Castaner-Lallement: «On se soulève et on les vire!»

La répression policière de la manifestation féministe non mixte de ce 7 mars est un tournant dans l’exercice de l’hyper-violence du pouvoir macronien. Pour mettre un terme à la trop longue impunité d’un bras armé qui s’est mis hors la loi, Castaner et Lallement doivent démissionner. S’ils ne partent pas, « On se soulève et on les vire ».

Les faits sont bien rapportés ICI. Je les complète par une série de vidéos sous le billet. Les images pourraient se passer de tout commentaire. J’y ajoute quelques réflexions personnelles.

Ce que la police a fait hier soir en réprimant la manifestation féministe est une honte. Une triple honte pour le pays des Droits humains, ou plutôt pour ce qu’il en reste.

Tout d’abord une honte pour les Droits humains en général, et les libertés d’expression et de manifestation en particulier : preuve a été donnée hier soir, une fois de plus, que la police française est le premier agent de l’insécurité et le premier producteur d’une violence d’Etat qui est aujourd’hui largement documentée (voit ICI ou , par exemple).

Cette honte est ensuite élevée au carré parce que la violence policière s’est exercée contre des femmes et que l’exercice de cette violence a été commise par une écrasante majorité d’hommes hyperviolents.

Cette honte est enfin aggravée par le fait que la manifestation s’inscrivait dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes et que réprimer un cortège non mixte de femmes à cette occasion relève de l’abjection la plus pure.

Dans une tribune admirable, pleine de rage et de vérité, Virginie Despentes, prolongeant le geste d’Adèle Haenel à la cérémonie de la honte, avait crié à la face des hommes : « On se lève et on se casse ». Quelques jours plus tard Pérola Milman, Directrice de recherche au CNRS, lui avait emboité le pas dans une tribune intitulée : « Recherche : quand est-ce qu’on se lève et qu’on se barre ? ». « On se lève et on se casse » est devenu en quelques jours un slogan de manifestation et on le retrouve sur de nombreuses pancartes dans les universités. Il est fort de se lever et de quitter un lieu en signe d’opposition et pour marquer sa colère. C’est affirmer aussi qu’on se sépare et qu’on n’appartient pas à ce monde-là.

Mais, après s’être mis en-dehors de l’institution liberticide ou du lieu de pouvoir qui opprime les femmes, il aussi nécessaire de se retourner contre lui, pour le changer, pour éradiquer en lui la cause de l’oppression ou pour le supprimer, tout simplement. Depuis plus d’un an, le préfet Lallement s’est mis hors de la légalité à plusieurs reprises en donnant des ordres contraires aux lois ou aux règles élémentaires de la police. Les preuves de tout ceci sont désormais établies, suite à la publication de Mediapart. Au moment même de ces révélations, la police, sous les ordres du Préfet Lallement, réalisait un performatif en rééditant ses exactions contre une manifestation de femmes. Avec exactement les mêmes pratiques, ou bien illégales, ou bien contraires à la déontologie : la nasse sans possibilité de sortie, la charge non justifiée, l’emploi d’une force disproportionnée.

Il est temps de se retourner contre le Préfet Lallement, contre le ministre qui le soutient et contre le pouvoir qui cautionne ses exactions. Et pour cela il nous faut obtenir la démission, et de Lallement, et de Castaner.

Alors que la crise sanitaire du Covid-19 relègue au second plan de l’agenda politique et de l’actualité médiatique les urgences démocratiques, les luttes sociales et le combat contre l’écocide en cours, il y a dans notre pays bien plus grave que le coronavirus. Un virus mortel s’y propage depuis 2017 : c’est le macronavirus. Ce virus est celui de l’autoritarisme qui tue notre démocratie. Jusqu’à quand va-t-on le supporter, l’accepter ? Il y a trop longtemps que toutes les bornes ont été franchies. Denis Diderot écrivait ceci dans L’Encyclopédie,  à l’article « Autorité politique » : « La puissance qui s’acquiert par la violence n’est qu’une usurpation et ne dure qu’autant que la force de celui qui commande l’emporte sur celle de ceux qui obéissent ». L’hyper-violence de Lallement-Castaner-Macron ne peut pas durer plus longtemps.

Pascal Maillard

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