Hannah Arendt

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Hannah Arendt


« Toupinoscope »
Les biographies de la Toupie

Hannah Arendt

Philosophe allemande et professeur de théorie politique, naturalisée américaine
1906 – 1975

Biographie de Hannah Arendt

Hannah Arendt (Johanna Arendt) est née à Hanovre en Allemagne dans une famille de Juifs laïcs. Elle suit des études de philosophie à Heidelberg où elle a une relation cachée avec son professeur, le philosophe Martin Heidegger (1889-1976). A Fribourg-en-Brisgau, elle suit les cours d’Edmund Husserl (1859-1938) et de Karl Jaspers (1883-1969).

Hannah Arendt fuit le nazisme en 1933 et séjourne en France où elle est la secrétaire particulière de la baronne Germaine de Rothschild. Elle quitte la France en 1940 et après avoir séjourné quelques mois au Portugal, elle parvient à rejoindre les Etats-Unis en 1941. Après être retournée en Allemagne après la guerre pour travailler avec une association d’aide aux rescapés juifs, elle est naturalisée en 1951 citoyenne des États-Unis. Elle commence alors une carrière universitaire comme conférencière et professeur invitée en sciences politiques dans différentes universités.

Hannah Arendt ne se considère pas elle-même comme « philosophe », mais plutôt comme professeure de théorie politique. Sa philosophie politique se situe en dehors des schémas habituels de la pensée politique. « Elle ne forme pas un système philosophique à proprement parler, mais aborde au contraire un ensemble de problématiques variées, dont celles de la révolution, du totalitarisme, de la culture, de la modernité et de la tradition, de la liberté, des facultés de la pensée et du jugement, ou encore de ce qu’elle désigne comme la « vie active », et ses trois composantes que représentent les notions qu’elle forge du travail, de l’oeuvre et de l’action. C’est notamment au travers de la distinction qu’elle opère entre ces trois types d’activités que ressort l’un des axes centraux de sa réflexion, concernant ce qu’est la vie politique et la nature de la politique, thématique qu’elle aborde sous un angle largement phénoménologique, influencé en cela par Heidegger et Jaspers. Elle s’inspire cependant aussi de nombreux autres penseurs pour construire sa philosophie, parmi lesquels Aristote, Augustin, Kant, ou encore Nietzsche. » (Wikipédia)

Hannah Arendt et le totalitarisme

Hannah Arendt, qui souhaite construire sa pensée dans la réalité de son époque, s’est intéressée au totalitarisme. Elle publie en 1951 Les Origines du totalitarisme en trois volumes – L’antisémitisme, L’impérialisme, Le système totalitaire – où elle place sur le même plan le stalinisme et le nazisme pour fonder le concept de totalitarisme. Selon Hannah Arendt, le système totalitaire, plus qu’un régime fixe, est d’abord un mouvement, une dynamique pour détruire la réalité et les structures sociales. Pour elle, c’est un mouvement « international dans son organisation, universel dans sa visée idéologique, planétaire dans ses aspirations politiques ». Contrairement au régime autoritaire classique qui se limite à un territoire déterminé, un régime totalitaire est à la recherche d’une domination totale et sans limites.

Dans son livre Eichmann à Jérusalem, publié après le procès d’Adolf Eichmann qu’elle a suivi comme envoyée spéciale de The New Yorker, Hannah Arendt développe le concept très controversé de la « banalité du mal ». Elle défend l’idée que le criminel de guerre nazi, n’était qu’un homme banal, un fonctionnaire ambitieux et zélé, incapable de distinguer le bien du mal et entièrement soumis à l’autorité. Pour elle, Eichmann croit accomplir son devoir et suit les consignes en cessant de penser, ce qui ne le disculpe nullement de ses crimes. Dans un régime totalitaire, l’idéologie, la propagande et la répression, conduisent des hommes peu différents des hommes ordinaires, à accomplir des actes monstrueux, plus préoccupés à « faire carrière » que par les conséquences de leurs agissements. Plus tard, Stanley Milgram (1933-1984) psychologue social américain s’est appuyé sur le concept de banalité du mal pour expliquer les résultats de sa célèbre expérience de soumission à l’autorité (expérience de Milgram : Cf. Bibliographie Expérience sur l’obéissance et la désobéissance à l’autorité de Stanley Milgram).

Principales oeuvres :

  • Le Concept d’amour chez Augustin (1929),
  • Les Origines du totalitarisme (1951),
  • Condition de l’homme moderne (1958),
  • La Crise de la culture (1961),
  • Essai sur la révolution (1963),
  • Eichmann à Jérusalem. Rapport sur la banalité du mal. (1963),
  • Vies politiques (1968),
  • Du mensonge à la violence (1972).

>>> Citations de Hannah Arendt

>>> Définition : Totalitarisme

>>> Bibliographie : Du mensonge à la violence.

    •  Essai de politique contemporaine (Hannah Arendt, Editions Pocket, Paris, 2007)

>>> Bibliographie : Condition de l’homme moderne

    • . (Hannah Arendt, Editions Pocket, Paris, 2002)

>>> Bibliographie : La vie de l’esprit

    • . (Hannah Arendt, Presses Universitaires de France, 2005)

>>> Bibliographie : Réinventer la politique avec.

    •  . Hannah Arendt (Thierry Ternisien d’Ouville, Editions Utopia, 2010)

>>> Commentaire d’un internaute (24/12/2016 – 00:12) :

Nombreux sont les historiens qui contestent son travail sur le totalitarisme. Entre autres : Ian Kershaw, Jules Steinberg, Kathryn Gines, Domenico Losurdo, Bernard Wasserstein, Walter Laqueur, Emilio Gentile…
Voici la conclusion à laquelle parvient Ian Kershaw, un des plus grands spécialistes de l’hitlérisme : « son argument essentiel pour expliquer le développement du totalitarisme – la disparition des classes et leur remplacement par une « société de masse » – est à l’évidence erroné. »

Ajoutez à cela son refus de considérer les Noirs Américains comme des citoyens à part entière pouvant bénéficier des mêmes droits que les Blancs, sa conception très aristocratique de la Cité, sa critique des Droits de l’homme reprise trait pour trait aux contre-révolutionnaires, et vous obtenez une Arendt bien éloignée de l’image que l’on se plaît à en donner.

C’est donc principalement en France qu’elle continue à jouir d’une aura incontestée, par ignorance des travaux critiques à son égard, publiés le plus souvent en anglais.

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