La nouvelle souche du coronavirus au Royaume uni du fait rechuter le CAC 40

Le lundi 21 décembre 

(BFM Bourse) – Le CAC 40 s’effrite nettement lundi, les craintes concernant une nouvelle variante du virus au Royaume-Uni (déjà arrivé en Italie) l’emportant sur l’accord -sans surprise- obtenu au Congrès américain sur un plan de soutien à l’économie.

Avec l’apparition d’une nouvelle variante, bien plus contagieuse, du coronavirus en Angleterre, c’est la peur qui fait son grand retour sur les marchés lundi matin – en témoigne le bond de 13% du VIX (indice mesurant la volatilité aussi appelé « indice de la peur »). À 9h20, le CAC 40 lâche ainsi 2,10% à 5.411,82 points, au plus bas depuis mi-novembre dernier.

« Malgré l’accord entre républicains et démocrates du Sénat américain ouvrant la voie à l’adoption d’un plan de relance de 900 milliards de dollars (…) c’est bien évidemment la violente mutation du coronavirus qui inquiète. Alors que la Grande-Bretagne est isolée de tous, c’est maintenant au tour de l’Italie de faire face à un virus 70% plus contagieux que celui que nous connaissions » explique John Plassard, directeur des investissements chez Mirabaud Securities.

Plus de 16 millions de Londoniens et d’habitants du sud-est de l’Angleterre sont depuis dimanche sous un nouveau confinement s’annonçant potentiellement long, contraints de tirer une croix sur Noël pour juguler une version mutante « hors de contrôle » du nouveau coronavirus, a admis le ministre britannique de la Santé, Matt Hancock. En réaction, plusieurs pays du continent ont suspendu les vols et les liaisons avec l’Angleterre, tandis que l’OMS a appelé ses membres en Europe à « renforcer leurs contrôles ». L’Italie a détecté dimanche un premier cas de contamination par cette nouvelle souche.

Motif d’espoir toutefois: les experts de l’Union européenne sont arrivés à la conclusion que les vaccins actuels restaient efficaces face à cette nouvelle variante, a annoncé dimanche soir le gouvernement allemand.

L’actualité sanitaire éclipse donc l’accord obtenu (de haute lutte) au Congrès américain pour un plan de soutien à l’économie. Démocrates et républicains sont enfin parvenus à s’entendre pour des mesures représentant « près de 900 milliards de dollars », selon le chef républicain du Sénat, Mitch McConnell. Le vote doit désormais avoir lieu lundi devant les deux chambres. Sur le front du Brexit en revanche, si les discussions se poursuivent, il n’y a toujours pas d’accord à l’horizon entre l’Union européenne et le Royaume-Uni.

Nouvelle débandade des valeurs cycliques

Du côté des valeurs, on observe logiquement un nouveau retournement sectoriel défavorable aux valeurs dites « value » ou cycliques qui avaient bien rebondi depuis les annonces successives de vaccins. Aux dernières positions de l’indice phare, on retrouve donc le géant des centres commerciaux URW (-7,2%), ainsi que l’ensemble du compartiment bancaire (-4,5% pour Société Générale, -3,2% pour Crédit Agricole, -3,1% pour BNP Paribas) et aéronautique (-3,8% pour Airbus, -3,6% pour Safran). Renault (-4,6%) lâche aussi du lest.

Tout comme Total (-3,5%), qui souffre d’une brusque rechute des cours pétroliers en raison des craintes de durcissement des restrictions sanitaires et de ralentissement de la demande (-3,54% à 50,41 dollars pour le Brent, et -3,43% à 47,55 dollars pour le WTI). À noter que les deux références avaient récemment touché des plus hauts de 9 mois, faisant dire à Benjamin Louvet, gérant matières premières chez Ofi Asset Management, qu’il y avait « trop d’optimisme sur les prix actuellement » compte tenu des incertitudes qui demeurent sur la reprise de la demande. Le supermajor emporte avec lui l’ensemble des valeurs parapétrolières (-5,4% pour Technip, -4,6% pour Vallourec, -3,7% pour Maurel et Prom).

Sur le reste de la cote, les investisseurs sanctionnent également les valeurs liées au tourisme ou au voyage, à l’instar d’Air France – KLM dont le titre lâche 6,7% peu avant 10h, Europcar (-5%) ou Accor (-4,2%).

Peu de valeurs surnagent au sein de la cote parisienne ce lundi matin, puisque seulement trois titres sur les 120 qui composent l’indice élargi SBF s’affichent dans le vert à ce stade. Dont Solutions 30 (+2,1%) qui s’offre un léger rebond après avoir remporté « un contrat majeur en Belgique pour le déploiement de compteurs intelligents » avec une part de marché potentielle estimée à 40% dans les Flandres. Seuls Eurofins (+0,5%) et Sartorius (+0,4%) évoluent également en territoire légèrement positif.

Sur le Forex, la monnaie unique lâche du terrain face au billet vert, avec un repli de 0,4% à 1,1221 dollar, après avoir touché un nouveau sommet depuis plus de deux ans jeudi dernier.

Quentin Soubranne – ©2020 BFM Bourse
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