NPA: Gaza sous les bombes : halte au massacre du peuple palestinien !

Palestinians inspect the ruins of Aklouk Tower destroyed in Israeli airstrikes in Gaza City on October 8, 2023. The death toll from the devastating Israeli war on the Gaza Strip has risen to 313 since early yesterday morning, with more than 1,990 others injured, according to medical sources. Photo by Naaman Omar apaimages
Gaza, 8 octobre 2023. Photo de Naaman Omar, apaimages

Les Gazaouis privés depuis 75 ans de terre, et depuis le 9 octobre d’eau, d’électricité et de gaz vivent à l’heure des sirènes. Bombes au phosphore blanc, immeubles effondrés, destruction d’hôpitaux et de lieux de cultes, exodes… sont maintenant leur quotidien.

Macron espérait étouffer toute expression de solidarité à leur égard. Mais les manifestations ont quand même eu lieu, et suite à l’opiniâtre bataille menée par plusieurs collectifs de solidarité avec la Palestine et organisations du mouvement ouvrier, dont le NPA, les tribunaux ont dû annuler les interdictions de manifester voulues par Darmanin. Dimanche 22, un rassemblement à Paris a réuni entre 15 000 et 30 000 personnes. Rendons-nous plus massivement encore aux prochains rassemblements !

Solidarité internationale

Au Caire, à Alger ou à New York, des dizaines de milliers de musulmans, chrétiens, juifs ou athées se mobilisent contre le carnage que subit le peuple palestinien. En Égypte, le dictateur Al-Sissi (décoré de la légion d’honneur par Macron), allié d’Israël et ennemi des Palestiniens qu’il assiège en refusant d’ouvrir la frontière de Rafah, a dû autoriser la première manifestation, lui qui les avait toutes interdites depuis 2013. Au cours de celle-ci les classes populaires égyptiennes ont pu exprimer leur soutien à leurs sœurs et frères palestiniens. Une même indignation a conduit des centaines de Juifs américains à occuper le Capitole à Washington et à affronter la police pour dénoncer les crimes commis en leur nom par l’État sioniste.

Qui terrorise qui ?

En France, le gouvernement ne se saisit pas seulement du conflit pour réaffirmer son soutien à son allié impérialiste dans la région ; il accentue son cours autoritaire. Les rassemblements en solidarité avec les Palestiniens sont interdits car assimilés à un soutien au Hamas. Dans le Nord, un tract de la CGT rappelant « les horreurs de l’occupation illégale » de l’État hébreu, assimilé à de l’apologie du terrorisme, a valu au secrétaire départemental de la CGT, interpellation et mise en garde à vue !

« Terrorisme » : aujourd’hui, ce mot est utilisé pour nous faire taire sur la Palestine. Mais Macron veut restreindre la liberté d’expression en général et faire taire toutes les dissidences.

La terreur est pourtant leur arme, pas la nôtre. Le gouvernement israélien invite la population de Gaza à fuir le nord d’une bande de terre de 35 kilomètres et bombarde le sud. Et quand les impérialistes français ou américains justifient leur appui à Netanyahou au prétexte du terrorisme du Hamas (une organisation obscurantiste qui ne représente en rien les intérêts du peuple palestinien), c’est pour masquer le terrorisme d’État qu’Israël accomplit avec ses énormes moyens militaires.

Et nous ?

Face à tout cela nous, travailleurs, que pouvons-nous faire ? D’abord dénoncer collectivement ce massacre. Notre malaise individuel deviendra une force si on se regroupe, internationalement. Les Palestiniens ne peuvent compter sur aucun État capitaliste, qu’il soit du Moyen-Orient ou d’Occident. L’écrasante majorité de la population palestinienne fait partie de la classe ouvrière. Une partie sont des ouvriers, travaillant dans les usines israéliennes où ils côtoient les travailleurs juifs ou arabes israéliens, et les travailleurs immigrés venus d’Asie ou d’Afrique de l’Ouest, soumis eux aussi à l’exploitation patronale. Leur sort résonne à cette heure dans l’esprit des travailleurs d’Algérie, du Liban et de tant d’autres pays. « Les travailleurs n’ont pas de patrie », écrivaient en 1848 Marx et Engels, les auteurs du Manifeste du parti communiste… Et les Palestiniens moins encore que les autres. Rien ne ferait plus peur aux classes dominantes que l’union des exploités, quelles que soient leurs convictions religieuses, leur langue ou leur nationalité : seule la puissance sociale du monde du travail pourra renverser le colonialisme et l’oppression !

Éditorial du NPA du 23 octobre 2023

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