Aventure collective

Eliane IRENEE
Réponse à Pierre-Frédéric Zieba
bonjour,
Petit instant pour te répondre.
Militante politique et syndicale depuis mon tout jeune âge (peut-être parce que j’ai dépeins sur mon père communiste, syndicaliste cégétiste, résistant et homme de terrain en lutte constante et sincère, ce qui l’a fait être apprécié et reconnu de tous), je te lis sur ce mot « d’aventure collective ».
Là est mis le terme « d’aventure » auquel je préfèrerai y voir en mieux le terme « d’expérience » collective car çà fait plus sérieux !
Les gilets jaunes sont un mouvement citoyen qui correspond à une réelle révolte contre le pouvoir en place pour les mesures qu’il prend à notre encontre.
Mais le défaut de ce mouvement c’est qu’il est tout neuf… Du coup il souffre du manque d’expérience et du vécu.
De mon point de vue lorsqu’on organise un tel mouvement il faut ne pas tomber dans le piège des critiques à hue et dia contre les mouvements déjà engagés qui ont fait l’histoire sociale et ouvrière du pays (je veux parler des partis et des syndicats de la VRAIE gauche) mais au contraire comprendre bien leur histoire dans l’histoire.
Bien que la situation actuelle et le passé récent (covid, pass sanitaire) nous ait écarté de ces groupements il ne faut pas rejeter tout de ce qu’ils ont pu entreprendre par le passé car c’est grâce à ces organisations que nous avons obtenu du mieux dans notre vie (les congés payés, la sécurité sociale, la retraite etc) aux lendemains de grandes luttes.
Nous fourvoyer dans un regard hostile contre eux ne nous fera pas avancer mais au contraire amener des terrains stériles et l’isolement complet de notre mouvement qui est pourtant un mouvement historique n’en déplaise à certains !
Avoir créer une liste autour de Lalanne ou autres personnes connues ou médiatiques, peut effectivement amener du monde sur les idées et surtout la révolte qui est la nôtre.
Pour ce qui me concerne je suis surprise de voir ce mouvement vouloir faire une liste car je le croyais plutôt vouloir renoncer à cette Europe du grand Capital qui fait perdurer le système que nous dénonçons et à l’échelle européenne !
De même, je l’ai déjà dit et je le confirme avoir créé un SYNDICAT des gilets jaunes peut amener à la confusion ! Le mot syndicat est confondu avec l’image que nous avons et qu’il faut proscrire dans les mots si on ne veut pas cette confusion. Mais ce que j’ai déjà avancé ne sert à rien puisque c’est déjà fait ! Dommage car on perd en crédibilité !
Je suis gilet jaune et je maintiens cette appellation comme un honneur à la défense de la cause citoyenne. Je suis solidaire du Café des Libertés qui porte pour moi des valeurs et attachements identiques.
Ce regard de militante du passé me fait mieux comprendre la nécessité de bifurquer non pas vers un accablement de l’histoire sociale du pays et de ses défenseurs mais au contraire me fait vouloir un but pour se ressourcer.
Je suis persuadées que nombre de syndicalistes ou encartés politiques de gauche ont admis et compris notre démarche et notre fondement.
C’est vers eux qu’il faut aller sans critiquer comme certains le font leur organisation choisie pour la défense des droits corporatistes à l’interne de leurs entreprises ou lieux de travail.
Je l’ai dit et le répète critiquer leur famille d’adhésion c’est comme vouloir se rapprocher d’une personne en critiquant sa véritable famille…
Faire du sabotage d’opinion c’est aller à notre perte, à celle du mouvement important que nous avons créé le 17 novembre 2018 !
Ce jour-là l’intention allait vers l’abaissement du prix du carburant et l’unité populaire se faisait sur ce sujet. Ensuite nous avons su converger avec celles et ceux qui portaient nos autres revendication pour faire masse…
La médiatisation à outrance pour faire porter le chapeau de la violence à notre mouvement a fonctionné.  Le gouvernement a mené de concert répression policière et mesures d’intimidation pour faire que les militants à notre cause ne puissent plus manifester. Hélas derrière autre manoeuvre pour dissuader de la désobéissance : les mesures ultra autoritaires qui ont suivi au moment du covid et du pass sanitaire.
Aujourd’hui notre objectif gagnant serait d’aller vers le refus de l’augmentation des prix qui n’arrêtent pas pour des fausses raisons depuis l’entrée de la guerre en Ukraine !
Je voudrais qu’on engage une discussion sur ce sujet avant que de ramener aux calendes grecques une action de grève-boycott.
J’attends vos réponses
Amitiés jaunes d’une couleur toute à notre honneur et dans la droite ligne de nos ambitions.
Eliane Mévouillon (gilet jaune de l’A51).

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