Embrasement à Mayotte : déploiement du Raid, affrontements… le département au bord d’une « guerre civile » ?

Des dizaines de véhicules ont été incendiés. CAPTURE ÉCRAN LA 1
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Depuis deux semaines, le département français de Mayotte est secoué par plusieurs conflits et affrontements entre bandes. Face aux émeutes qui ont déjà fait un mort, l’État a décidé d’envoyer une unité du Raid.

Que se passe-t-il à Mayotte ? L’île de l’Océan indien est le théâtre depuis une quinzaine de jours de violemment affrontements entre bandes rivales. Un conflit interquartier qui a déjà fait un mort et qui perturbe la libre circulation des habitants. On fait le point.

Quel est le conflit ?

Sous fond d’immigration en provenance des Commores, le département français est depuis plusieurs années déjà au centre de l’attention. Mais devant l’immigration galopante des derniers mois et la grogne au sein de la population, les tensions se sont cristallisées le 12 novembre dernier.

C’est en effet après plusieurs affrontements et rixes entre bandes rivales qu’un jeune homme de 20 ans a perdu la vie, tué à la machette. Il habitait le quartier de Kawéni, au nord de la capitale de l’île. Il aurait été assassiné par une bande de la localité de Doujani, rapporte BFMTV.

Un collégien a également eu la main coupée dans un bus scolaire au cours d’un conflit. Face aux attaques plus de 200 jeunes de Kawéni s’en sont pris à ceux de Doujani ce week-end. La confrontation a été particulièrement violente, 10 habitations et une cinquantaine de voitures ont été incendiées.

« Plus on reçoit la misère comorienne, plus on est dépassé. Tous nos services publics sont saturés. On a des milliers d’enfants, des mineurs étrangers isolés inexpulsables, d’adultes et qui sont en train de former des bandes qui sèment la terreur. Ils ont 12 ou 13 ans, se promènent avec des machettes, et tuent » –  Estelle Youssouffa Députée à Mayotte.

Des victimes en dehors du conflit

Ces affrontements débordent ainsi sur le quotidien des habitants de l’île pourtant en dehors de ces conflits. Les crimes liés aux rixes entres ces bandes rivales ont déjà grandement perturbé le trafic sur les routes. Un automobiliste a été poignardé, un autre s’est vu amputer les deux mains.

La chaîne locale La Première a rapporté que plusieurs tuyaux d’arrivée avaient été coupés pour entraver les interventions des pompiers.

Devant la situation , l’État a décidé d’envoyer une unité du Raid sur place pour tenter de contenir les bandes. Une dizaine de policiers est ainsi arrivée entre lundi et mardi 22 novembre.

Guerre civile ?

Les réactions sur places sont toutes très alarmistes. La députée Estelle Youssouffa évoque des « hordes qui sèment la mort ». Selon elle, le département peut basculer dans « la guerre civile » si la situation n’est pas maîtrisée rapidement. « On se demande quand est-ce que trop c’est trop ? Que vaut la vie de nos enfants qui vont à l’école la peur au ventre depuis des mois ? », a-t-elle ajouté rapporte Le Figaro. Selon elle la population sur l’île est à 50% composée d’étrangers en situation irrégulière.

Elle redoute la désertion de l’île par les familles, les investisseurs et les fonctionnaires.

« On est en train de tuer Mayotte », a-t-elle déclaré sur France Info.

C’est aussi la crainte du député LR Mansour Kamardine qui a pointé lui aussi le risque que l’île « bascule dans la guerre civile », réclamant du gouvernement qu’il effectue « un saut quantitatif et qualitatif en matière de lutte contre l’insécurité ».

En réponse, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déclaré lundi que « les Mahorais qui ont choisi de rester dans la République (…) ont besoin de la protection de l’État ». Ce dernier a évoqué que la Guyane et Mayotte feront l’objet d’une attention particulière dans lors de l’élaboration de la loi de programmation militaire.

Il a assuré qu’il allait envoyer « beaucoup » de gendarme prochainement afin d’inverser « la courbe de la violence et permettre aux petits Mahorais d’aller normalement en classe ».

THÉO RUIZ

 

 

 

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