Mort de Nahel : magasins pillés, maires pris à partie, véhicules et bâtiments incendiés… La colère ne retombe pas

Selon un dernier bilan donné par le ministre de l’Intérieur, plus de 600 personnes ont été interpellées en France lors de violences urbaines.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des tensions ont éclaté un peu partout en France pour la troisième nuit consécutive dans la nuit de jeudi 29 à vendredi 30 juin, en réaction à la mort de Nahel, ce mineur de 17 ans tué mardi par un tir de policier lors d’un contrôle à Nanterre. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a donné vendredi matin dans un tweet un bilan de 667 interpellations dans le pays, « conformément à ses instructions de fermeté ». Tour d’horizon des violences et des dégâts survenus avec le réseau France Bleu.

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Auvergne-Rhône-Alpes

Des heurts ont éclaté à Annecy, en particulier dans le quartier des Teppes, selon France Bleu Pays de Savoie. Des axes ont été bloqués par des barricades en flamme.

À Clermont-Ferrand, des voitures et des poubelles ont été incendiées dans différents quartiers de la ville. Pompiers et policiers ont essuyé des jets de projectiles, rapporte France Bleu Pays d’Auvergne.

Bourgogne-Franche-Comté

Des échauffourés ont éclaté dans les villes de Mâcon, le Creusot ou encore Chalon-sur-Saône. A Sanvignes-les-Mines, la mairie a été visée et l’école maternelle de Mâcon est dégradée.

Bretagne 

À Brest, des voitures et du mobilier urbain ont brûlé, des commerces ont vu leurs vitrines brisées avant d’être pillées. Il y a eu également de nombreux tirs de mortiers d’artifice. Un club de sport Physic form a été entièrement brûlé, a constaté le reporter de France Bleu Breizh Izel sur place.

À Saint-Brieuc, une Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) a partiellement brûlé, a constaté France Bleu Armorique.

Centre-Val de Loire

À Tours, des voitures ont été incendiées, un bus et un minibus brûlés, selon France Bleu Touraine, présent sur place. Le magasin Lidl du quartier Sanitas a aussi été pillé et une agence immobilière vandalisée.

Dans une vidéo Twitter, on peut apercevoir le maire de Saint-Pierre-des-Corps, près de Tours, violemment pris à partie et insulté.

Grand Est

Une centaine de personnes, masquées pour la plupart, étaient encore dans les rues à 2 heures du matin à Reims, rapporte France Bleu Champagne Ardenne. Des poubelles ont été incendiées et ont bloqué certaines routes. Des tirs de mortiers ont été entendus tout au long de la nuit. Le commissariat du quartier Croix Rouge, l’école de police et la poste du même quartier ont aussi été pris pour cible.
À Charleville-Mézières et Chalons-en-Champagne, des poubelles et des voitures ont été incendiées.

Les mairies des quartiers de Borny et Bellecroix ont été incendiées à Metz. Une salle de concert a ausi été vandalisée, raconte France Bleu Lorraine Nord. Une trentaine d’individus cagoulés s’y sont introduits, précise le maire à leur micro. À Woippy, près de Metz, le commissariat de la police municipale a été attaqué, ainsi que l’école de la deuxième chance. À Fameck, près de Thionville, la mairie a été envahie et vandalisée. Le Raid a été déployé dans à Mont-Saint-Martin, dans le Pays-Haut (Meurthe-et-Moselle). À Longwy, le centre des finances publiques a été incendié.

À Strasbourg, des violences ont éclaté dans les quartiers de la Meinau, de Cronenbourg et du Neuhof à Strasbourg dans la nuit de jeudi à vendredi, rapporte France Bleu Alsace.

Hauts-de-France

Plusieurs départs de feux ont été recensés à Amiens (Somme), dans les quartiers Etouvie et Salamandre, a noté France Bleu Picardie. Des groupes s’en sont pris à du mobilier urbain. Le réseau de transport Ametis a décidé de retarder le départ de ces bus. Il devait reprendre à 6 heures du matin.

 

La mairie d’Halluin, dans la métropole lilloise a été incendiée, rapporte le maire de la commune auprès de France Bleu Nord.

À Lille, la mairie de quartier de Wazemmes a été ciblée, ainsi qu’une école dans le quartier de Moulins.

À Roubaix, un centre social a été incendié, ainsi que l’hôtel B&B près de la gare.

Île-de-France

L’Île-de-France a connu une nouvelle nuit de violences urbaines malgré les nombreux couvre-feux mis en place notamment à Clamart (Hauts-de-Seine), Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) et à Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne).

À Pantin, (Seine-Saint-Denis), le terminus de bus du Fort d’Aubervilliers a été incendié. Une dizaine de véhicules sont détruits.

À Nanterre (Hauts-de-Seine), l’épicentre des violences, une agence bancaire a été incendiée, des batiments publics, des écoles et un centre des impôts ont été pris pour cible. Dans le département, 42 personnes ont été interpellées et placées en garde à vue entre 18h et 3h du matin, a appris France Bleu Paris auprès de la préfecture. Des magasins ont été pillés à Colombes et Nanterre.

À La Verrière, dans les Yvelines, un poste de la police municipale a été attaqué, rapporte le maire sur Twitter.

 

À Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis), un car privé a été incendié sans faire de blessé, a indiqué le maire Olivier Sarrabeyrouse à France Bleu Paris. Le terminus de bus du Fort d’Aubervilliers a été incendié cette nuit, une dizaine de véhicules sont détruits, a appris France Inter auprès de la RATP.

À Paris, le reporter de franceinfo a constaté des pillages dans le quartier des Halles. Le magasin Nike a été pris pour cible et au moins trois magasins rue de Rivoli. Les vitrines sont brisées et des vêtements jonchent le sol par endroits. D’autres pillages ont été constatés dans le quartier Barbès. Des voitures ont aussi été incendiées le long du tramway entre Porte de Vanves et Cité universitaire à Paris.

>> REPORTAGE. Nike, Zara, Jott… Plusieurs boutiques pillées en plein Paris pour la troisième nuit de violences urbaines

À huit heures du matin, le bilan communiqué par la préfecture de Paris faisait état de 307 interpellations à Paris et en petite couronne (Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne). Selon cette même source, neuf policiers et pompiers ont été blessés.

Nouvelle-Aquitaine

Des tensions ont été constatées dans plusieurs quartiers de Poitiers, rapporte France Bleu Poitou. Des voitures ont été incendiées, notamment devant le commissariat du quartier des Courronneries.

À Pau, des violences urbaines sont survenues dans la métropole paloise mais avec des dégâts limités, indique France Bleu Béarn Bigorre. Des heurts ont éclaté dans les quartiers Saragosse et Ousse-des-Bois à Pau, ainsi qu’à Jurançon où des feux de poubelles ont été allumés. Selon la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, « le bureau de police situé au pôle Laherrère à Pau a été visé par un cocktail Molotov ». Des barricades ont été incendiées et des jets de projectiles lancés dans le quartier de l’Ousse-des-Bois. Des affrontements avec la police ont également eu lieu, mais sans faire de blessé. 

Occitanie

À Nîmes (Gard), quelques feux de poubelles ont été allumés jeudi soir, rapporte France Bleu Gard Lozère.

Provence-Alpes-Côte d’Azur

14 personnes ont été interpellées à Marseille, selon un bilan rapporté jeudi soir par France Bleu Provence. Plusieurs vitrines ont été brisées et des magasins pillés.

 

 

Pays de la Loire

À Nantes, des tensions ont eu lieu une grande partie de la nuit de jeudi à vendredi avec de nombreuses voitures et poubelles incendiées et des mortiers d’artifice tirés, constate France Bleu Loire Océan. Les violences se sont concentrées dans les quartiers de Bellevue, Clos-Toreau, le Breil ou encore Bottière. Un supermarché Lidl a été attaqué à la voiture bélier dans le quartier Bellevue. Au sud de Nantes, au Clos-Toreau, un busway a été incendié. « Une petite dizaine d’individus masqués et dotés de barres de fer et masques à oxygène ont stoppé un busway, demandé aux passagers de descendre puis l’ont incendié », décrit sur Twitter le conseiller régional Stéphane Gachet. Le réseau de transport annonce qu’aucun véhicule ne circule ce matin.

Au Mans (Sarthe), les locaux du Mans métropole habitat ont été partiellement incendié, rapporte France Bleu Maine. Une agence de la banque postale et un boutique ont aussi été pris pour cible.

Normandie

À Maromme, dans l’agglomération de Rouen, un tir de mortier a mis le feu à un appartement, sans faire de blessé, raconte France Bleu Normandie. Le maire de la commune a été pris à partie par une dizaine de personnes, après une tentative d’incendie du commissariat. Il s’est réfugié dans la mairie, dont toutes les vitres ont été cassées, selon lui.

 

Des tirs de mortiers et des voitures brûlées dans les Hauts de Rouen (Seine-Maritime), a constaté un reporter de France Bleu Normandie sur place. Un quartier a été bloqué par des émeutiers.
Au Havre, des feux de poubelles ont été allumés.

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