Analyse des positions de Michel Rocard sur l’Accord de Nouméa

Michel Rocard, ancien Premier ministre français et figure historique du Parti socialiste, a joué un rôle crucial dans la négociation de l’Accord de Nouméa, signé en 1998. Il a apporté son soutien ferme à cet accord, le considérant comme la suite logique de l’Accord de Matignon de 1988, dont il était l’un des principaux architectes.

Rocard a salué l’Accord de Nouméa pour son caractère « juridiquement très intelligent » et son préambule remarquable. Il a souligné la reconnaissance des « ombres de la période coloniale » par les signataires, une étape importante pour la réconciliation entre les communautés kanak et européenne.

Face aux critiques concernant l’ambiguïté de l’accord, Rocard a assumé la nécessité de compromis. Il a estimé que les « ambiguïtés » permettaient d’aboutir à un consensus et d’ouvrir la voie à une évolution progressive vers l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie.

Rocard a clairement défini cette indépendance comme « progressive » et « hybride ». Il a évoqué le transfert de nombreuses compétences à la Nouvelle-Calédonie, tout en reconnaissant la nécessité de maintenir la coopération avec la France dans des domaines clés comme la défense et la monnaie.

Concernant la question sensible de la « préférence nationale« , Rocard a admis la nécessité de ce concept dans un contexte où l’équilibre démographique entre Kanaks et Européens est fragile. Il a toutefois souligné que ce principe ne saurait s’appliquer en France métropolitaine, où il constituerait une violation des principes d’égalité et de non-discrimination.

Rocard a tiré des leçons de l’expérience algérienne pour souligner l’importance du dialogue et de la reconnaissance mutuelle dans la résolution des conflits. Il a mis en avant la « méthode Henri IV », basée sur l’écoute, la reconnaissance et la recherche de solutions communes, comme clé pour parvenir à la paix en Nouvelle-Calédonie.

En conclusion, Michel Rocard a défendu l’Accord de Nouméa comme un accord historique ouvrant la voie à une décolonisation pacifique et constructive en Nouvelle-Calédonie. Il a insisté sur la nécessité de compromis, de dialogue et de reconnaissance mutuelle pour parvenir à une solution durable et juste pour l’ensemble des populations du territoire.

Fraternellement.

Daniel Adam-Salamon

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