de 35 000 manifestants.

16:19 Sur le terrain

Deux étudiants dans la manifestation à Paris : « Cette réforme fait peur parce que ça va nous toucher »

Lina, 18 ans, et Thomas, 17 ans, viennent de Caen. C’est leur première manifestation à Paris, mais ils ont manifesté à Caen pour d’autres causes : l’écologie, contre Eric Zemmour.

Cette année, ils sont en fac de philo à Paris-IV pour lui et Paris-I pour elle. Elle veut devenir photographe et lui ne sait pas, chercheur en philosophie ou travailler dans le cinéma.

Elle trouve que « cette réforme fait peur, parce que ça va nous toucher ». Lui dit que « s’il faut sortir pour manifester contre la réforme, on ressortira ».

En 2022, elle a voté Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste) au premier tour et n’a pas voté au second, parce que n’a pas voulu choisir entre Emmanuel Macron et l’extrême droite.

Lina, 18 ans, et Thomas, 17 ans, à Paris.

Pierre Bouvier

16:18 Sur le terrain
Dans le cortège de la manifestation à Paris, le 7 février 2023.
16:17

Le cortège parisien scindé en deux

A l’arrière du défilé parisien, une partie des manifestants a quitté la place de l’Opéra via l’avenue du même nom, le défilé est donc scindé en deux. La tête du cortège a quant à elle quitté la place de la République en direction de celle de la Bastille, via le boulevard du Temple, rapporte notre journaliste Pierre Bouvier, sur Twitter. Le cortège syndical arrive sur la place par le boulevard Saint-Martin.

16:13 Urgent

Selon la CGT, 400 000 manifestants à Paris

Selon la CGT, quelque 400 000 personnes se trouvent dans le cortège parisien contre la réforme des retraites, un chiffre comparable à la manifestation du 19 janvier, mais inférieur à celui du 31 janvier. Les manifestants étaient alors 500 000, selon la centrale syndicale. L’estimation des autorités est encore attendue.

16:04 Sur le terrain

A Lille, « Il y a beaucoup de récupération politique dans les partis »

David, 37 ans, et deux de ses collègues postiers.

A Lille, c’est la première manifestation de l’année pour Laetitia C., 45 ans. Professeure des écoles en maternelle, elle gagne 2 000 € net par mois. « Il y aura encore des négociations, mais le gouvernement ne retirera pas sa réforme », dit-elle. Les discussions au Parlement ? « Il y a beaucoup de récupération politique. Il n’y a plus que des extrêmes dans les partis… Je ne crois pas à leurs solutions ». Le combat syndical ? « j’ai quitté le SNE quand j’ai vu ses dirigeants poser tout sourire avec Blanquer ». Alors pourquoi être venue aujourd’hui ? « Pour être là. Montrer qu’on existe. J’ai l’impression qu’on ne fait que bosser pour payer, payer et payer ». A ses côtés, David, postier de 37 ans n’attend pas grand-chose lui non plus des débats parlementaires, « C’est de la rue que viendra l’opposition. C’est nous qui produisons, c’est nous qui décidons. Il n’y a que la grève qui fera avancer les choses ». Il sera de nouveau dans la rue samedi.

Alexandre Lenoir

16:02 Sur le terrain

Les agriculteurs manifestent à Rodez : « On aimerait bien profiter de temps libre et de repos à notre retraite »

Dans le cortège qui arpente calmement les rues de Rodez, environ 3 000 personnes selon l’intersyndicale. Dans ce département rural et agricole, une délégation de la Confédération paysanne marche sous ses drapeaux jaunes. Selon Sébastien Persec, son porte-parole départemental, « le monde paysan doit être solidaire du reste de la société. Nous nous battons pour tout le monde, pas simplement pour les paysans », précise-t-il.

Cependant, la Conf’met en avant « l’escroquerie de l’annonce d’une retraite à 1 200 euros brut. Pour nous, et surtout pour les femmes ou les aides familiales, nous voulons minimum un smic ». Sont aussi évoquées la pénibilité et la rareté des vacances : « On aimerait bien profiter de temps libre et de repos à notre retraite », conclut M. Persec.

En conclusion du défilé, et pour l’intersyndicale, Sylvain Lagarde appelle à une nouvelle mobilisation samedi prochain, au nom de « tous les premiers de corvées ».

Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondant)

16:01 Sur le terrain

Dans le cortège parisien : « Ce sont des gens qui ne connaissent rien à la pénibilité qui décident pour nous »

La question de la pénibilité est encore au centre de nombreux témoignages des manifestants. Comme chez ces salariés de l’entreprise de BTP Demathieubard, qui manifestent à Paris.

« C’est une question complètement occultée par le gouvernement, estime Olivier Schintu, coffreur de 47 ans, casque de chantier sur la tête. On est dans le gros œuvre et on va nous demander d’aller jusqu’à 64 ans ! Toute l’année on est dehors : la pluie, la neige, la chaleur, les charges lourdes, le bruit, l’intoxication sur des années par la sciure de bois, la silice, le béton… Et là-dessus, aucune reconnaissance de pénibilité ! Et c’est des gens qui ne connaissent rien à ça qui décident pour nous ! On a un gouvernement qui essaye de passer tout au 49.3, pendant que les Français, tous métiers confondus, payent leur réforme du prix du sang et des sacrifices ! »

Samir Boudiyaba, grutier (à gauche) et Olivier Schintu, coffreur, de l’entreprise de BTP Demathieubard.

Aline Leclerc

15:58 Sur le terrain
Dans le cortège de la manifestation contre la réforme des retraites à Paris, le 7 février 2023.

A Paris, « me battre comme ceux qui m’ont permis de prendre ma retraite à 60 ans »

Les 61 ans se profilant dans quelques jours, Sandrine Monnoury se sent encore « sportive et en forme », malgré un souci récent de thyroïde. « Forcément, c’est l’âge où commencent à arriver les pépins de santé. Un âge, donc, où il vaut mieux ne plus travailler », tranche l’ancienne fonctionnaire, bibliothécaire.

Assise sur les marches de l’Opéra Garnier, devant lequel part le cortège parisien, cette habitante des Yvelines se prépare à sa deuxième manifestation – sur trois organisées par les syndicats jusqu’à présent – contre la réforme des retraites. La sienne est soldée depuis six mois : « Une bonne raison de me battre, comme ceux qui m’ont permis de bénéficier aujourd’hui d’un dispositif de carrière longue. »

Sandrine Monnoury balaie du regard les manifestants. La présence de jeunes autour d’elle la rassure. « On sent bien que les gens se sentent concernés, de tous les âges. Contrairement à ce que prétend le gouvernement, tout le monde a bien compris ce que représentait cette réforme : travailler, toujours plus, si besoin avec le dos cassé », déplore l’ancienne fonctionnaire.

Derrière la « prise de conscience collective », elle espère un « mouvement pas près de se relâcher ». Surtout maintenant que les débats parlementaires ont débuté : « La droite n’est pas si unie que ça. Si, à nous tous, on en convainc une poignée de nous rejoindre, ça pourrait bloquer à l’Assemblée. »

Sandrine Monnoury, 60 ans, retraitée ancienne fonctionnaire, bibliothécaire dans les Yvelines. Sur les marches de l’opéra Garnier lors de la troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites le 7 février 2023.

Corentin Lesueur

15:48

« C’est très flou. Je ne comprends pas beaucoup les derniers ajustements de la réforme, mais je manifeste aussi pour mes enfants »

Isabelle, téléconseillère, qui espère une retraite en 2024 sans la réforme, et son mari Laurent, à Blois dans le cortège de la manifestation contre la réforme des retraites le 7 février 2023.

Isabelle, 58 ans, est téléconseillère à Blois depuis 2016, après 32 ans dans le BTP du côté de Romorantin. Elle marche doucement, en serrant le bras de son Laurent, son compagnon. « J’ai été la première femme peintre en bâtiment à mon compte du Loir-et-Cher. J’ai adoré mon métier, mais j’ai dû en changer en 2016 parce que mon dos était démoli ». Isabelle connaît la date de son départ en retraite : août 2024. Elle n’attendra pas 62 ans, l’âge auquel elle pourra prétendre à une retraite à taux plein. « Pour gagner 17 euros de plus par mois, c’est pas la peine ». La réforme devrait tout de même repousser son départ de quelques mois : « C’est très flou. Je ne comprends pas beaucoup les derniers ajustements de la réforme, mais je manifeste aussi pour mes enfants ». Les deux filles trentenaires d’Isabelle n’ont pas souhaité marcher à ses côtés. « L’une d’elle travaille dans un restaurant, l’autre dans une boutique et leurs patrons ne seraient pas très chauds de les voir faire grève… et surtout, elles me disent déjà qu’elle n’ont pas d’espoir de toucher de retraites. Elles sont vraiment résignées ».

Jordan Pouille ( Blois, correspondant régional)

15:47 Sur le terrain

Manifestation à Blois

Cortège de la manifestation à Blois, le 7 février 2023.
Cortège de la manifestation à Blois, le 7 février 2023.
15:42

Olivier Marleix (LR) demande des garanties pour ceux ayant commencé à 16 ou 17 ans

Olivier Marleix, chef de file des députés Les Républicains, a demandé mardi des garanties concernant la durée de cotisation des salariés ayant commencé à travailler à 16 ou 17 ans pour que son groupe vote la réforme des retraites.

« Si on avance là-dessus, (…) une majorité du groupe est prête à voter la réforme », a-t-il assuré lors d’une conférence de presse, en citant notamment « le plafonnement à 43 annuités pour tous ceux qui sont dans le dispositif carrières longues ». Même si la Première ministre Elisabeth Borne « a entendu » certaines demandes, « il reste des tranches d’âge, 16, 17 ans, qui seraient amenées à faire plus de 43 ans », a-t-il relevé. Il a également souhaité « des mesures de politique familiale » et « des gestes significatifs sur les fraudes sociales ».

15:37 Sur le terrain

Dans le cortège lillois : « Ceux qui travaillent contribuent déjà bien assez »

A Lille, le cortège s’est élancé peu après 15 heures. A première vue, les rangs sont légèrement plus clairsemés qu’il y a deux semaines. Le 31 janvier, la préfecture avait dénombré 15 000 marcheurs, les syndicats 70 000.

En tête du défilé, une cinquantaine de « gilets jaunes ». Fidèles au poste, « même si la CGT ne veut pas trop de nous, on ne leur laisse pas le choix », explique Séverine Domer, 42 ans, aide-soignante en Ehpad, « suspendue parce que non-vaccinée ». La réforme des retraites ? « Bien sûr qu’elle va passer. Mais on espère que ce sera l’électrochoc qui bloquera le pays. »

A quelques mètres, Lucille Lenglet, 30 ans, brandit une pancarte « Transfert de richesse en cours, 49,3 % restant ». Cette téléconseillère au smic, syndiquée CGT, était déjà des deux premières manifs. « Je ne suis pas très confiante, mais je veux montrer qu’on lutte. Ceux qui travaillent contribuent déjà bien assez. De plus en plus de riches ne le sont que grâce à l’héritage. Ils pourraient participer aussi ».

Lucille Lenglet, 30 ans, syndiquée CGT, dans la manifestation lilloise.
Séverine Domer, 42 ans, aide-soignante en Ehpad.

Alexandre Lenoir

15:32

« Si les politiques venaient voir la dureté de notre travail, ils nous donneraient la retraite à 40 ans ! »

Une trentaine de salariés de l’entreprise Fedex, basée à l’aéroport de Roissy, sont venus manifester à Paris pour la troisième fois, après une courte nuit. « Ce matin j’ai fini à 5 heures, j’ai dormi trois heures et puis je suis venu là, et je continuerai jusqu’au bout, témoigne Zouhaier, 57 ans, agent de tri au chargement et au déchargement. C’est beaucoup de manutention ! Si les politiques venaient voir la dureté de notre travail, ils nous donneraient la retraite à 40 ans ! Au chargement, on a des taux record d’accidents du travail, des jeunes de 25 ans qui se retrouvent avec des hernies discales, comment vont-ils tenir ? Pour ça on a juste 3 points de pénibilité par an (il en faut dix pour gagner un trimestre) »

A ses côtés, Nordine, 59 ans : « Me dire qu’il me faut encore travailler cinq ans, c’est dur. Ça fait plus de 30 ans que je suis en horaires de nuit, sur le tarmac »

Aline Leclerc

15:30 Sur le terrain

A Paris, un McDonald’s pris pour cible, l’avance du cortège interrompue

Dans la capitale, des manifestants s’en sont pris à une enseigne de restauration rapide, provoquant l’intervention des forces de l’ordre et l’interruption de l’avancée du cortège.

15:30 Sur le terrain
Dans le cortège de la manifestation à Paris, le 7 février 2023.
15:25

Mobilisation en baisse pour la troisième journée, les syndicats se projettent sur la quatrième

Le nombre de grévistes et de manifestants s’annonce en baisse, mardi, pour la troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les syndicats se projetant déjà vers la quatrième, prévue samedi. Les chiffres des défilés de la matinée montrent une participation moindre que le 31 janvier. A Angoulême, les manifestants étaient 5 000 selon les autorités, contre 8 500 le 31 janvier et 9 000 le 19 janvier. A Rouen, ils étaient 8 700 selon la préfecture, contre 13 800 le 31 janvier et 13 000 le 19.

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, et son homologue de la CGT Philippe Martinez dans le défilé parisien contre la réforme des retraites, le 7 février 2023.

La manifestation parisienne, forte de dizaine de milliers de manifestants, s’est élancée vers 14 h 00 de la place de l’Opéra, en direction de celle de la direction Bastille. « Le message de ce soir, ce sera un appel à manifester massivement samedi », a déclaré le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, reconnaissant pour la journée de mardi « un petit handicap avec les vacances », qui ont commencé pour la zone A. « Mais le débat parlementaire c’est jusqu’à fin mars, et en mars il n’y aura plus de vacances », a-t-il prévenu, estimant une nouvelle fois que ce serait « une folie démocratique de rester sourd » à la contestation de la réforme.

Avec plus de 200 rassemblements à l’appel des huit principaux syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU), une source sécuritaire prévoyait la semaine dernière une fourchette de 900 000 à 1,1 million de manifestants, dont 70 000 maximum à Paris. Onze mille policiers et gendarmes sont mobilisés, dont 4 000 dans la capitale. Le 31 avait rassemblé 1,27 million de personnes selon les autorités et 2,5 millions selon les syndicats.

L’examen du texte a commencé lundi à l’Assemblée nationale dans une ambiance houleuse. Il doit se poursuivre jusqu’au 17 février au Palais Bourbon, dont une des portes a été taguée avec des messages hostiles à la réforme.

15:23

Le cortège avance dans le calme à Amiens

A Amiens éclatent quelques pétards et fumigènes dans la manifestation qui rassemble environ 20 000 personnes, selon l’intersyndicale. Quelques CRS font bonne mesure et lèvent le pouce en solidarité avec les manifestants.

Laurent Carpentier

15:12 Sur le terrain

Départ de la manifestation à Blois

Dans la manifestation contre la réforme des retraites à Blois, le 7 février 2023.
Départ du cortège intersyndical à Blois, le 7 février 2023.
15:10 Vos questions

Bonjour, la Nupes propose-t-elle quelque chose pour les retraites, ou ne veulent-ils qu’empêcher une réforme ?

tom

Bonjour Tom,

La Nupes dispose d’une contre-proposition formulée dès mai 2022, avant les législatives. Il s’agit notamment de « restaurer le droit à la retraite à 60 ans à taux plein pour toutes et tous après quarante annuités de cotisation, avec une attention particulière pour les carrières longues, discontinues et les métiers pénibles ».

Côté financement, la Nupes propose de « maintenir l’équilibre » du système en soumettant à cotisation patronale les dividendes, la participation aux résultats des entreprises, l’épargne salariale, les rachats d’action et les heures supplémentaires, et en créant une surcotisation pour les hauts salaires.

Par ailleurs, aucune pension pour une carrière complète ne pourrait être inférieure au smic et les périodes de RSA seraient intégrées dans le calcul des trimestres.

Plus de détails dans le programme de la Nupes.

15:04 Sur le terrain

A Blois, en amont de la manifestation

Cédric, plasticien, 52 ans, à Blois, le 7 février 2023. Avec la réforme, il a calculé qu’il partira à la retraite à « 93 ans » . Il a préparé des pancartes à distribuer dans le cortège.
14:56

A Paris, « deux jours ne suffiront pas, il faut un mouvement subversif de masse »

Basile Pot, 54 ans, travaille à l’Atelier TGV de Pantin. Lors de la troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites à Paris, le 7 février 2023.

Basile Pot, 54 ans et syndiqué à SUD-Rail, doit partir à la retraite l’an prochain. Un droit, acquis en 1998 à son entrée à la SNCF, aujourd’hui menacé par le projet de réforme des retraites. « Si ça passe, c’est la rupture d’un contrat de confiance, neuf ans de boulot en plus et autant de temps en moins à consacrer à mes gamins », souffle l’agent de la Gare de l’Est, employé à l’atelier TGV de Pantin (Seine-Saint-Denis).

Déjà présent les 19 et 31 janvier, le quinquagénaire sera encore là samedi. Pour ce quatrième jour de mobilisation, et de départ en vacances pour une partie du pays, les syndicats de cheminots n’ont pas appelé à la grève. « Des camarades ne peuvent tout simplement pas assumer autant de jours sans salaire », rapporte Basile Pot. Lui n’est pas prêt à aligner 57 jours de grève, comme en 2019, parce qu’il n’en a pas les moyens et doute de l’efficacité des cortèges. « Ces manifestations ne suffiront de toute façon pas à freiner le gouvernement, juge le cheminot. Il faut un mouvement submersif de masse. Trois ou quatre jours de blocage total, et pas seulement des cheminots, profs et raffineurs. On a besoin de tout le monde. Des vendeuses, des puéricultrices et des livreurs. »

Corentin Lesueur

14:50 Sur le terrain

Entendu dans le cortège parisien : « Y a moins de monde »

Le cortège principal avance, emmené par des gilets jaunes accompagnés de leur fanfare qui entonnent tout leur répertoire – « Liberté, résistance !», « Ahou anti-anticapitaliste !», rapporte notre journaliste Pierre Bouvier. « Comme la semaine dernière, c’est un peu le bazar : un autre cortège est apparu en amont de celui de tête. Il y a un mini black bloc, les gendarmes mobiles sont très loin devant. Entendu dans la foule à l’instant : « Y a moins de monde ».

Pierre Bouvier (envoyé spécial à Paris)

14:44 Sur le terrain

Dans le cortège de la manifestation, à Lyon, le 7 février 2023.
14:43

Gare de Lyon, les cheminots s’interrogent sur une grève reconductible

Après deux premières journées de mobilisation réussies et une troisième mardi qui marque légèrement le pas, les cheminots s’interrogent sur la suite à donner au mouvement contre la réforme des retraites, alors que la perspective d’une grève reconductible est incertaine. Réunis en assemblée générale à la gare de Lyon, ils ont dressé un état des lieux et tenté d’envisager la suite. Une chose est sûre, la menace d’une grève reconductible à partir de mi-février agitée par la CGT et SUD-Rail en cas de refus du gouvernement de retirer son projet de réforme des retraites, semble s’éloigner.

« Je ne sens pas les gars prêts à se lancer dans une grève reconductible à l’heure actuelle », explique ainsi Thierry Milbeo, militant CGT-Cheminots et conducteur de Transilien à Montargis (Loiret). Finalement peu affectés par la réforme, qui ne touche pas à l’âge pivot des cheminots, ces derniers rechignent à se lancer seuls dans un mouvement dur, si les autres secteurs ne suivent pas. Comme d’autres cheminots interrogés par l’Agence France-Presse, mardi, Thierry Milbeo ne veut pas faire « grève par procuration ». « Cela fait 30 ans qu’on se mobilise et on a toujours perdu, sauf en 1995. A un moment, on en a marre de faire la grève pour les autres, si ça ne bouge pas plus ailleurs, je pense qu’on ne partira pas », lâche-t-il fataliste.

Le début des vacances scolaires – qui ont commencé samedi pour la zone A et se termineront le 6 mars pour la zone C – n’incite pas non plus à se lancer dans un mouvement reconductible. Une seconde journée de grève est en effet prévue mercredi à l’appel de la CGT et SUD. « Aujourd’hui, on fait une tentative de durcissement du mouvement avec les journées de grève du 7 et 8 février », a lancé au micro Fabien Villedieu, délégué syndical SUD-Rail. Mais il faudra « partir en grève reconductible » à un moment donné, a-t-il souhaité, avançant la date du 8 mars, « journée des droits des femmes qui est une belle date pour partir en reconductible ».

Lire aussi : Grève du 7 janvier contre la réforme des retraites : les prévisions annoncent un trafic « très perturbé » dans les transports d’Ile-de-France, plus d’un TGV sur deux annulé

Bonjour, pourquoi ne pas créer un impôt supplémentaire sur les vingt plus riches sociétés (1 % de leur chiffre d’affaires) ou sur les plus grosses fortunes ? Cela remplirait les caisses de l’Etat pour les retraites…

Coconut

Bonjour Coconut,

Depuis le départ, l’exécutif exclut formellement d’activer le levier fiscal pour abonder les pensions des Français. Gabriel Attal, le ministre délégué aux comptes publics, l’a encore redit dans un entretien avec Le Parisien, le 21 janvier :

Il y a un désaccord de fond avec les syndicats : pour financer les retraites, nous choisissons le travail, eux privilégient les impôts. Moi je le dis : on est au taquet sur les impôts en France !

La majorité est convaincue qu’augmenter la pression fiscale sur les entreprises les dissuaderait d’investir en France et menacerait l’emploi et l’économie. Les macronistes refusent tout autant de creuser la dette de l’Etat, au nom de la préservation des chances des générations futures.

A leurs yeux, il n’y a donc pas d’autre solution que de faire travailler les Français davantage pour augmenter les richesses et financer les retraites.

14:28 Urgent

Le taux de grévistes à 11,4 % dans la fonction publique d’Etat, contre 19,4 % le 31 janvier et 28 % le 19, selon le ministère

Un peu plus de 11 % des fonctionnaires étaient en grève, mardi en milieu de journée, dans la fonction publique d’Etat, contre 19,4 % lors de la deuxième journée de mobilisation contre la réforme gouvernementale des retraites et 28 % lors de la première, selon le ministère de la fonction publique. Dans la fonction publique territoriale, le taux de grévistes était également en baisse, à 4,19 %, contre 7,9 % le 31 janvier et 11,3 % le 19, précise le ministère. La fonction publique d’Etat compte quelque 2,5 millions d’agents.

Dans la fonction publique territoriale, où travaillent près de deux millions d’agents, le taux de grévistes était également en baisse, à 4,19 % contre 8,5 % le 31 janvier et 11,3 % le 19 février, précise le ministère. Concernant la fonction publique hospitalière et ses 1,2 million d’agents, le taux de grévistes s’élevait à 3,4 %, contre 8,5 % et 9,9 % lors des précédentes journées de mobilisation.

Selon le ministère de l’éducation, cette troisième journée de mobilisation nationale se traduit par un taux d’enseignants grévistes de 14,17 %, dont 14,60 % dans le primaire et 13,75 % dans le secondaire (collèges et lycées). Ces chiffres ne prennent pas en considération la zone A, déjà en vacances scolaires. Cette zone, la première en congés dans le calendrier scolaire, comprend les académies de Besançon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Limoges, Lyon et Poitiers.

14:19

Le cortège parisien se met en mouvement

Les manifestants rassemblés place de l'Opera, à Paris, au troisième jour de mobilisation contre la réforme des retraites, le 7 février 2023.

Le cortège parisien emmené par la CFDT s’est mis en mouvement place de l’Opéra, rapporte notre journaliste Pierre Bouvier, qui se trouve sur place.

14:10 Sur le terrain

Dans le Nord, l’affluence à Douai et Valenciennes comparable à celle des deux premières journées de mobilisation, selon la CGT

Avec 5 500 manifestants à Douai et 10 000 à Valenciennes, selon Jean-Paul Delescaut, le secrétaire général départemental de la CGT, « on reste plus ou moins à ce qu’on était lors des deux premières manifs », le 19 et le 31 janvier.

Alexandre Lenoir

14:08 Sur le terrain
Cortège de manifestants, à Alès (Gard), le 7 février 2023.

14:07 Sur le terrain

Dans le cortège de la manifestation, à Nantes, le 7 février 2023.
Un manifestant utilise une raquette pour renvoyer un projectile de gaz lacrymogène, à Nantes, le 7 février 2023.
Le secrétaire général du syndicat français CGT Philippe Martinez, s’adresse aux médias avant le début de la manifestation, à Paris, le 7 février 2023.
14:06 Sur le terrain

A Rodez, avec cette réforme, « on est nombreux à ne pas savoir ce qui nous attend »

A Rodez, dans l’Aveyron, après les participations record des deux premières journées de mobilisation, la troisième est beaucoup moins importante. Pour Jacques Panis, 50 ans, de la fédération CGT locale, cela s’explique par le fait que les autres villes du département organisent leur propre défilé. « Les actifs ont du mal à se mobiliser », explique par ailleurs cet employé de la santé à domicile. Dans le cortège qui démarre à 13 heures, beaucoup de salariés de l’usine Bosch, plus gros employeur de la ville avec 1 250 salariés. Thierry, 59 ans, a passé toute sa vie chez l’équipementier automobile, qui prévoit 750 départs volontaires d’ici 2028. « La Bosch me paye la pré-retraite, mais avec cette nouvelle loi, on est nombreux à ne pas savoir ce qui nous attend », dit-il, alors que le soleil apparaît timidement sur la capitale rouergate.

Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondant)

13:57

L’université Rennes-II fermée jusqu’à jeudi inclus

L’université Rennes-II sera fermée jusqu’à jeudi inclus au lendemain de la décision de plusieurs centaines d’étudiants de bloquer leur faculté, a annoncé mardi la présidence de l’université bretonne. « Ce matin, nous avons constaté que tous les bâtiments du campus Villejean étaient inaccessibles. Compte tenu des dégradations et la quantité de mobilier sorti, le campus restera fermé jusqu’à jeudi inclus afin de remettre les locaux en état de fonctionnement », explique la présidence de Rennes-II dans un communiqué.

A l’issue d’un vote tenu lundi, des étudiants avaient sorti des tables, chaises et autre éléments de mobilier de l’université pour les entasser devant des bâtiments de la faculté, avait constaté un journaliste de l’AFP.

Fer de lance traditionnel de la contestation étudiante, l’université de Rennes-II compte quelque 21 000 étudiants au total.

13:57 Sur le terrain
Rassemblement de jeunes avant le départ de la manifestation, à Alès (Gard), le 7 février 2023.

13:45

La présidente de l’Assemblée dénonce des « pressions » et des « intimidations inqualifiables » dans le cadre du débat

La présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a dénoncé mardi des « pressions » et des « intimidations inqualifiables » à l’encontre des députés des groupes Renaissance et Rassemblement national en marge des débats sur les retraites. Lundi, « c’est la présidente de la commission des affaires sociales [Fadila Khattabi, Renaissance] qui recevait une lettre particulièrement odieuse d’insultes racistes et de menaces contre elle et sa famille. Ces agissements, ces pressions, ces intimidations sont inqualifiables et nous ne les tolérerons pas », a-t-elle assuré.

Yaël Braun-Pivet a également dénoncé « des appels téléphoniques malveillants qui ont été adressés à certains membres de cette Assemblée ». Elle faisait référence à des messages vocaux reçus par des députées du Rassemblement national, prétendant qu’un membre de leur famille était hospitalisé. Une « manœuvre » destinée à les éloigner de l’hémicycle, selon la présidente du groupe Marine Le Pen, qui a dénoncé « un fait extrêmement grave ».

Lundi soir, l’élue RN Laurence Robert-Dehault (Haute-Marne) a fait écouter à la presse l’un de ses messages vocaux : « Bonsoir Mme Robert-Dehault, le centre hospitalier. Nous vous appelons car un de vos proches vient d’être admis en urgence à l’hôpital. Si vous pouvez vous rendre sur place, vous êtes attendue, vous pouvez nous rappeler au 03… » Selon une source parlementaire, Marine Le Pen va demander la protection fonctionnelle pour les trois députées visées, c’est-à-dire une prise en charge de leurs frais d’avocat par la chambre basse. « L’Assemblée nationale sera aux côtés, en tant qu’institution, de chaque parlementaire qui sera menacé dans l’exercice de ses fonctions » et ce « quel que soit son bord politique », a promis Mme Braun-Pivet.

Elle a également dénoncé une action menée par des militants le matin même qui ont tagué des messages prônant la retraite à 60 ans sur une porte et aux abords de l’Assemblée. « Rien ne doit empêcher les parlementaires de débattre. Aucune menace ne doit faire pression sur leur vote. Protégeons notre démocratie », a abondé sur Twitter le ministre chargé des relations avec le Parlement, Franck Riester.

13:39
13:36 L’essentiel

Le point sur la mobilisation à la mi-journée

  • Les mobilisations semblaient marquer le pas mardi par rapport aux deux précédentes journées nationales d’action contre la réforme des retraites.
  • Le taux d’enseignants grévistes était de 14,17 %, selon le ministère de l’éducation nationale. Ce chiffre ne prend pas en considération la zone A (Besançon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Limoges, Lyon et Poitiers), déjà en vacances. Le 31 janvier, le taux d’enseignants grévistes avait été de 25,92 %, selon le ministère, bien en deçà des chiffres des syndicats, qui avaient comptabilisé au moins 50 % de grévistes.
  • Le trafic était encore une fois très perturbé à la SNCF, avec 25 % de grévistes contre 36 % le 31 janvier et 46 % le 19, de source syndicale. La direction de la SNCF ne communique jamais d’estimation. SNCF Voyageurs a annulé 1 TGV sur 2, la quasi-totalité des Intercités et 7 TER sur 10. Les perturbations étaient également importantes sur le réseau parisien RATP, mais aucune ligne de métro n’était totalement fermée.
  • La mobilisation restait forte elle aussi dans les raffineries et dépôts de carburants de TotalEnergies qui comptaient de 75 à 100 % de grévistes, selon la CGT. La direction estimait le taux de grévistes à 56 %, contre 55 % le 31 janvier et 65 % le 19 janvier. Les expéditions de carburants sont bloquées, mais TotalEnergies dit disposer de stocks dans les dépôts pour éviter des pénuries dans les stations-service.
  • Côté électricité, il y avait 30,3 % de grévistes chez EDF, selon la direction, en nette baisse (40,3 % le 31 janvier). La production électrique était réduite de 4 120 MW en fin de matinée, l’équivalent de quatre réacteurs nucléaires débranchés, mais sans provoquer de coupures.
  • Les syndicats ont appelé à une quatrième journée de grèves et de manifestations samedi 11 février.
13:20

Un peu plus de 30 % de grévistes chez EDF à la mi-journée, contre 40,3 % le 31 janvier, selon la direction

Le taux de grévistes chez EDF s’élevait mardi à la mi-journée à 30,3 % de l’effectif global, contre 40,3 % lors de la journée de mobilisation du 31 janvier contre le projet gouvernemental de réforme des retraites, a annoncé la direction. Le mouvement social a entraîné des baisses de production électrique qui représentaient 4 120 MW en fin de matinée, soit l’équivalent de quatre réacteurs nucléaires. Le 31 janvier, elles s’élevaient au même moment à 3 210 MW, toujours selon la direction d’EDF.

13:18 Urgent

Philippe Martinez appelle à des grèves « plus dures, plus nombreuses, plus massives »

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a appelé mardi à des « grèves plus dures, plus nombreuses, plus massives et reconductibles », au départ de la manifestation parisienne contre la réforme des retraites. « Si le gouvernement persiste à ne pas écouter, il faudra forcément monter d’un cran », a-t-il déclaré à la presse. Le dirigeant syndical se dit par ailleurs optimiste quant à la participation à cette troisième journée de grèves et de manifestations, assurant « qu’on est au niveau du 19, si ce n’est plus ». A ses côtés, Laurent Berger (CFDT) a jugé que ce serait « une folie démocratique de rester sourd » à la contestation.

13:15 Urgent

Un quart du personnel de la SNCF en grève, contre 36 % le 31 janvier et 46 % le 19 janvier

Le taux de grévistes atteint 25 % à la SNCF mardi pour la troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, alors qu’il était de 36,5 % lors de la deuxième, le 31 janvier, et de 46,3 % pour la première, le 19 janvier, a appris l’Agence France-Presse (AFP) de source syndicale.

Dans le détail, on compte 57 % de grévistes chez les conducteurs de trains, 33 % chez les contrôleurs et 25 % chez les aiguilleurs, selon ces chiffres provisoires à la mi-journée. La direction de la SNCF ne communique pas d’estimation.

Les perturbations restent importantes sur le réseau ferré, alors que l’ensemble des syndicats représentatifs a appelé à cesser le travail, même si beaucoup plus de trains circulent que lors des précédentes journées de mobilisation. Selon un porte-parole en fin de matinée, les opérations ne rencontraient « pas de difficultés non prévues ». SNCF Voyageurs a annulé 1 TGV sur 2 en moyenne, la quasi-totalité des Intercités et 7 TER sur 10. La situation est une fois de plus contrastée dans la région parisienne, avec entre un tiers et une moitié des trains sur la plupart des lignes et une situation très difficile pour le RER D.

La CGT Cheminots et SUD Rail ont appelé à une nouvelle journée de grève mercredi, ce qui devrait entraîner de nouvelles difficultés. La compagnie doit communiquer ses prévisions en fin d’après-midi. Elle a déjà fait savoir que le trafic sera « perturbé » en Ile-de-France.

13:14

C’est la fin de ce tchat

Merci à toutes et tous pour vos très nombreuses questions. Nous allons désormais reprendre la couverture de l’actualité de cette journée de grève et de manifestations – et de discussions à l’Assemblée nationale.

13:12 Tchat

Bonjour, y a t-il un risque (ou une chance…) que le conseil constitutionnel retoque l’utilisation du 47-1

64-47

TCHAT Bonjour, est-ce qu’il y a un risque que tout ou partie du texte se fasse retoquer par le Conseil Constitutionnel en raison de l’usage du 47-1 ?

Emmanuel

Bonjour à vous deux,

En parallèle de la mobilisation sociale et parlementaire, un autre front, plus juridique, pourrait en effet s’ouvrir pour le gouvernenement. L’utilisation d’un texte budget réformant les retraites, à travers le 47.1, pourrait, in fine, faire l’objet d’un recours devant le Conseil Constitutionnel sur l’insincérité du débat parlementaire et la présence de « cavaliers budgétaires ». C’est-à-dire de mesures sans impact financier évident comme l’index pour l’emploi des seniors ou certains critères de pénibilité.

Mais le ministre du travail, Olivier Dussopt, a déjà fait savoir aux députés de la majorité relative que si des mesures étaient rejetées par le Conseil Constitutionnel, celles ci pourraient figurer dans le prochain projet de loi travail qui est en cours de préparation.

Jérémie Lamothe

13:04 Tchat

qu’est-ce qui peut provoquer une dissolution et une élection législative ?

dissolution

Bonjour,

Comme à chaque moment critique pour l’exécutif depuis le début de cette législature hors norme, l’éventualité d’une dissolution refait surface au sein même des soutiens du chef de l’Etat. Pour certains élus, si la coalition présidentielle ne parvient pas à faire adopter la principale réforme du quinquennat d’Emmanuel Macron, alors il faudrait envisager une dissolution de l’Assemblée nationale.

C’est ce que nous a notamment expliqué le vice-président du groupe Renaissance, Marc Ferracci : « Si on n’arrive pas à dégager une majorité sur une réforme aussi importante d’un point de vue politique et économique pour le pays, il faudra sans doute chercher une autre majorité. Je ne sais pas comment on continue à réformer, comme on a l’ambition de le faire, après avoir échoué à dégager une majorité sur un projet aussi central du président. » 

Jérémie Lamothe

13:01 Tchat

TCHAT : Bonjour et merci pour le live ! Est il une strategie possible pour la majorite de laisser trainer les debats pour passer le texte au senat apres 10 jours sans vote, donc avec les amandements choisis, mais sans le symbole du 49.3 ou un risque de defaite lors du vote ?

Araessa

Bonjour Araessa,

Oui tout à fait, c’est une stratégie évoquée dans les rangs des députés de la coalition présidentielle. Mais les macronistes savent qu’ils ne pourront pas forcément compter sur l’appui constant des élus LR durant ces dix jours d’examen du texte.

Il y a donc le risque qu’ils se fassent battre régulièrement sur des amendements ou des articles, dénaturant ainsi le texte étudié à l’Assemblée. La Nupes espère d’ailleurs que ces dynamiques de séance donnent de l’ampleur aux mobilisations sociales, alors qu’une nouvelle journée de manifestation est d’ores et déjà prévu samedi.

Jérémie Lamothe

12:55 Tchat

TCHAT sachant que le texte sera transmis au sénat en version originale complété de quelques amendements pour rallier Les Républicains, sachant que le Sénat est acquis à la réforme, est-ce que la commission paritaire du parlement peut en dernière lecture modifier voire inverser le sens de la réforme. question subsidiaire , connaît on les membres de cette commission ?

Denis

Bonjour Denis,

Après l’examen du projet de loi de financement rectificatif de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale et au Sénat, la réforme des retraites sera en effet étudiée en commission mixte paritaire (CMP). Pour ceux qui la découvrent, cette instance réunit sept députés et sept sénateurs au cas où les deux Chambres n’ont pas voté un texte dans les mêmes termes pour arbitrer une version commune.

Il est probable que la CMP sur cette réforme modifie donc le texte mais depuis les élections législatives, c’est la droite parlementaire qui y dispose de la majorité. Avec cinq élus, la majorité sénatoriale et les députés LR devancent les parlementaires macronistes qui ne disposent plus que de quatre parlementaires. Une donnée dont a forcément en tête le gouvernement, et les LR, dans leur négociation.

Quant à sa composition, elle ne sera connue que quelques jours avant sa tenue.

Jérémie Lamothe

12:49 Tchat

On ne parle absolument pas des nombreux régimes spéciaux ont-ils disparu avec la réforme ? Sont-ils maintenus ? Aménagés?

Pseudo

Bonjour Pseudo,

Nous allons en parler très rapidement puisque l’article 1er de la réforme des retraites du gouvernement prévoit la suppression des principaux régimes spéciaux tels que ceux de la RATP, des  industries électriques et gazières ou encore des clercs et des employés de notaires. Cette mesure concernera les agents recrutés dans ces secteurs « à partir du 1er septembre 2023 », précise le projet de loi.

Jérémie Lamothe

12:45 Tchat

Bonjour et merci pour ces lives couvrant les journées de mobilisation, avec l’utilisation du 47-1 pour limiter le temps de débat, dans quelle situation le gouvernement serait-il amené à recourir au 49-3 (scénario à éviter pour le gouvernement) pour faire passer la réforme ?

Charleston

Bonjour Charleston,

Si elle a exclu jusqu’ici une telle éventualité, la première ministre, Elisabeth Borne, pourrait avoir recours à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution si elle n’est pas sure de disposer d’une majorité absolue au moment du scrutin solennel sur ce texte. Il faudrait néanmoins que les députés arrivent jusque là, et ce avant le 17 février à minuit, ce qui n’est aujourd’hui pas certain.

L’autre éventualité, et c’est surtout celle là que redoute une partie des élus macronistes, c’est que la réforme du gouvernement soit dénaturée, amendements par amendements, au fil des séances par des alliances de circonstances nouées entre les élus de la Nupes, du RN, de Liot et d’une partie des LR.

Dans ce cas, la première ministre pourrait être tentée d’écourter les discussions en ayant recours pour la onzième fois de la législature à l’article 49.3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un texte sans vote. Une manière pour le gouvernement d’éviter l’adoption d’un texte « totalement dénaturé ». Mais avec le risque de renvoyer l’image d’un pouvoir passant en force.

Jérémie Lamothe

12:36 Tchat

J’ai surtout l’impression que l’avenir de cette réforme dépend du soutien du groupe LR. Leur point de vue peut-il évoluer ou soutiennent-ils toujours autant la réforme ?

K.M

Bonjour K.M.

Votre impression est la bonne et c’est là tout le noeud du problème pour le gouvernement. En disposant de seulement 250 députés issus de Renaissance, du Modem et d’Horizons, la coalition présidentielle ne dispose pas d’une majorité absolue – fixée à 289 – pour faire passer cette réforme. La première ministre, Elisabeth Borne, s’est donc rapidement tourné le groupe Les Républicains et ses 61 députés.

En janvier, la cheffe du gouvernement et le nouveau président du parti LR, Eric Ciotti, avaient noué une alliance pour faire passer cette réforme. Mais à l’Assemblée, les députés LR se considèrent eux-mêmes comme des « auto entrepreneurs ». Ils ne se sentent pas liés par les accords négociés par M. Ciotti ou le président de leur groupe, Olivier Marleix.

Ces dernières semaines, de nombreux députés LR, qu’on évalue aux alentours d’une quinzaine, font peser la menace de ne pas voter la réforme, tels que le vice-président du parti Aurélien Pradié, l’élu du Pas-de-Calais, Pierre Henri Dumont, ou encore celui du Territoire de Belfort, Ian Boucard. Ces opposants sont souvent issus de territoires ruraux où une grande part de la population appartient aux classes populaires et qui serait ainsi directement touchés par le recul de l’âge légal de départ à la retraite. Leur volonté, jusqu’ici, de ne pas voter le texte rend donc très incertain l’issue d’un potentiel scrutin final.

Jérémie Lamothe

12:29 Tchat

TCHAT Bonjour, est-il probable que l’Assemblée n’arrive pas à voter le texte en entier dans les délais qu’impose le 47-1 ? Si oui, la version du texte qui arrivera au Sénat sera-elle la version initiale venant du gouvernement ou celle qui était en cours d’amendement à l’Assemblée ?

Emmanuel

Bonjour Emmanuel,

A l’Assemblée nationale, et surtout dans cet Hémicycle morcelé, les choses peuvent évoluer très vite. Mais pour le moment, nous voyons mal comment les députés pourraient arriver à un vote final sur le texte d’ici au 17 février, à minuit, au vu des 16 000 amendements à exmainer.

Au terme de ce délai, le gouvernement transmet au Sénat la version initiale de son projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui pourrait toutefois être complés par des amendements adoptés à l’Assemblée nationale, ayant reçu un avis favorable de l’exécutif. Comme après un 49.3, le gouvernement est assez libre de ce qu’il peut conserver ou pas dans son texte.

Jérémie Lamothe

12:25 Tchat

A travers tous les arguments soulevés, rien ne peut justifier un rythme de mise d’œuvre dès septembre 2023. Les députés peuvent ils modifier ce point?

Larche11

Bonjour Larche11,

C’est notamment une demande des Républicains qui réclament que la mise en application de la réforme soit décalée en janvier 2024. Une demande jusqu’ici refusée par le gouvernement.

Jérémie Lamothe

12:21 Tchat

Si les députés, législateurs par construction, ne peuvent pas « peser sur le texte », à quoi servent les députés ?

1pseudo

Bonjour,

C’est tout le reproche fait par les oppositions au gouvernement qui a choisi pour cette réforme d’avoir recours à un projet de loi de financement rectificatif de la Sécurité sociale, le fameux PLFRSS Avec l’utilisation de cet article 47, alinéa 1, de la Constitution par l’exécutif, le Parlement n’a que cinquante jours pour examiner la réforme Borne – soit du 29 janvier au 26 mars. La première lecture au Palais Bourbon, qui a débuté hier, devrait s’arrêter vendredi 17 février à minuit.

Même si les députés ne sont pas parvenus à un vote final sur ce texte, le gouvernement pourra transmettre sa copie au Sénat. Pour l’exécutif, il y a un intérêt tout trouvé : aller le plus vite possible dans le processus au Parlement. Mais pour les députés des oppositions, c’est surtout une entrave à leur droit parlementaire.

Jérémie Lamothe

12:20

Mathilde Panot (LFI) reproche au gouvernement de ne pas permettre la poursuite des débats ce week-end

Mathilde Panot, présidente du groupe La France insoumise (LFI) à l’Assemblée, a reproché mardi au gouvernement de « restreindre » les débats sur la réforme des retraites en « refusant » qu’ils se poursuivent samedi et dimanche : « Après avoir refusé de déplacer la journée réservée au Parti socialiste jeudi (…), il nous enlève deux jours supplémentaires. Nous sommes à neuf jours seulement de débats. »

« C’est de nouveau une restriction du temps de débats pour une réforme de fond qui va changer la vie de millions de Français et des générations futures. Ce n’était pas officiellement ouvert ce week-end, mais on entendait qu’il y avait de fortes possibilités (…) On a confirmation aujourd’hui qu’ils ne veulent pas ouvrir. C’est le gouvernement qui refuse », a-t-elle déploré.

Mathilde Panot a posé la question mardi matin au ministre des relations avec le Parlement, Franck Riester. Il lui a répondu qu’il n’était pas prévu d’ouvrir l’Assemblée ce week-end. Selon une source ministérielle, « il n’y a pas la volonté d’ouvrir ». « C’est assez paradoxal de demander du temps de parole et de gâcher les quatre premières heures de débats » avec des rappels au règlement et une série d’amendements identiques, a-t-on ajouté.

Les échanges dans l’hémicycle doivent s’achever le 17 février à minuit, pour que le texte passe ensuite au Sénat. Le calendrier d’examen de la réforme est contraint par le véhicule législatif choisi par le gouvernement : un budget rectificatif de la Sécurité sociale (PLFSSR), avec un total de 50 jours d’examen au Parlement.

Priée de dire si LFI allait retirer certains de ses 13 000 amendements pour permettre l’examen de l’article 7 sur le report de l’âge légal de départ à 64 ans, Mathilde Panot a répondu : « Nous maintenons nos amendements, nous allons faire une stratégie de résistance parlementaire mouvante. Je ne suis pas d’accord pour qu’on examine tout à la va-vite sur la question des pénibilités et des financements alternatifs pour faire plaisir à ce gouvernement. C’est d’abord la responsabilité du gouvernement de vouloir passer en force. »

Lire aussi : Réforme des retraites : à l’Assemblée nationale, le début d’examen houleux du projet du gouvernement

12:14 Tchat

Pourquoi la NUPES a déposé autant d’amendements sachant qu’ils ne pourront pas tous être examinés et donc que le texte sera transmis au Sénat en version originale et sans vote ? Qu’espèrent-ils ?

Denis

Bonjour Denis, et bonjour à toutes et à tous,

En déposant des milliers d’amendements, la Nupes (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) entend mener le tempo des discussions. Les quatre groupes de gauche – les « insoumis », les socialistes, les écologistes et les communistes – entendent se coordonner et faire preuve d’une grande « agilité » pour prendre au dépourvu ses adversaires dans les moments opportuns, en retirant ou en défendant ses propositions. Comme nous le disait le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, Boris Vallaud : « C’est comme au pianoC’est nous qui déciderons du rythme auquel nous voudrons jouer. »

Mais en adoptant cette stratégie, les députés de gauche prennent aussi le risque d’être accusés régulièrement d’obstruction parlementaire par les macronistes et de vouloir « entraver le débat », comme l’a déploré le ministre du travail, Olivier Dussopt.

Jérémie Lamothe

12:01 Sur le terrain

A Alès : « Pourquoi ne pas taxer plus les gros salaires et les profits ? »

Sophian Hanous, 36 ans, se mobilise contre une réforme qu’il juge injuste. « Je suis même pour un retour à l’âge de départ à 60 ans », affirme cet opérateur de fabrication dans l’usine de produits chimiques Solvay, à Salindres (Gard). « Dans le privé, nous sommes mobilisés », précise celui qui perd 170 euros par jour de grève sur son bulletin de salaire.

Sophian Hanous à Alès (Gard), le 7 février 2023.

Son quotidien ? Rejoindre son poste de travail à 4 heures, toute l’année, dimanches et jours fériés compris. « Pour les ouvriers postés, c’est 7 ans d’espérance de vie en moins », reprend ce Gardois qui propose des pistes de réflexion : « A mon échelle, je suis prêt à être prélevé un peu plus pour participer à l’effort, alors pourquoi ne pas taxer plus les gros salaires et les profits ? »

Agathe Beaudouin (Nîmes, correspondante )

11:59 Sur le terrain

A Alès : « Je mangerai des patates s’il le faut, mais je continuerai à me battre »

A Alès, dans le Gard, le défilé s’est mis en marche à 10 h 30. Dans un paysage de montagnes blanchies par la neige, avec des conditions de circulation parfois difficiles, les organisateurs craignent une mobilisation en baisse. Si le cortège est moins fourni que les 19 et 31 janvier (entre 12 000 personnes selon les syndicats, 7 000 d’après la police), au moins 5 000 manifestants selon les organisateurs et 3 000 d’après la police, s’engagent dans les rues.

Aurélie Poudevigne à Alès (Gard), mardi 7 février.

Laborantine dans un lycée, Aurélie Poudevigne participe à sa troisième manifestation. A 40 ans, cette mère qui travaille à 80 % gagne 1 400 euros par mois. La grève a un coût, mais la Gardoise est décidée à s’inscrire dans un mouvement long. Sur sa pause repas, elle mène des actions avec ses collègues pour informer sur les prochaines mobilisations. Elle affirme :

« Je mangerai des patates s’il le faut, mais je continuerai à me battre. J’ai commencé à 26 ans. Pour obtenir 44 annuités, il faudrait que j’aille au moins jusqu’à 67 ans. Macron ne veut plus de classe moyenne. Il veut des pauvres et des riches. »

Agathe Beaudouin (Nîmes, correspondante )

11:58 Vos questions

Bonjour vous présentez des comparaisons de grévistes dans l’éducation nationale sans préciser qu’1/3 des enseignants (avec des grosses villes comme lyon, Besançon ou Grenoble) sont en vacances et ne vont donc pas se déclarer grévistes (et donc perdre une journée de salaire pour un jour non travaillé) même s’ils vont manifester…

Joe

Bonjour,

Effectivement nous avons ajouté a posteriori cette précision importante concernant le taux de grévistes au sein de l’éducation nationale – les huit académies de la zone A sont en vacances.

11:54

TCHAT | Réforme des retraites : les députés peuvent-ils vraiment peser sur le texte ?

Après l’épreuve de la rue, le gouvernement doit affronter celle de l’Assemblée pour faire passer son projet de réforme des retraites. Mais, sans majorité absolue, la tâche s’annonce périlleuse. Posez vos questions à notre journaliste Jérémie Lamothe, qui suit l’activité du Parlement, en précisant « TCHAT » au début de votre message. Il vous répondra à partir de midi.

11:51 Sur le terrain

Photos d’ambiance de la troisième journée de grève contre la réforme des retraites.

Près de la Gare de Lyon, à Paris, le 7 févier 2023.
A Montpellier, le 7 février 2023.
A Marseille, le 7 février 2023.
11:46

Mélenchon appelle Macron à devenir « raisonnable »

Le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a appelé mardi Emmanuel Macron à devenir « raisonnable », l’accusant de « vouloir commencer son quinquennat par un coup de force » avec la réforme des retraites. « Dans une démocratie, à un moment donné, il faut bien que quelqu’un soit raisonnable et c’est forcément lui qui doit le devenir puisque c’est lui qui a la responsabilité d’avoir créé de toutes pièces ce conflit », a déclaré M. Mélenchon à la presse sur un piquet de grève à la gare de Lyon, à Paris.

Pour M. Mélenchon, cette semaine sera « la grande semaine », avec la troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites et une autre journée de manifestations prévue samedi par les syndicats. « C’est maintenant que vous avez une situation qui est assez exceptionnelle, puisque se combinent la mobilisation de rue (…) avec la bataille parlementaire », a-t-il poursuivi.

Le débat sur le projet de loi a en effet débuté lundi à l’Assemblée nationale, où le gouvernement ne dispose pas d’une majorité absolue.

11:34 Urgent

12,87 % de grévistes dans l’éducation nationale, annonce le ministère

Le ministère de l’éducation nationale a fait état, mardi en fin de matinée, d’un taux de grévistes général de 12,87 %. Ce chiffre est en baisse par rapport à la dernière journée de mobilisation, le 31 janvier (23,52 %) – mais les huit académies de la zone A (Besançon, Bordeaux, Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Limoges, Lyon et Poitiers) sont désormais en vacances.

Ce taux s’établit à 14,6 % pour les enseignants du premier degré (primaire), contre 26,65 % le 31 janvier, selon un communiqué. Il est de 13,75 % pour les enseignants du secondaire (collèges et lycées), contre 25,22 % lors de la dernière journée de mobilisation.

Lire aussi : Grève du 13 janvier à l’école : comment sont calculés les taux de grévistes publiés par le ministère de l’éducation nationale ?

11:15 Sur le terrain

Un cortège de manifestants sur le pont des Catalans, lors de la troisième journée de grève contre la réforme des retraites, à Toulouse, le 7 février 2023.
11:15

Réforme des retraites : des députées RN cibles de messages d’intimidation

Un message alarmant, alertant sur l’hospitalisation d’un de leurs enfants et leur demandant de venir au plus vite : plusieurs femmes députées du Rassemblement national (RN) disent avoir été la cible, lundi 6 février, d’une tentative d’intimidation visant à les faire quitter l’Assemblée nationale au moment où une demande de référendum, portée par le RN, était examinée. Le Monde a pu écouter un de ces messages vocaux : un homme se présentant comme travaillant dans un hôpital leur dit qu’elles sont « attendues au plus vite » et donne un numéro de téléphone.

La présidente du RN, Marine Le Pen, a dénoncé « une manœuvre particulièrement dégueulasse » : « Evidemment elles sont sorties catastrophées de l’hémicycle avant de se rendre compte qu’elles avaient été plusieurs à recevoir ces messages (…) Le but était de les éloigner de l’hémicycle ».

11:04 Pour approfondir

Chaque année, des dizaines de milliers de travailleurs tentent de corriger les anomalies identifiées dans leur relevé de carrière, sous peine de subir une décote sur leur future pension.

A 62 ans, Richard Palomo n’a pas voulu se lancer dans une « quête vouée à l’échec » : prouver qu’il a bien travaillé et cotisé en 1986. Quatre trimestres. Un « gros trou surprise » dans le relevé de carrière qu’il a consulté il y a plusieurs années, soucieux d’anticiper son départ à la retraite. Impossible, depuis, de combler auprès de la Caisse nationale d’assurance-vieillesse (CNAV) la béance de douze mois au service d’une filiale du groupe Hachette : ses bulletins de paie d’alors ont disparu dans un déménagement, et un incendie a ravagé les archives de son ancienne entreprise.

Sans grandes illusions sur les chances de l’ingénieur informatique de « remplir 1986 », une conseillère de la CNAV lui a posé un dilemme : accepter une décote sur sa future pension, ou compenser la disparition administrative par quatre trimestres de chômage jusqu’à l’automne 2023. Une fin de carrière « lunaire », pour Richard Palomo, contraint de pointer chez Pôle emploi. « Lunaire, et complètement incohérente : je gagne 100 euros de plus par mois au chômage que si j’étais déjà à la retraite. »

Lire aussi : Réforme des retraites : ces salariés à la recherche de leurs trimestres disparus

10:45 Sur le terrain
Troisième journée de grève contre la réforme des retraites, à Nice, le 7 février 2023.

10:44 Vos questions

Quels sont à l’heure actuelle les lycées et universités bloqués ?

Constant

Bonjour,

Des lycéens se sont mobilisés mardi matin, comme à Rennes au lycée Jean-Macé ou à Marseille devant Victor-Hugo. A l’université de Rennes-2 et Jean-Jaurès à Toulouse, des étudiants ont voté le blocage lundi. Le campus de Lille II a aussi été brièvement bloqué, tandis qu’à Tolbiac, à Paris, plusieurs dizaines d’étudiants ont bloqué les ascenseurs et distribuaient des tracts devant l’entrée.

10:41 Vos questions

Allez-vous, comme pour les journées précédentes, afficher la carte des mobilisations ville par ville ?

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Effectivement, c’est prévu ! Les premiers cortèges devaient partir d’Alès (10 heures), de Marseille et de Nantes (10 h 30). Nous attendons les premiers chiffres des manifestations pour publier cette carte. Elle sera mise à jour au fil des décomptes remontés par diverses sources : les syndicats, le ministère de l’intérieur et la presse locale.

10:25 Pour approfondir

Entre la tentation de multiplier les journées de mobilisation contre le projet de loi du gouvernement et la volonté de ne pas mécontenter les usagers des transports, les organisations de salariés cherchent le « bon équilibre ».

Lire aussi : Réforme des retraites : les syndicats soucieux de conserver le soutien de l’opinion

« On ne peut pas gouverner longtemps contre son propre pays », avertit Olivier Faure

« On ne peut pas gouverner très longtemps contre son propre pays », a averti mardi matin sur LCI le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, appelant le gouvernement à renoncer à sa réforme des retraites.

« C’est 93% des actifs qui sont opposés à [ce texte], c’est les deux tiers des Français qui s’y opposent », a-t-il insisté. « Quand vous avez un texte qui est aussi profondément rejeté par une majorité aussi écrasante des Français (…), vous avez là un vrai problème démocratique », a déclaré M. Faure.

Le député de Seine-et-Marne a souligné que « le Parlement doit débattre et voter mais il y a aussi une légitimité populaire » et « il y aurait une logique démocratique à écouter le peuple français ». Et d’ajouter :

« Emmanuel Macron doit écouter les Français, il aurait dû négocier avec le monde syndical. Vous avez aujourd’hui un front syndical totalement uni, c’est assez inédit pour qu’on puisse le souligner ; il n’y a aucun syndicat qui approuve la réforme ».

10:05

La majorité va rester déterminée sur les retraites, assure le député Renaissance Marc Ferracci

Le député Renaissance proche d’Emmanuel Macron Marc Ferracci a assuré mardi que « la détermination va rester » du côté de la majorité présidentielle pour faire passer le texte sur la réforme des retraites. « Parce que nous sommes convaincus qu’il y a un problème structurel dans notre système de retraite par répartition », a justifié l’élu au micro de Sud Radio.

« Cette réforme n’a pas vocation à résoudre toutes les imperfections du système [mais] il y a quand même des améliorations », a-t-il insisté, alors que le texte est examiné depuis lundi après-midi à l’Assemblée.

« Il est vrai que le 31 janvier [lors de la deuxième journée de mobilisation], il y a eu du monde », a-t-il complété, évoquant « beaucoup de Français qui sont inquiets des conséquences de cette réforme ».

Pour lui, « le rôle du débat parlementaire, c’est d’essayer d’en convaincre certains »« On sait qu’on ne convaincra pas tout le monde, il n’y a pas une seule réforme des retraites qui a été populaire, dans l’histoire », a-t-il rappelé.

09:57 Pour approfondir

Le député du Lot refuse toujours la main tendue par le gouvernement, qui n’a pas pris suffisamment en compte, selon lui, les carrières longues. Une quinzaine de députés seraient prêts à le suivre, défiant le président du parti, Eric Ciotti.

Lire aussi : Réforme des retraites : Aurélien Pradié sème la discorde chez Les Républicains

Calculez votre âge de départ à la retraite avant et après la réforme

A quel point cette réforme va-t-elle vous concerner ? En fonction de votre année de naissance et de votre situation familiale et professionnelle, la calculatrice ci-dessous vous permet d’évaluer à quel âge vous pourrez partir à la retraite.

09:28 Pour approfondir

La « ligne rouge » est, dans la novlangue politique, parmi les concepts les plus populaires en ces temps de conflit social concernant les retraites. Telle organisation ne veut pas entendre parler d’augmentation des cotisations, telle autre estime qu’il faut des dérogations pour les carrières longues, etc. Nous avons tenté de recenser au moins une partie de ces limites voulues infranchissables dans le cadre de la réforme des retraites présentée par le gouvernement d’Elisabeth Borne.

Lire aussi : Réforme des retraites : quels sont les points du projet qui cristallisent les débats ?

Bonjour, comment est organisé votre live ? Combien êtes-vous ?

Lecurieux

Bonjour,

Sept de nos journalistes seront mobilisés sur le terrain (à Lille, Paris, Blois, Alès et Rodez) pour couvrir des manifestations. Différentes personnes des services photo, infographie et Les Décodeurs nous aideront à alimenter ce direct. Notre journaliste Jérémie Lamothe, qui suit l’activité du Parlement, répondra à vos questions dans un tchat à midi. Et pour orchestrer tout ça, nous serons trois toute la journée à nous relayer derrière ce live.

09:06 Pour approfondir

Après l’épreuve de la rue, le gouvernement doit affronter celle de l’Assemblée pour faire passer son projet de réforme des retraites. Mais, sans majorité absolue, la tâche s’annonce périlleuse. Explications avec les journalistes du Monde Mariama Darame et Jérémie Lamothe, qui suivent l’activité du Parlement.

09:03 Pour approfondir

REPORTAGE | Avec 4 300 manifestants pour 13 700 habitants le 31 janvier, la préfecture de la Creuse incarne, avec d’autres villes petites et moyennes, l’opposition de la France rurale à la réforme des retraites.

Lire aussi : Contre la réforme des retraites, à Guéret, la « révolte » de la France rurale

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08:52

La CGT Cheminots veut « augmenter le niveau de mobilisation »

La CGT Cheminots souhaite « augmenter le niveau de mobilisation » contre le projet de loi de réforme des retraites, a déclaré mardi matin sur Franceinfo le secrétaire général du syndicat, Laurent Brun, alors que les syndicats de la SNCF n’ont appelé qu’à manifester samedi.

Les syndicats de cheminots se réuniront « probablement en fin de semaine » pour étudier les prochaines journées de mobilisation proposées mardi soir par les syndicats interprofessionnels. Ils définiront « la manière dont les cheminots vont s’intégrer dans ces jours et éventuellement en faire un peu plus », a ajouté M. Brun. « Si on en reste à des journées comme celles-là, on en fait encore trois ou quatre, le gouvernement passe son projet », a-t-il mis en garde.

La CGT table sur « un cheminot sur trois » gréviste mardi. Pour la quatrième journée de mobilisation interprofessionnelle, prévue samedi, les syndicats représentatifs de la SNCF n’ont pas appelé à la grève mais ont enjoint les cheminots « à participer aux manifestations sur tout le territoire ».

« L’unité syndicale sur les journées interprofessionnelles n’est pas du tout remise en cause », selon M. Brun, qui considère le samedi de manifestation comme une « nouvelle modalité de mobilisation ».

08:46 Sur le terrain

Avant la manifestation à Blois

Tout au long de la journée, les correspondants du Monde seront mobilisés dans différentes villes pour suivre les manifestations contre la réforme des retraites.

A Blois, 8 500 manifestants le 19 janvier et plus de 10 000 le 31 janvier : les deux premiers actes de la mobilisation contre la réforme des retraites ont été massifs. Avec, à chaque fois, le même rituel : début de la manifestation depuis le parc des expositions de la Bouillie, traversée du quartier populaire de Vienne puis de la Loire par le pont Jacques Gabriel et remontée du vieux centre jusqu’à l’ascension de l’escalier Denis Papin. Le cortège est ici une longue ligne droite de travailleurs, qu’ils soient ouvriers chez l’équipementier automobile BorgWarner, artisans ou employés dans les plateformes logistiques de Mer, en Petite Beauce.

Jordan Pouille ( Blois, correspondant régional)

08:32

Philippe Martinez déplore « l’ego surdimensionné » d’Emmanuel Macron

Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a dénoncé mardi matin sur RTL « l’ego surdimensionné » d’Emmanuel Macron, accusé par le dirigeant syndical de vouloir faire passer la réforme des retraites à tout prix. Le chef de l’Etat veut « montrer que lui, il est capable de faire passer une réforme. Quel que soit l’avis de l’opinion publique, quel que soit l’avis des citoyens et c’est dangereux de raisonner comme ça », a déclaré M. Martinez. « Le président de la République joue avec le feu », a-t-il insisté.

Il a aussi appelé l’exécutif et les députés, qui ont commencé lundi l’examen du texte, à « écouter le peuple ». « Si (…), une fois qu’on est élu, on fait ce qu’on veut et on n’écoute plus, forcément, il ne faut pas s’étonner (…) de l’abstention et du risque que dans quelques années (…) ça soit le Rassemblement national qui prenne les clés de l’Elysée », a fait valoir M. Martinez.

Dans un entretien au journal La Croix mardi, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a également enjoint l’exécutif à écouter le mouvement social. « Le 31 janvier, 1,27 million de personnes ont refusé pacifiquement la réforme dans la rue. Quelle serait la perspective si elles ne recevaient pas de réponse ? Faut-il l’outrance, la violence et la hargne pour se faire entendre ? » a-t-il interrogé en référence au mouvement des « gilets jaunes ». « Ce n’est pas une menace – je me battrai pour rester dans un cadre respectueux –, mais on ne peut répondre à cette tension sociale que par l’exercice démocratique du pouvoir. Cela passe aussi par l’écoute de la société », a-t-il mis en avant.

08:26 Urgent

Plus de 50 % de grévistes chez TotalEnergies selon la direction, entre 75 et 100 % d’après la CGT

Plus d’un salarié sur deux (56 %) des raffineries TotalEnergies étaient en grève mardi à l’appel de la CGT, selon la direction, et entre 75 et 100 % selon les sites, a estimé le syndicat. « Les expéditions de produits au départ des sites de TotalEnergies sont interrompues ce jour », a également annoncé la direction.

La CGT dénombrait 75 % de grévistes à la bio-raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), 87 % à la raffinerie de Normandie, la plus importante de France, 90 % à la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique), et 100 % au dépôt de carburants de Flandres, près de Dunkerque (Nord).

La direction de TotalEnergies a aussi précisé qu’« il n’y a pas de manque de carburants » dans les stations-service du groupe et assuré que « les stocks en dépôts et en station-service sont à un niveau satisfaisant ».

08:20

Olivier Dussopt défend une réforme « nécessaire » pour « sauver » le système

Invité sur RMC mardi matin, le ministre du travail, Olivier Dussopt, a plaidé en faveur d’une réforme des retraites « nécessaire parce que si on tient au système, qui est déficitaire, il faut le sauver »« Nous avons aujourd’hui un peu plus d’1,5 cotisant pour un retraité. Il y a 30 ans, c’était trois cotisants pour un retraité. Il faut faire quelque chose », a insisté le ministre, ajoutant : « Le système sera déficitaire d’1,8 milliards en 2023. Dès 2027, c’est 12,5 milliards par an. (…) Si on ne fait rien, il n’y a pas de nouveau droit. »

La réforme « n’est pas injuste pour les femmes », a également assuré M. Dussopt. Selon l’étude d’impact du projet de loi présenté le 23 janvier par le gouvernement, la réforme va pousser les femmes à prolonger un peu plus leur activité que les hommes. « Jusqu’à il y a un an, les femmes partaient plus âgées que les hommes, parce que leurs carrières sont hachées. Aujourd’hui, c’est le même âge », a justifé le ministre. Sur la question des trimestres de maternité, « on va ouvrir un débat sur les droits familiaux », a-t-il affirmé.

08:03 Pour approfondir

Quelle est la légalité de ces initiatives ? Pour un salarié du privé, est-ce compliqué de se mettre en grève et faut-il déposer un préavis ? Que perd-on en rémunération ? Nos réponses à vos questions :

Lire aussi : Droit de grève : préavis, rémunération, réquisitions… Que dit la loi ?

Manifestations contre la réforme des retraites, troisième round

  • Classes fermées, trains annulés et nombreux défilés prévus : les syndicats organisent mardi une troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites pour mettre la pression sur l’exécutif et les députés, qui viennent d’ouvrir les hostilités dans l’hémicycle.
  • Dans le secteur clé des transports, les grèves ont un peu moins d’incidence sur le trafic, mais la circulation des trains et des métros reste « fortement perturbée » à la SNCF et à la RATP.
  • Les grévistes d’EDF ont procédé, entre lundi et mardi, à des baisses de production d’électricité de près de 4 500 MW – l’équivalent de plus de quatre réacteurs nucléaires –, mais sans provoquer de coupures.
  • Unis contre le report de l’âge légal à 64 ans, les huit principaux syndicats français (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) espèrent une mobilisation aussi forte que les 19 et 31 janvier.
  • Vacances obligent, moins de grévistes sont attendus chez les enseignants. A l’université de Rennes-2, les étudiants ont voté le blocage lundi.
  • Avec plus de 200 rassemblements prévus dans le pays, une source sécuritaire évoque une fourchette de 900 000 à 1,1 million de manifestants, dont 70 000 à Paris. Pour encadrer les foules, 11 000 policiers et gendarmes seront mobilisés, dont 4 000 dans la capitale.
07:47 Sur le terrain

Avant la manifestation à Alès, dans le Gard, au cœur d’un bassin mino-métallurgique en convalescence

Tout au long de la journée, les correspondants du Monde seront mobilisés dans différentes villes pour suivre les manifestations contre la réforme des retraites.

A Alès, sous-préfecture du Gard qui compte 40 000 habitants, près de 10 000 personnes ont participé à la manifestation du 19 janvier – du jamais vu depuis des années. L’affluence n’a pas faibli le 31 janvier. Entre ces deux dates, des rassemblements ont été organisés devant la sous-préfecture du Gard et des réunions d’information dans les villages des environs.

Dans cette petite ville de province, sur un territoire économiquement défavorisé, cette forte mobilisation rappelle à beaucoup les années 1970, lorsque toute la ville défilait contre la fermeture des mines. Depuis, malgré l’arrivée de certaines industries (Alstom, Crouzet, Schneider Electric…), le bassin mino-métallurgique semble être en convalescence et peine à retrouver son dynamisme. Le chômage y est toujours important (27 % des 15-69). Située aux portes des Cévennes, la ville est aussi devenue une place forte des anti-Macron, allant de ceux qui s’opposent à la réforme de l’assurance-chômage à ceux qui ne voulaient pas entendre parler du passe vaccinal.

Agathe Beaudouin (Nîmes, correspondante )

07:31 Sur le terrain

Avant la manifestation à Rodez, dans l’Aveyron, un départemental rural et vieillissant

Tout au long de la journée, les correspondants du Monde seront mobilisés dans différentes villes pour suivre les manifestations contre la réforme des retraites.

A Rodez, chef-lieu du département de l’Aveyron, cette troisième journée de manifestations va-t-elle battre un nouveau record ? Le 31 janvier, ils étaient environ 13 000 à défiler dans les rues de la capitale rouergate. De mémoire d’Aveyronnais, « on n’avait jamais vu ça depuis les grandes manifs des années 1970 contre le camp militaire du Larzac », selon l’intersyndicale.

Dans la préfecture de 25 000 habitants, mais aussi à Millau ainsi qu’à Villefranche-de-Rouergue, dans un département plutôt conservateur qui vote centre-droit, la mobilisation a surpris. Au pays du peintre Pierre Soulages et du Roquefort, l’inquiétude concerne notamment l’emploi. Fin 2021, le plus gros employeur de Rodez, l’équipementier Bosch, avait annoncé le licenciement de 750 personnes sur un total de 1 250 salariés. A Decazeville, c’est la fonderie SAM qui avait licencié 315 personnes la même année.

De quoi alimenter l’angoisse dans un départemental plutôt rural et vieillissant : « Une personne sur trois a 60 ans ou plus contre une sur quatre en France métropolitaine et la part des 75 ans ou plus est particulièrement élevée : 14 % contre 9 % en métropole », selon les chiffres publiés par l’Insee en 2022.

Philippe Gagnebet (Toulouse, correspondant)

07:23 Urgent

Environ 4 500 MW de baisses de production d’électricité dans les centrales d’EDF, annonce la CGT

Les grévistes d’EDF ont procédé, entre lundi et mardi, à des baisses de production d’électricité de près de 4 500 MW – l’équivalent de plus de quatre réacteurs nucléaires –, mais sans provoquer de coupures, pour s’opposer à la réforme des retraites, a appris l’AFP auprès de la CGT.

Plusieurs centrales nucléaires, comme celle de Paluel (Seine-Maritime) et de Dampierre (Loiret), mais également la centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique) ou encore la centrale thermique de Martigues (Bouches-du-Rhône) étaient touchées, avec « de forts taux de grévistes » et des « filtrages à l’entrée des sites », selon Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la FNME-CGT.

07:07 Pour approfondir

Dès ses prémices, le débat sur la réforme des retraites s’est heurté aux antagonismes d’un Hémicycle morcelé. Il a fallu attendre 23 heures, lundi 6 février, pour que les députés examinent les premiers amendements sur les 16 500 jugés recevables du projet de loi qui prévoit le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans d’ici à 2030.

Avant cela, c’est dans une atmosphère chaotique que les députés de la coalition présidentielle et Les Républicains (LR) ont rejeté en début de soirée une motion de rejet préalable du texte, défendue par La France insoumise (LFI), puis une motion référendaire, portée par le Rassemblement national (RN), à l’issue de plusieurs heures de débats tendus.

Lire aussi : Réforme des retraites : à l’Assemblée nationale, le début d’examen houleux du projet du gouvernement

 Trafic « perturbé » en Ile-de-France

La circulation des métros et RER sera « très perturbée » mardi, malgré une nette amélioration par rapport aux deux précédentes journées de grève, selon la RATP. Aucune ligne de métro ne devrait être entièrement fermée.

Les lignes 8 et 13 seront ouvertes aux heures de pointe – de 6 h 30 à 9 h 30 et de 16 h 30 à 19 h 30 – sur une partie de leur parcours, avec 1 rame sur 3. Les lignes 3, 10 et 11 fonctionneront également à des heures de pointe élargies – très variables –, mais sur toute leur longueur, avec 1 rame sur 2 ou 1 rame sur 3.

Les lignes 2, 5, 6, 7, 7 bis, 9 et 12 fonctionneront toute la journée, avec 1 rame sur 3 dans le pire des cas, 2 sur 5 au mieux.

La ligne 4, partiellement automatisée, roulera toute la journée, avec 1 rame sur 2.

Les lignes 1 et 14, automatisées, fonctionneront normalement.

Un certain nombre de stations resteront fermées, comme Alésia, Barbara, Hôtel de Ville, Opéra, Réaumur-Sébastopol ou République.

On comptera 3 trains sur 5 sur le RER A, 1 train sur 2 sur la partie sud du RER B.

La situation devrait être bien meilleure pour les autobus RATP, avec 8 passages sur 10 à Paris et en petite couronne.

Côté tramways, la RATP prévoit un trafic normal sur toutes les lignes.

06:30

Les syndicats espèrent une mobilisation aussi forte que les 19 et 31 janvier

Du côté des syndicats, la détermination ne faiblit pas. Outre cette journée d’action, une autre mobilisation est prévue samedi 11 février, après deux journées de manifestations, les 19 et 31 janvier. Le ministère de l’intérieur avait alors comptabilisé 1,272 million de manifestants. Une affluence qui dépasse celle mesurée au pic de la mobilisation de 2010 (1,25 million de manifestants).

C’est une semaine de mobilisation, « avec deux dates et un point d’orgue », les défilés du mardi 7 et du samedi 11, auxquels « il faut venir massivement », a dit le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, dimanche. « On a conjugué un jour en semaine et un samedi, on verra sur l’ensemble des deux jours, malgré cette période de vacances scolaires » (les congés de février), a renchéri le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, vendredi.

06:00

Bienvenue dans ce direct

Bonjour à toutes et à tous,

Bienvenue dans ce live. Nous allons suivre la troisième journée de mobilisation intersyndicale contre le projet de loi sur la réforme des retraites. Galvanisés par le succès des deux premières journées de manifestations – respectivement 1,12 et 1,27 million de personnes à travers la France selon les autorités, plus de deux millions et plus de 2,5 millions d’après les organisateurs –, les 19 et 31 janvier, les huit principaux syndicats ont de nouveau appelé à manifester, mardi 7 février. Plus de 200 rassemblements sont prévus à travers la France. A Paris, le cortège défilera à partir de 14 heures de la place de l’Opéra à Bastille.

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