LR: La dénonciation de la politique politicienne néglige encore les conséquences de la domination de l’argent et donc des financeurs pour produire leurs candidats dans les campagnes électorales et l’addiction des petits partis, au-delà des discours et des programmes, aux financements publics.
Cette corruption par l’argent touche aussi les petits candidats dès lors qu’ils peuvent espérer atteindre, aux élections présidentielles, le seuil fatidique de 5 %.
Pour l’élection de 2022, le plafond des dépenses applicable aux candidats présents au premier tour est fixé à 16 851 000 €
Ainsi pour les candidats présents au premier tour – dès l’obtention des 500 parrainages d’élus – même en ayant obtenu moins de 5 % des suffrages exprimés, le remboursement s’élève au maximum à 4,75 % du plafond des dépenses du premier tour soit 800 422 €.
Pour les candidats présents au premier tour ayant recueilli plus de 5 % des voix, le remboursement s’élève à 47,5 % de ce plafond soit 8 004 225 €
Le graal pour les petits candidats, atteint en 1995 seulement par Robert Hue et Arlette Laguiller, en 2002 par Arlette Laguiller, Jean-Pierre Chevènement et Noël Mamère, mais raté de peu par Olivier Besancenot avec 4,25% et manqué encore 2007 avec 4,08 %. Seul Benoît Hamon a pu encore profiter de cette manne en 2017 avec ses 6,36 %.
Celui applicable aux candidats présents au second tour est fixé à 22 509 000 €, un budget toujours largement dépassé par les grosses machines avec toujours le même succès et les mêmes.
Pour les candidats présents au second tour, le remboursement s’élève à 47,5 % du plafond des dépenses du second tour soit 10 691 775 €
Cairn Info
Le fonctionnement démocratique et électoral est marqué par des périodes d’activités politiques intenses que sont les campagnes électorales. Ces activités requièrent des ressources et des financements pour être menées à bien. Ce besoin de financement renvoie à la question plus large, et très débattue en science politique, de l’utilité des campagnes électorales. La question de l’information, principalement des électeurs mais également des candidats sur les préférences de ceux-là, ainsi que de ses effets sur leurs comportements, est au cœur de toute campagne. Or, les activités de production et de diffusion d’information lors des campagnes électorales nécessitent des moyens financiers importants, qu’illustrent les dépenses lors de scrutins présidentiels. Outre cette question de l’importance du volume des financements investis lors de campagnes présidentielles, il convient de s’interroger plus généralement sur les effets de la dépense électorale sur le résultat des scrutins, tant en ce qui concerne les suffrages obtenus par les candidats que pour la mobilisation des électeurs, relations qui sont elles aussi très discutées dans la littérature de la science politique internationale.
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