« Je n’aime pas le terme général qui voudrait accuser l’ensemble de la police » a réagi Claire Hédon au micro de France Inter ce vendredi 24 juillet, en réponse à une question liée à son positionnement dans le contexte actuel de violences policières. Si cette dernière a reconnu l’existence « d’un vrai problème de violence, sur certains [policiers] », elle considère que ce terme, qui a déjà fait l’objet de tensions en raison de son inscription sur la fresque en hommage à Adama Traoré et George Floyd, tend à englober tous les membres des forces de l’ordre dans le même sac.
Elle a ensuite souligné l’importance « d’un travail de fond à faire ». Selon elle, il faudrait d’abord, sur les situations actuelles, que « la justice soit faite (…) et puis il y a tout un travail de formation des forces de sécurité, de réflexion au sein de la police pour changer certaines pratiques et empêcher les dérapages », a-t-elle affirmé. Mais sa première réaction, visant à dire qu’elle n’aimait pas le terme « violences policières », pourtant ancré dans le langage commun, n’est pas passée.
Des propos qui ont suscité de vives réactions
Après la diffusion de cette séquence, de nombreux internautes ont vivement réagi sur Twitter, accusant Claire Hédon de nier les violences policières en refusant de les nommer.
Que Jacques Toubon ait mis haut la barre, c’est une chose. Que vous esquiviez l’obstacle dès votre première interview, une autre.
— David Dufresne (@davduf) July 24, 2020
Ahurissant déni à l’égard des victimes, éborgnées, contrôlées au faciès, discriminées ! Comment lutter contre les #ViolencesPolicieres quand on refuse de les nommer ? On regrette déjà Jacques Toubon. Est-ce pour cela que #Macron a choisi Claire Hédon comme @Defenseurdroits ? https://t.co/TttJT7mtri
— Bastien Lachaud (@LachaudB) July 24, 2020
1ère déclaration publique, 1ère négation sémantique tragique. Mme @clairehedon @Defenseurdroits, qd on refuse de nommer les choses, on les nie. On nie dès lors les droits de ceux qui en sont victimes. Geneviève Legay, par ex., mais la liste est longue…https://t.co/dZBDZQ13j5
— Joël Mariteau (@James_Tib_Kirk) July 24, 2020
A part chercher à nier les violences policières, je ne vois tjrs pas pourquoi ce terme se voudrait globalisant. Violences conjugales, violences gynécologiques, erreurs humaines, bavures policières, erreurs médicales… https://t.co/O66EZNK3wb
— Elsa Faucillon (@ElsaFaucillon) July 24, 2020
L’usage des LBD, les mutilés parmi les manifestants, le respect, le voussoiement sont un préalable avant d’écouter. Casta(g)ner doit cesser d’être l’ordinaire. La violence engendre la violence.
— Daniel Charlemaine (@D_Charlemaine) July 24, 2020
Cette dernière a également fait part de son intention de se rendre dans une école de formation à la déontologie auprès des forces de l’ordre. À la question : « Et si vous allez là-bas, vous leur direz quoi ? », la Défenseure des Droits a souligné son « envie de les écouter, de voir comment se passe cette formation (…) ». « À la fois, nous, on est là pour dire le droit, dire quelle est la déontologie et ce qu’on ne peut pas faire, mais aussi, entendre la façon dont cela est perçu au sein de la police, et puis, comment on peut faire bouger cette police. »
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