Tout ça pour ça

 

L'Hebdo de Mediapart'
La lettre hebdomadaire
vendredi 06 septembre 2024
Tout ça pour ça

Quand le nom de Michel Barnier est tombé, un grand soupir a parcouru la rédaction. Il allait donc falloir écrire sur…Michel Barnier. Il y a eu finalement beaucoup à dire, tant le choix du président dit beaucoup de sa conception de la démocratie parlementaire.

Car après deux mois sans gouvernement, le rejet de la proposition du NFP et des jours de consultations, Emmanuel Macron a donc choisi de nommer à Matignon un homme politique dont le parti, Les Républicains, n’a engrangé que 5,41% des suffrages aux dernières législatives.

Ce choix, qui piétine allègrement le message des urnes, place le Rassemblement national en position de faiseur de rois et ne règle pas une situation politique dont Emmanuel Macron est le seul responsable. La gauche est écœurée et son propre camp se méfie. « Le président de la République a manqué de courage », estime ainsi le député MoDem Erwan Balanant, dans un entretien dans nos colonnes.

Depuis sa nomination, Michel Barnier est présenté par la presse et les commentateurs comme un négociateur hors-pair à Bruxelles, de la régulation financière au Brexit. Mediapart rappelle à l’inverse ses sorties anti-européennes en marge des primaires LR de 2021 et ses positions très dures en matière d’immigration.

Le sociologue Christian Laval résume bien, au fond, la situation : « C’est run calcul de rassemblement, non pas des Français, mais des droites. C’est l’inverse du front républicain : un front anti-populaire pour assurer une politique qui mélange la xénophobie du RN et la politique pro-néolibérale du macronisme. »

 
Par Ludovic Lamant
Michel Barnier a longtemps été vu comme un négociateur hors pair à Bruxelles, de la régulation financière au Brexit. Mais ses sorties anti-européennes en marge des primaires LR de 2021 ont marqué les esprits et abîmé l’image du nouveau premier ministre français.
Par La rédaction de Mediapart
Le patron des députés de la Droite républicaine et le secrétaire général de l’Élysée ont largement encouragé la nomination de cet « homme de consensus », qui a surtout su s’arranger avec lui-même et ses propres idées.
Par Ellen Salvi
L’ancien commissaire européen, issu du parti Les Républicains, a été nommé premier ministre au terme de nombreux jours de discussions avec la droite et l’extrême droite. Une décision qui vient piétiner les messages des urnes, sans rien régler d’une situation dont le président de la République demeure le seul responsable.
Par Pauline Graulle
L’élu centriste regrette qu’Emmanuel Macron n’ait pas nommé Bernard Cazeneuve à Matignon. Pour Mediapart, il revient sur la nomination de Michel Barnier, qui n’enchante pas son parti. Tout en se disant prêt à travailler avec le nouveau gouvernement.
Par Mathieu Dejean
La candidate à la primature du Nouveau Front populaire réagit à la nomination du premier ministre de droite. L’ancienne directrice des finances de la ville de Paris détaille comment elle va incarner l’alternative de gauche et espère consolider l’alliance.
Par Mathieu Dejean
Le sociologue Christian Laval analyse la nomination de Michel Barnier à Matignon sous l’angle de la « fédération des droites » contre l’accession au pouvoir de la gauche. Un déni de démocratie « logique », selon lui, au regard de l’histoire longue du néolibéralisme.
Par Romaric Godin
En refusant de nommer Lucie Castets à Matignon, le président a confirmé que, pour lui, l’espace démocratique est désormais soumis aux exigences du capital. Rien d’important ne saurait changer dans le domaine économique. Du pain bénit pour l’extrême droite.
Par Mathieu Dejean, Khedidja Zerouali
Si des syndicats ont pris ouvertement fait et cause pour le NFP lors des élections législatives, l’heure est à la séparation : la rentrée sociale des partis politiques, le 7 septembre, n’emmènera pas avec elle les troupes syndicales, qui manifesteront le 1er octobre.
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