L’essentiel est simple … Éditorial du 16 janvier 2025 en soirée.

Par aplutsoc le 16 janvier 2025

Le fait que le groupe parlementaire PS n’a pas voté la motion de censure déposée par LFI, et votée également par la grande majorité des groupes PCF et Écologistes, donne lieu à bien des commentaires, dont la plupart sèment la confusion. Cette confusion est la plus fréquente dans les couches militantes de gauche, qui ont une perception déformée par les discours et les réflexes acquis alors que pour les larges masses les choses sont souvent plus simples. Il est important de rappeler l’essentiel.

Le fait premier est et reste la faiblesse du pouvoir exécutif : le président n’a plus la main et le premier ministre a dû négocier, en l’occurrence avec le PS, à la manière dont un ministre de la Fonction publique, si nous étions dans une démocratie parlementaire bourgeoise, ce que nous ne sommes pas, négocierait avec les fédérations syndicales. Car, sur quoi portaient les promesses faites par Bayrou dans le courrier qu’il a adressé au PS et qui a permis à ses dirigeants de justifier le fait de ne pas voter la censure ? La renonciation aux 4000 suppressions de postes d’enseignants et la confirmation du retrait du projet d’imposer 3 journées de carence aux agents publics (fonctionnaires, contractuels, CDI).

Qu’est-ce que cela montre avant tout si ce n’est que, s’il y avait eu action syndicale unie et unité du NFP, dans le prolongement de la grève du 5 décembre dernier dont c’est en réalité la victoire qui est en train d’avoir lieu, nous enfoncerions ce gouvernement, jusqu’à le renverser et engager le changement de régime nécessaire ?

Voila le fait essentiel. Ne pas voter cette motion de censure n’avait aucune incidence sur l’existence du gouvernement puisque le RN le protège, et a été présenté par Olivier Faure comme ne valant pas confiance. Mais c’est quand même une victoire politique pour François Bayrou, ce dont le monde du travail et la démocratie n’avaient pas besoin. Elle lui facilite son opération de grandes concertations et autres « conclaves » et elle annonce d’autres pressions sur le PS pour qu’il ne censure pas le budget, dont le vote devrait venir assez vite.

Sophie Binet a déclaré que plutôt qu’un « conclave », il faudrait une « réunion de financement de l’abrogation de la réforme des retraites ». Ce disant, participera-t-elle au conclave, elle et les autres dirigeants confédéraux ? Cette question est politique.

Concertation avec Bayrou ou unité revendicative pour gagner, jusqu’au changement de régime ? Ce n’est pas la même chose. C’est bien la grève du 5 décembre dernier et la menace dont elle était porteuse qui a arraché ce qui, formellement, a été promis par Bayrou au PS !

Aujourd’hui même, les Accompagnatrices-teurs d’Élèves en Situation de Handicap (AESH) manifestaient dans toute la France avec l’intérêt prononcé de la presse locale et le soutien des parents de jeunes handicapés. Elles et ils réclament de devenir des fonctionnaires au lieu d’être maltraités et précarisés. Bayrou n’a pas eu un mot pour elles dans ses interminables discours successifs « de politique générale », alors qu’il a annoncé le démantèlement des agences publiques et qu’il a désigné à la vindicte des nervis du patronat agricole les fonctionnaires de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) !

L’annulation des 4000 suppressions de postes, il va falloir la confirmer et l’imposer. Car les recteurs dans toute la France rongent leur frein : ils ont été dressés pour supprimer des postes, ces hauts fonctionnaires de la V° République !

Et les plans de licenciement sont toujours là : leur blocage et la prise de contrôle publique des trusts qui licencient appellent un autre gouvernement, au service de la majorité !

Voilà l’intérêt majoritaire, le vrai « bien commun » dont on nous rebat les oreilles : il doit et il va se dresser contre ce pouvoir exécutif qui n’a reconquis aucune légitimité.

Cependant les médias glosent sur « la fin du NFP » et sont alimentés pour ce faire par J.L. Mélenchon qui proclame que le PS l’a tué. C’est logique de la part de quelqu’un qui défend en réalité la V° République : il veut des présidentielles au plus vite pour que ce régime sorte de l’état de KO de son président, au risque de faire élire Mme Le Pen, et il ne mise pas sur l’affaiblissement du pouvoir en place et la mobilisation contre lui pour nos revendications.

Mais non , le NFP n’est évidemment pas fini, il peut peut-être même commencer à vivre à la base : sa réalité, son avenir, sont dans l’action commune pour l’abrogation de la loi sur les retraites, la hausse des salaires et la défense des services publics en commençant par assurer tout de suite la non-suppression des postes d’enseignants.

C’est le moment d’y aller ! Et c’est cela, la démocratie.

Le 16/01/2025 soirée.

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