MEDIAPART : Après la mort de Nahel, la révolte des quartiers populaires

La lettre hebdomadaire
Vendredi 30 Juin 2023
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Retrouvez une sélection de nos enquêtes, reportages et analyses parus cette semaine dans Mediapart, marquée par la mort du jeune Nahel, tué à bout portant par un policier à Nanterre à la suite d’un contrôle routier. Ce drame, qui a suscité une forte émotion partout en France, a déclenché un mouvement de révolte dans de nombreux quartiers populaires. Nos journalistes se sont déployés sur le terrain à la rencontre d’une jeunesse en colère, pour raconter l’inégalité face aux contrôles policiers, le racisme de tous les jours en passant par l’abandon des services publics.
Après la mort de Nahel, la révolte des quartiers populaires
Par Yunnes Abzouz, Youmni Kezzouf
Après la mort de Nahel, 17 ans, victime d’un tir policier à bout portant mardi 27 juin, des émeutes ont éclaté pour la troisième nuit consécutive dans de très nombreuses villes. Dans la cité Pablo-Picasso de Nanterre, les affrontements ont commencé dès la fin de la marche blanche, et duré toute la nuit.
Par La rédaction de Mediapart
Face aux émeutes qui secouent la France, élus locaux, responsables associatifs et militants des quartiers populaires partagent un même constat, partout sur le territoire : les services publics sont défaillants pour de plus en plus d’habitants, la police est trop souvent perçue comme hostile et raciste, et les solutions manquent.
Par Bérénice Gabriel, Khedidja Zerouali
À Nanterre, plusieurs milliers de personnes se sont rejoints ce jeudi 29 juin pour rendre hommage au jeune Nahel, tué par la police deux jours plut tôt. Plutôt qu’une longue marche silencieuse, les manifestants ont crié leur rage, celle de voir encore l’un d’entre eux mourir face à un policier.
Par Mathilde Goanec
Des dizaines de commerces à Montreuil, surtout dans le centre-ville, ont été la cible de pillages la nuit passée, ce qui provoque des sentiments mitigés chez les habitants dans cette ville de gauche connue pour sa grande mixité sociale.
Par Joseph Confavreux, Ludovic Lamant
Des scènes de pillages de magasins se sont déroulées dans des villes de France depuis jeudi, en réaction à la mort de Nahel. Simple banditisme en marge du soulèvement? Ces pillages ont-ils en soi une dimension politique? Tentative de réponse, depuis l’analyse de précédents en Argentine (2001), au Burkina Faso (2008) ou à Londres (2011).
En 2005, les émeutiers s’étaient retrouvés dans une solitude politique absolue. Près de vingt ans plus tard, la gauche n’a pas hésité à se solidariser, malgré des différences d’approche de l’embrasement. Analyse d’un basculement.
Par Joseph Confavreux
Médiathèques, écoles ou centres sociaux ont été pris pour cibles dans la nuit du 28 au 29 juin dans différentes villes de France. À l’éternelle question de savoir pourquoi, les sciences sociales apportent des réponses de plus en plus précises depuis les émeutes de 2005.
Par Ilyes Ramdani
Les nuits de colère dans les quartiers populaires remettent la question des violences policières à l’agenda de l’exécutif. Faute de réponses viables, le gouvernement se contente pour l’instant d’afficher sa compassion et d’exhiber sa fermeté.
Par Faïza Zerouala
Le sociologue Michel Kokoreff, professeur des universités à Paris VIII, spécialiste des quartiers populaires et de leurs relations avec la police, analyse les révoltes consécutives à la mort de Nahel. Pour lui, rien ne s’est vraiment amélioré entre 2005 et aujourd’hui.
Tabassé en novembre 2020 par trois policiers alors qu’il rentrait dans son studio de musique parisien, le producteur Michel Zecler réagit, auprès de Mediapart, à la mort de Nahel sous le tir d’un policier.
Par Camille Polloni
La mort de Nahel s’inscrit dans une longue série de décès depuis l’entrée en vigueur en 2017 d’un article de loi permettant un usage facilité des armes à feu pour les forces de l’ordre. Rien qu’en 2022, 13 personnes ont été tuées par des tirs de la police française sur leurs véhicules.
Par Camille Polloni
Le seul décompte indépendant des décès causés par l’action des forces de l’ordre, tenu à jour par le site d’information Basta ! depuis dix ans, recense « deux fois plus de décès depuis 2020 que la moyenne observée dans la décennie précédente ». Notamment par arme à feu.

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