Raphaël Glucksmann a été contraint de quitter le cortège du 1ᵉʳ-Mai à Saint-Etienne sous les huées

This screen-grab from AFP TV video footage taken in Saint-Etienne on May 1, 2024 shows France left Socialist Party (PS) and Place Publique party’s leading European Parliament election candidate and MEP Raphael Glucksmann (C) stopped from joining the May Day (Labour Day) rally, marking International Workers' Day, after activists threw paint and shouted at him. during a May Day (Labour Day) rally, marking International Workers' Day, in Strasbourg, eastern France, on May 1, 2024. (Photo by Marine LESPRIT / AFP)

Raphaël Glucksmann cible les « insoumis » après avoir été contraint de quitter le cortège du 1ᵉʳ-Mai à Saint-Etienne sous les huées

La tête de liste du Parti socialiste et de Place publique n’a pu suivre la manifestation après avoir été hué aux cris de « Cassez-vous », « Glucksmann casse-toi » ou encore « Palestine vivra ».

Le Monde avec AFP

Publié aujourd’hui

La tension monte d’un cran près d’un mois avant les élections européennes. L’eurodéputé Raphaël Glucksmann, tête de liste du Parti socialiste (PS) et de sa formation Place publique pour les élections du 9 juin, a dû quitter le cortège du 1er-Mai organisé à Saint-Etienne, très peu de temps après y être arrivé.

L’élu a été exfiltré par son service de sécurité après avoir été hué aux cris de « Cassez-vous », « Glucksmann casse-toi » ou encore « Palestine vivra » par des manifestants qui lui ont jeté de la peinture, selon France Bleu Saint-Etienne Loire.

« Ces gens ne sont pas des démocrates. On le voit dans leurs violences », a déclaré M. Glucksmann peu après l’incident. Evoquant les slogans relatifs au conflit dans la bande de Gaza, il a également assuré « ne pas avoir bégayé pour condamner le Hamas » tout en « luttant pour que le carnage à Gaza s’arrête ». « Mais cela ne nous conduit pas à des slogans qui sont la négation d’Israël », a-t-il précisé.

Le candidat a ensuite assuré avoir aperçu « des drapeaux de La France insoumise et de Révolution permanente », un mouvement trotskiste, et des Jeuness Communistes parmi les personnes qui l’ont invectivé. Pour M. Glucksmann, cette action contre lui s’apparente à « une réaction de frustration car la dynamique est [du côté de PS-Place publique] », évoquant là les sondages favorables qui le placent en tête des candidats de gauche, avec un écart de plus en plus serré avec la tête de liste du camp présidentiel, Valérie Hayer.

Raphaël Glucksmann vise Jean-Luc Mélenchon

A la suite de cet incident, l’eurodéputé a publié une série de messages sur X dénonçant ces attaques qui sont, selon lui, « le résultat de mois de haine et de calomnies savamment orchestrées par les “insoumis” et d’autres ». Il est « temps d’arrêter de jouer avec le feu comme le font Jean-Luc Mélenchon et d’autres chaque jour », a-t-il poursuivi.

Ces accusations portées par M. Glucksmann ont été immédiatement rejetées par les « insoumis », qui ont affirmé ne pas avoir participé à son éviction. « Raphaël Glucksmann, excusez-vous ! Vous avez accusé LFI de votre expulsion de la manif du 1ᵉʳ-Mai. Nous avons récusé. Vous et vos chefs du PS ont continué sur la base de vos accusations. Les JC du 42 ont revendiqué cette action », a lancé Jean-Luc Mélenchon sur X, en référence aux Jeunes communistes de la Loire qui ont reconnu leur participation.

M. Mélenchon avait dans un premier temps « désapprouvé totalement l’expulsion de Raphaël Glucksmann », en regrettant que celle-ci « fourni[sse] une diversion médiatique contre le 1er-Mai et un rôle de victime à Glucksmann qui en profite pour (…) accuser [La France insoumise] ». De son côté, Révolution permanente a également démenti avoir participé à l’action contre M. Glucksmann, assurant n’avoir pas été présent à la manifestation stéphanoise.

La tête de liste PCF Léon Deffontaines, qui a condamné « fermement » les actions, a assuré que les Jeunes communistes les ayant revendiqué n’étaient « pas adhérents du PCF », ni « du mouvement des Jeunes communistes français », et qu’il n’avait donc pas « à répondre de ces actes ».

Attal appelle au « respect de l’intégrité des personnes »

« Personne ne nous fera baisser la tête », a assuré Raphaël Glucksmann plus tard lors d’un point presse à Villeurbanne, juste avant un meeting. Le patron du PS, Olivier Faure, présent, s’est dit « consterné » : « Quand je vois une partie de ceux qui devraient être à nos côtés pour combattre la droite et l’extrême droite se tromper de cible, je dis que la boussole s’est faussée, l’aigreur ne justifie rien. »

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Le candidat aux européennes a reçu plusieurs soutiens à gauche, dont celui du secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, pour qui « rien ne justifie que Raphaël Glucksmann ait été exclu d’une mobilisation ce 1er-Mai à Saint-Etienne ». « Le mouvement social ne gagne rien à pratiquer l’oukase et l’exclusion », a estimé le député du Nord dans un message sur X.

« La conflictualisation à outrance et la colère attisée par certains portent leurs fruits, a fustigé pour sa part la présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga. Voilà la société qu’ils nous proposent, ce n’est pas la nôtre. »

« Je me dresserai toujours contre toute forme de violence en politique. La politique ça peut être parfois un combat au sens noble du terme, mais ça doit toujours se faire dans le respect de l’intégrité des personnes », a réagi pour sa part le premier ministre, Gabriel Attal, au cours d’un déplacement à Beaugency (Loiret).

M. Glucksmann a aussi reçu « un soutien républicain » de la part du président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand (Les Républicains), dans un message posté sur X. « En République, les divergences et le débat d’idées ne doivent jamais rien céder aux intimidations et aux menaces », a estimé l’élu.

Le Monde avec AFP

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