Nouvelle-Calédonie: Un des épisodes les plus sombres de l’histoire la lutte pour l’indépendance

Sur un souvenir tragique en Nouvelle Calédonie : retour sur le massacre de Tiendanite

Daniel Adam-Salamon
L’histoire de la Nouvelle-Calédonie est souvent obscurcie par les discours partisans et les tentatives de gommer les traces d’un passé douloureux. Souvenons-nous de l’un des épisodes les plus sombres de cette histoire : le massacre de Waan Yaat, survenu le 5 décembre 1984.

Ce drame, qui a coûté la vie à dix militants kanak indépendantistes et blessé grièvement cinq autres, s’inscrit dans la continuité d’une histoire coloniale marquée par la violence et l’oppression. La vallée de Hienghène, où s’est déroulé le massacre, était le théâtre d’un conflit foncier opposant les Kanaks, habitants premiers du territoire, aux descendants de colons qui s’étaient approprié leurs terres.

Le 5 décembre 1984, un groupe de Kanaks indépendantistes se rend à Tiendanite pour une réunion politique. Ils tombent dans une embuscade tendue par leurs voisins colons, qui ouvrent le feu sans sommation. Le bilan est effroyable : dix morts, dont deux frères de Jean-Marie Tjibaou, figure emblématique de la lutte indépendantiste kanak, et plusieurs blessés graves.

Malgré l’évidence des faits et les aveux des assassins, la justice française refuse de condamner les responsables du massacre. Par deux fois, ils sont acquittés au motif de la « légitime défense préventive », un concept juridique contestable et jamais appliqué dans d’autres affaires similaires.

Ce verdict inique a provoqué un sentiment de profonde indignation et de frustration au sein de la communauté kanak. Il a également renforcé la méfiance envers les institutions françaises et le système judiciaire, perçus comme des outils au service de l’oppression coloniale.

Le massacre de Waan Yaat est une blessure béante dans l’histoire de la Nouvelle-Calédonie. Il symbolise les injustices et les violences qui ont marqué le passé colonial du territoire et qui continuent de hanter le présent.

Comprendre et assumer cet héritage douloureux est indispensable pour construire un avenir apaisé et partagé en Nouvelle-Calédonie. Cela implique de faire la lumière sur les crimes du passé, de reconnaître les souffrances endurées par les populations kanak et de s’engager résolument dans un processus de réconciliation et de justice.

En conclusion, le massacre de Waan Yaat ne doit pas être oublié. Il doit servir de rappel des tragédies engendrées par la colonisation et de la nécessité de lutter contre toutes les formes d’injustice et de discrimination.

Fraternellement.

 

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*