Au moment où internet et les communications sont coupés, dan le silence des images, après les derniers bombardements israéliens d’ampleur, l’ONU craint des milliers de morts civils en plus des presque déjà 8 000 à ce jour, sans compter ceux en Cisjordanie, les 1 500 combattants du Hamas tués sur le territoire israélien, les 20 000 blessés, les 177.781 immeubles d’habitation détruits et les nombreuses victimes à venir dues au manque d’eau, de nourriture, d’électricité et de médicaments …
Malgré cela les grandes puissances impérialistes refusent d’imposer un cessez-le-feu.
Mais face à ce crime et dans ce moment de honte mondiale, il y a quand même une lueur d’espoir : les manifestations en soutien aux palestiniens sous les bombes, à toutes les victimes qu’elles soient israéliennes ou palestiniennes et pour le cessez-le-feu, ont pris une ampleur inégalée jusque là.
Un nouveau mouvement anti-impérialiste mondial est peut-être en train de naître, et pas celui d’en haut des chefs d’État souvent réactionnaires des BRICS mais celui d’en bas, des peuples qui se lèvent et qui refusent partout la guerre.
Comme la guerre est la continuation des politiques capitalistes de pillage et d’exploitation, l’envergure rarement vue de ce mouvement anti-impérialiste s’inscrit dans la continuation des soulèvements populaires contre l’oppression et l’exploitation qui marquent la planète depuis au moins 2018 et qui, continuent sans faiblir encore maintenant, de l’Inde au Guatemala, du Bangladesh au Panama, du Pakistan au Nigeria, en Serbie ou au Mozambique ou qui s’expriment encore dans les multiples grèves économiques gagnantes aux USA, au Canada, au Brésil ou en Grande-Bretagne t bien ailleurs encore.
Et ce qu’il y a de significatif en ce sens dans ce refus de ce monde de violence autour du massacre des civils à Gaza, c’est la mobilisation de la diaspora juive aux USA, qui rassemble entre 6 et 7 millions de personnes, la plus importante au monde, autant qu’en Israël même, et qui multiplie les manifestations de masse et les actions déterminées contre cette guerre et dont elle refuse que Netanyahou et l’extrême-droite au pouvoir en Israël puissent dire qu’ils la mènent en leur nom.
Israël est un État particulier. Ce n’est pas l’État des israéliens mais des juifs du monde qui s’est bâti contre la Shoah. Ce mouvement sait que s’il y a un carnage à Gaza, il y aura une telle dégradation morale des juifs, que l’État juif pourrait bien ne pas y survivre.
Ce mouvement aux USA est lui-même la continuation du mouvement qui avait duré 39 semaines continues en Israël contre Netanyahou et sa destruction de la démocratie, qui comprenait peu à peu qu’il ne pouvait pas y avoir de démocratie en Israël s’il n’y avait pas aussi de démocratie en Palestine. C’est un phénomène particulièrement lié à la situation dans cette région, mais pas seulement. Il traduit aussi la prise de conscience mondiale du renforcement violent de l’exploitation capitaliste, de la dégradation générale des démocraties qui lui est liée et en conséquence le glissement général vers la guerre.
Ainsi, jamais une telle guerre en Israël a commencé avec une aussi forte opposition de la population, dans le pays comme dans la diaspora,– ouvertement aux USA, plus souterrainement dans les conditions de la guerre en Israël- , et qui pour le moment, va en s’amplifiant, avec par exemple un effondrement dans les sondages du parti de Netanyahou, le Likoud, la naissance de milices civiques mixtes de palestiniens israéliens et de juifs israéliens, pour aider et protéger la population contre les exactions de l’extrême-droite va-t-en guerre et garder les possibilités du vivre ensemble.
C’est inédit, tout autant que l’ampleur des mobilisations dans le monde en faveur du cessez-le-feu. C’est révélateur de l’ambiance générale mondiale
Le capitalisme et ses nations sont bousculés par la mondialisation, les grandes migrations, la dégradation mondiale de la nature et les solutions qui n’existent qu’à cette échelle, les nouvelles technologies de communication. En même temps que les nations snt de mins en mins perçues comme des protections mais comme des prisons, les nationalismes se dégradent le plus souvent en mouvement religieux réactionnaires dans les pays pauvres et en fascismes dans les pays riches, tus deux tout autant rejetés par toutes les jeunesses du monde qui rêvent d’autres cieux, sans frontières ni barrières.
Même en Israël, la situation n’est plus comme il y a 20 ou 30 ans : 2 millions de palestiniens vivent et travaillent en Israël, tandis que 700 000 colons israéliens vivent en Cisjordanie. Les frontières ne sont plus aussi distinctes et même l’idée de deux États telle qu’elle pouvait être pensée il y a quelques décennies perd de son poids au profit d’autres solutions comme celle d’un seul état fédéral et démocratique ou encore d’autres solutions. Des solutions qui de toute façon ne peuvent que passer par la révolution de toutes les structures de domination, États ou partis actuels, tous ancrés dans le monde d’avant, par la prise en main du pouvoir par le peuple, qui d’un coté ou l’autre des frontières, n’en peut plus du pouvoir des riches qui tuent autant les hommes qu’ils détruisent la planète et maintiennent des barrières entre nous pour mieux nous diviser et continuer à régner.
Les forces du passé s’opposent à cette évolution avec toute leur violence préférant jeter l’humanité dans la guerre et le chaos plutôt que de perdre leur privilèges. Il faudra de nouvelles prises de Bastilles. Le vent de l’histoire pousse dans ce sens.
L’expression de ce sentiment internationaliste se fera probablement entendre de plus en plus au travers de la montée du mouvement anti-impérialiste actuel qui ne se replie plus seulement comme hier dans le nationalisme de ceux du dessus, mais sait que pour avoir une paix durable en Palestine et Israël comme ailleurs, il faudra avoir la paix entre les hommes partout, ce qui veut dire renverser les maîtres du monde partout.
C’est le défi des temps à venir. C’est le sens à donner à donner à notre lutte dans le mouvement anti-impérialiste qui se lève.
Jacques Chastaing 29/10/2023
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