Tout ça pour ça
Quand le nom de Michel Barnier est tombé, un grand soupir a parcouru la rédaction. Il allait donc falloir écrire sur…Michel Barnier. Il y a eu finalement beaucoup à dire, tant le choix du président dit beaucoup de sa conception de la démocratie parlementaire.
Car après deux mois sans gouvernement, le rejet de la proposition du NFP et des jours de consultations, Emmanuel Macron a donc choisi de nommer à Matignon un homme politique dont le parti, Les Républicains, n’a engrangé que 5,41% des suffrages aux dernières législatives.
Ce choix, qui piétine allègrement le message des urnes, place le Rassemblement national en position de faiseur de rois et ne règle pas une situation politique dont Emmanuel Macron est le seul responsable. La gauche est écœurée et son propre camp se méfie. « Le président de la République a manqué de courage », estime ainsi le député MoDem Erwan Balanant, dans un entretien dans nos colonnes.
Depuis sa nomination, Michel Barnier est présenté par la presse et les commentateurs comme un négociateur hors-pair à Bruxelles, de la régulation financière au Brexit. Mediapart rappelle à l’inverse ses sorties anti-européennes en marge des primaires LR de 2021 et ses positions très dures en matière d’immigration.
Le sociologue Christian Laval résume bien, au fond, la situation : « C’est run calcul de rassemblement, non pas des Français, mais des droites. C’est l’inverse du front républicain : un front anti-populaire pour assurer une politique qui mélange la xénophobie du RN et la politique pro-néolibérale du macronisme. »
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