Face à Sigonce, sur le versant Est du Lauzon, au dessus d’Aris 

Face à Sigonce, sur le versant Est du Lauzon, au dessus d’Aris
et au pied de Ganagobie, à 100 m de la réserve de biodiversité (ZNIEFF) qui protège la richesse de ce vaste espace de bois et de collines :
la municipalité de Lurs  vient de relancer un ancien projet de centrale photovoltaique de 15 hectares, selon la Mairie, sur une zone de presque 50 hectares de forêt et de landes, à côté des Pieras.
En comparaison, le projet de Cruis concerne 17 ha.

Le Parc Naturel Régional du Luberon avait pourtant, il y a plusieurs années, mis son véto à ce projet car au delà des effets sur les paysages, ces espaces boisés ont vocation à absorber le CO2 et à abriter de nombreuses espèces d’animaux, de végétaux, une biodiversité très particulière essentielle aux autres activités humaines.

Mais les perspectives financières pour la Commune, un agriculteur et surtout pour l’entreprise ENGIE GREEN font peu de poids face aux grands objectifs du Parc du Lubéron en matière de concertation de la population et de respect du patrimoine naturel, forestier et paysager de notre territoire ….

La zone a perdu son classement de « Zone Nature et Silence » dans le projet de future Charte du Parc du Luberon, ce qui va faciliter et accélérer la réalisation du projet.
D’autres espaces, notamment en toiture, existent pour installer des panneaux solaires : en 10 jours, soixante habitants de Lurs et de Sigonce se sont donc retrouvés et ont décidé de se faire entendre pour ne pas rester impuissants face à l’accaparement d’un bien commun précieux.
N’hésitez pas à les contacter pour avoir plus d’information et suivre leur actualité  >    Collectifcitoyenlurs@gmail.com
et à échanger directement avec Christian Chiapella, 5ème Vice Président du Parc du Lubéron .

Il est est notre représentant auprès du Parc du Luberon en sa qualité de représentant de la Com Com et de Président de la Commission patrimoine et espace naturel.

Engageons le dialogue tous ensemble !
Voici le texte écrit par ce collectif d’habitants qui a également adressé un courrier à Mme la directrice du Parc du Lubéron et à Mme la Sous-Préfète :
Le gouvernement a mis en place le principe de ZADER (zone d’accélération d’Energie renouvelable) ayant pour but de faciliter les procédures d’implantations de panneaux photovoltaïques à utilisation industrielle.

Les recommandations officielles préconisent de favoriser des zones déjà impactées par l’activité humaine dites anthropisées, les toitures publiques ou privées et de préserver les zones naturelles et forestières, porteuses de biodiversité.

Dans ce cadre, les communes sont sollicitées pour proposer des zones possibles en ZADER, sans réelle obligation.

Certaines communes du 04 n’ont pas proposé de zones et d’autres, (comme à Sigonce, comme le dit M Chiapella), souhaitent favoriser les toitures de bâtiments publics ou agricoles.

La municipalité de Lurs a, elle, proposé 2 zones: une à l’ancienne carrière, l’autre dans une zone naturelle et forestière, classée zone silence par le Parc du Luberon, située aux Pieras!!

Nous sommes un grand nombre de Lursiens à ne pas comprendre ce choix impactant pour notre environnement, d’autant que Lurs a toujours été un village très préservé, ce qui en fait sa particularité.

L’équipe municipale s’est refusée à toute communication sur le sujet.

Nous n’avons eu que quelques matinées pour exprimer sur un registre nos remarques sur un projet dont on ne connait rien si ce n’est l’emplacement.

Malgré une présence massive de Lursiens au dernier conseil municipal, aucun dialogue n’a été ouvert.

Conscients des enjeux climatiques, nous sommes tout à fait d’accord pour participer à l’effort collectif de développement des énergies renouvelables, mais détruire des zones naturelles et leurs écosystèmes ne nous semblent pas la solution la plus opportune pour réduire notre empreinte carbone !

Nous demandons à l’équipe municipale d’informer les Lursiens sur ses intentions par une réunion publique ainsi que l’ouverture d’un débat sur la participation de notre commune à la transition énergétique.

Nos élus sont nos représentants.

Ils se doivent de nous entendre et de répondre à nos inquiétudes.

Collectif citoyen Lurs

Emily Dufour
Route de Montlaux, à Sigonce

Mme la Présidente du Parc Naturel Régional du Luberon Mme la Directrice du Parc Naturel Régional du Luberon Mme la Chargée de mission maitrise de la demande énergétique et transition énergétique

60, place Jean Jaurès 84400 APT

Redortiers, le 1er décembre 2023

Objet : Projet de parc photovoltaïque à Lurs

Mesdames

Nous avons été alertés par le nouveau collectif citoyen de Lurs constitué pour obtenir des informations concrètes et précises sur un projet de parc photovoltaïque qui serait en phase d’instruction au lieu-dit les Pierras.

Nous avons tenté, en vain, d’obtenir de la mairie les pièces administratives et les études afférentes. Nous ne comprenons pas cette « omerta » qui provoque une défiance envers les élus et aussi envers le PNRL puisqu’il se dit que la zone de silence inscrite au PLU et validée comme telle par le parc serait en instance de déclassement par vos services.

La proximité du Prieuré de Ganagobie pourrait justifier le maintien d’une telle zone d’autant que celle-ci est authentiquement un secteur forestier reconnu d’intérêt écologique majeur dans le PLU en vigueur, parcouru par le cours d’eau du Buès avec ses vasques qui font le bonheur des promeneurs et baigneurs amoureux d’espaces naturels.

Nous sommes vigilants sur toute implantation d’installations industrielles photovoltaïques dans les zones naturelles, forestières et agricoles et nous craignons que l’effet cumulé des projets dans et autour du massif de Lure suscite un rejet par la population locale pour l’atteinte au paysage et à la qualité de vie du territoire. Au moment où le Parc du Luberon ambitionne d’élargir son périmètre en incluant des villages du piémont de Lure labellisés réserve de biosphère, ne pensez-vous pas que la facilitation par une validation de vos services, d’un projet fortement impactant pour l’environnement rejaillirait négativement ?

Après Cruis et Ongles, le projet de Lurs ne serait-il pas celui de trop

Nous nous opposons aux projets industriels visant la pure spéculation par des opérateurs plus soucieux de leurs profits que d’enjeux écologiques ou patrimoniaux.

Nous ne nous opposons pas à certains projets qui nous paraissent raisonnables, car ils présentent des conditions acceptables pour aller vers la transition énergétique exigée par le réchauffement climatique.

Nous soutenons résolument dans ce cas l’action du collectif de Lurs qui exprime une volonté de contribuer à la réflexion d’une « potentielle » autonomie par l’installation de panneaux photovoltaïques sur des zones anthropisées, en toiture, notamment sur les bâtiments publics.

La préservation des espaces boisés, même ceux considérés comme de faible intérêt écologique vaut mieux que l’artificialisation des sols qui abritent une biodiversité indispensable à l’attrait de nos sites et paysages et à la qualité de vie de nos villages ruraux.

Aussi nous vous demandons de reconsidérer les critères qui vous ont conduit à envisager le déclassement de la zone de silence de Lurs et d’inviter les élus locaux à communiquer en toute transparence sur leurs intentions avec l’ensemble de la population locale et des associations qui la représentent.

Ceci est inscrit comme un des principes fondamentaux mentionnés sur votre site à la rubrique « comment développer l’énergie photovoltaïque sur le territoire dans le respect des patrimoines, des paysages et de l’environnement :

  • L’acceptabilité sociale et l’implication des citoyens est un enjeu fort : la concertation autour de ces projets doit être organisée. »

Si les écrits ont un sens, vous ne pourrez pas cautionner un nouveau sacrifice environnemental sur votre territoire.

Veuillez croire, Mesdames, à nos meilleurs sentiments

Le Conseil d’Administration d’Amilure


Dans les Alpes du sud comme ailleurs, détruire la biodiversité et des espaces naturellement fixateurs de carbone, pour faire de l’électricité « décarbonée » est un non-sens !
Nous, signataires de ce document, habitants de la région PACA vous invitons à nous rejoindre pour défendre nos
biens communs, ces terres considérées à tort comme « pauvres et improductives » alors qu’elles sont une source de
biodiversité, et objet d’usages pour les habitants (production de bois de chauffage, chasse, cueillette, promenade…).
Ces terres vivantes que certains voudraient convertir en support inerte pour la production industrielle d’électricité
photovoltaïque. D’autres solutions existent, pour le climat, pour la biodiversité et pour les habitants de notre région.

Explications :
Les constats
 Oui, le dérèglement climatique (dont les premières manifestations sont flagrantes) est un problème majeur et la France est en retard sur ses engagements.
 Oui la chute spectaculaire de la biodiversité est déjà là et s’accélère, c’est un problème tout aussi majeur, dont nous payons le prix tous les jours (pandémies par ex).
 Oui, il est impératif de cesser tout ce qui conduit à l’artificialisation des sols et de préserver nos espaces nourriciers.
 Oui, la politique de nos gouvernements nous mène droit dans le mur.
 Oui, il est impératif de réduire rapidement l’impact de l’homme sur la planète en engageant une large réflexion sur nos besoins essentiels compatibles avec ses limites. … « Il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l’homme, mais pas assez pour assouvir son avidité. » GANDHI
 Oui, la fourniture clefs en main de centrales à énergie renouvelable par des entreprises multinationales est devenue un business florissant et bien au point auprès des particuliers et des collectivités, en minimisant toujours voire en occultant les impacts négatifs.
 Oui le photovoltaïque fait partie des moyens de produire une énergie moins carbonée. Cependant, la seule énergie totalement décarbonée et sans impacts est celle qu’on ne produit pas ; le développement industriel à grande échelle de cette énergie a, comme les autres, des conséquences très significatives (extractions minières polluantes et destructrices dans des pays éloignés, acheminements énergivores, déchets, impacts sociaux, etc…)
 Oui le photovoltaïque fait partie des moyens de réduire progressivement la part du nucléaire, ruineux (Cf.EPR), dangereux et aux délais de mise en œuvre incompatibles avec l’urgence de la réduction nécessaire de nos émissions.
Nous refusons cependant de voir massivement artificialiser les sols, ici et ailleurs, au nom de la lutte contre leréchauffement climatique. En effet :
 Les sols sont un bien commun très précieux (source de l’essentiel de notre alimentation et énorme puits de carbone notamment) et une ressource non-renouvelable à l’échelle humaine (il faut en moyenne un siècle pour constituer naturellement 1 cm de sol).
 Il existe au niveau national suffisamment d’espace sur les toitures, les zones de friche industrielles et les parkings pour installer la puissance photovoltaïque programmée par le SRADDET pour les trois décennies à venir (1)(2). Localement cela reste à étudier en détail (3).
 Les principales raisons pour lesquelles ces installations prolifèrent dans les Alpes du sud sont le bon ensoleillement, l’accessibilité du foncier, la faible densité de population et l’ « acceptabilité sociale » (4), qui génèrent d’importants profits pour les opérateurs privés et leurs actionnaires.
 Cela soumet nos territoires à la convoitise de grandes entreprises prédatrices ignorant les préoccupations sociales et environnementales, dont le seul objectif est de dégager rapidement un profit maximum pour leurs actionnaires. La quantité d’énergie produite allant bien au-delà des besoins locaux, ces centrales auraient pour conséquence annexe de nouvelles lignes à haute tension. Si, bien sûr, une solidarité doit exister entre les territoires (l’esprit qui nous anime est fondamentalement à l’opposé du NIMBY)(5), elle doit se faire en amont en repartant de la nécessaire réduction des besoins. Dissocier géographiquement à l’extrême les sources de
productions des territoires de consommation est fortement problématique, notamment en risquant d’accroitre les inégalités entre les zones rurales et les grands centres urbains.
 Nos paysages sont le bien de tous.

En revanche nous demandons :

 Qu’en premier lieu soient favorisées les initiatives, à l’échelle locale, régionale et nationale, pour développer la sobriété et l’efficacité énergétique ; l’urgence absolue est de diminuer notre consommation énergétique. Si on ne raisonne pas en termes de sobriété, le photovoltaïque, comme les autres énergies renouvelables, continuera à s’ajouter aux énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon, nucléaire), comme c’est le cas aujourd’hui, sans jamais les remplacer.
 D’inciter à la généralisation de l’autoproduction dans les lieux d’habitation (individuels et collectifs), les entreprises, les administrations …
 Que soient encouragées et accompagnées les initiatives citoyennes de financement et mise en place de petites unités photovoltaïques comme alternatives aux projets industriels (notamment les projets collectifs, comme les centrales villageoises, à décliner au sein de quartiers dans les villes).
 Que soit effectué un inventaire précis des zones artificialisées propices au photovoltaïque dans les départements de la région (3)(6).
 Que les décisions prises en matières énergétiques, environnementales et en général de tout ce qui touche au patrimoine commun des municipalités, soient arbitrées, pour plus de transparence, sous forme de démocratie participative.
 Que les règles du SRADETT PACA (qui contraignent les documents d’aménagement du territoire aux échelles plus locales), visant à éviter l’implantation de parcs photovoltaïques sur des espaces naturels, agricoles et forestiers soient impérativement respectées (7) (8).
 En ce qui concerne l’agrivoltaïsme au sens large, nous sommes particulièrement sensibles et vigilants à ce qui pourrait ressembler à un dévoiement du rôle du monde agricole pour la société, notamment en créant des disparités inadmissibles entre les revenus du travail de la terre et ceux de « rentes » énergétiques industrielles.

Voici donc en quelques mots ce qui nous préoccupe : voir disparaitre nos paysages et les gites offerts encore à la biodiversité sur notre territoire : un Commun que nous voulons continuer à partager avec le reste du monde vivant et non livrer à l’appétit mortifère de quelques-uns. Et nous questionnerons, nous discuterons, et s’il le faut nous nous opposerons, à tous les projets photovoltaïques qui entraineraient une destruction ou une perte de biodiversité des terres naturelles, agricoles ou forestières, existants et à venir dans les Alpes du sud et ailleurs en
PACA, en utilisant tous les moyens à notre disposition.

Collectif Citoyen pour un Autre Photovoltaïque dans les Alpes du Sud Contact : ccapas@etik.com
Signataires au 03/08/2022 :
AdieuGlacier05 / APPREME / ATTAC05 / Buech-énergie / Climat05 / Confédération Paysanne 04 /
Confédération Paysanne 05 / Elzéard Lure en résistance / ExtinctionRebelion05 / Mountain
Wilderness France / RAF05 / Les Sérigons Terres Vivantes / SAPN-FNE05 / SOS forêts PACA /
Soupes et bobines / TERRES05 / Terre de liens 04-05


 

 

 

 

 

 

 

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