Pari tenu pour les anti-bassines

Le lun., oct. 31, 2022
Les Soulèvements de la terre
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Pari tenu pour les anti-bassines

8000 opposants débordent le dispositif policier, investissent le chantier de Sainte-Soline et démontent un de ses bras

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A Sainte-Soline dans le marais poitevin, plus de 8000 opposants aux méga-bassines se sont rassemblés avant d’arriver à pénétrer sur le plus gros chantier de bassine en cours, malgré de lourdes interdictions et un dispositif policier sans précédent. Ils ont déconnectés un des réseaux de remplissage de la bassine le lendemain construit une vigie avant de nouvelles actions.

 

A l’appel de 150 associations et collectifs (Bassines Non Merci, Soulèvements de la Terre, la Confédération Paysanne, la CGT, ATTAC, SUD Solidaires…), plus de 8000 personnes étaient en effet rassemblées ce week-end pour arrêter le chantier de méga-bassines à Sainte-Soline, qui a démarré début octobre. 200 personnalités avaient dénoncées dans une tribune jeudi l’interdiction de manifester et apporté leur soutien au camp anti-bassines. Les anti-bassines avaient monté en début de semaine un camp en plein cœur de la zone interdite dans un champ prêtée par un paysan ex-irriguant et désormais critique du modèle des bassines.

 

Paysans, habitants, naturalistes, élus et militants du climat ont ensuite marché de concert vers le chantier malgré un dispositif policier inédit : 1700 policiers et 6 hélicoptères ont été mobilisés pour entraver les manifestants, tandis que des arrêtés d’interdiction de manifester et de circuler avaient été pris dès lundi pour dissuader les participants.

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Sans succès : séparés en 3 cortèges, blanc, rouge, vert, les opposants ont réussi sur leurs trajets respectifs à déborder et dépasser successivement les nombreuses lignes et barrages de polices. L’équipe rouge, victorieuse, a réussi à rentrer dans le chantier et à y planter son drapeau en retirant les grilles et en s’en servant de barricades pour avancer. Cette mobilisation est la 4ème d’une série de manifestations et actions depuis un an qui assument collectivement des actes de désobéissance et de désarmement d’infrastructures écocidaires.

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Les engins de chantier avaient préventivement été retirés vendredi et le mouvement va continuer à se mobiliser pour faire obstacle au chantier.
Ce projet de Sainte-Soline qui représente 16 hectares artificialisés et 720 000 m3 d’eau privatisée n’est malheureusement qu’un début. C’est ainsi près de 1000 méga-bassines qui risquent d’être construites à l’horizon 2025 si l’agro-industrie poursuit ses projets et que les pouvoirs publics continuent de les soutenir et même de les financer à hauteur de 80%. Et ce juste après un été caniculaire qui a laissé les nappes phréatiques et cours d’eau dans un état de sécheresse jamais vu. L’action de samedi était donc une urgence pour stopper ce chantier-test avant que d’autres ne se déploient. Elle a constitué un moment charnière dans la montée en puissance du mouvement anti-bassine et sa visibilité.

 

Dimanche un autre point clef de cette infrastructure a été visé par les milliers d’opposant.es encore sur place : ses canalisations. La bassine de Sainte-Soline a en effet 6 tentacules pompant dans les nappes phréatiques pour remplir ses 720 000 m³ d’eau.

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Le dispositif de la préfecture a été de nouveau déjoué par cette action, et les militant.es ont pu creuser et démanteler un réseau de canalisations. Le réseau démonté aujourd’hui pompait dans la nappe au niveau du Bignon, cours d’eau à sec comme de nombreux autres au vu du niveau de sécheresse et de la crise climatique. Certaines de ses canalisations risquent de reprendre des réseaux existants et 18km restent à construire, si le chantier continue malgré tout.

 

Par ailleurs, une vigie a été construite sur le champ. Elle servira de tour d’observation autant pour les oiseaux que pour l’avancée du chantier de la bassine de Sainte-Soline située à 2 km de là. Ce champ où le propriétaire invite les opposants jusqu’au 19 mai (période de retour de la Outarde canepetière) pourra servir dans les semaines à venir de point d’appui pour de nouvelles mobilisations.

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