Comment Darmanin fabrique des sans-papiers

 aplutsoc

Déc 17

A l’appel des collectifs de Sans-Papiers et de la Marche des Solidarités, plus de 200 organisations ont appelé le 18 décembre, journée internationale des migrants à des manifestations dans une cinquantaine de villes .

Des appels à manifester et à lutter contre la Loi Darmanin ont également été lancés par les syndicats (CGT, Solidaires, FSU), la LDH, LFI, le NPA…  dans un climat de racisme et de xénophobie que le gouvernement pourrit avec son amalgame assimilant étrangers et délinquants et en préparant une énième loi contre les migrants, les sans-papiers, tous les étrangers, c’est à dire en réalité contre tous les travailleurs.

Pour le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, l’étranger est l’ennemi et doit être traité comme tel. La dernière circulaire qu’il a signée fait de toute personne recevant une obligation de quitter le territoire français (OQTF) un délinquant en puissance et s’accorde assez bien avec les propos tenus en septembre sur twitter par le préfet de l’Hérault, Hugues Moutouh.

C’est dans ce climat de violence anti-migrants qu’un jeune de 14 ans, Aymen, est mort dans le quartier de la Paillade à Montpellier, le 14 décembre dernier. A Montpellier, la manifestation du 18 décembre (11h – Opéra Comédie), rendra hommage à Aymen. Cette manifestation prolongera une semaine d’événements organisés localement par le collectif États Généraux des Migrations (EGM).

Le mercredi 14 a été organisée une file d’attente des migrants et de leurs soutiens devant la préfecture pour matérialiser la pénurie de rendez-vous. Depuis 2016, de nombreuses préfectures – dont celle de l’Hérault – ont en effet généralisé la prise de rendez-vous en ligne pour les premières demandes et les renouvellements de titres de séjour. Face à la quasi-absence de créneaux disponibles, les personnes se retrouvent de fait dans l’impossibilité d’accomplir les démarches que la loi les oblige à effectuer. Les manifestants le dénoncent : « La préfecture est une fabrique de sans-papiers ».

« On ne va pas expulser en Syrie et en Afghanistan des gens, parce qu’on ne veut pas de relation avec des dictatures comme les Talibans, et on ne va pas renvoyer, de toute façon on n’a pas d’avion (…) C’est une limite que j’ai avec le Rassemblement National » déclarait Gerald Darmanin, sur BFMTV fin juillet de cette année.

La limite est tombée : Nyangal, jeune homme de nationalité afghane est arrivé en France en septembre 2020, il a demandé la protection de la France. Contre toute attente, sa demande d’asile a été rejetée durant l’été 2022. Il s’est vu notifier une décision administrative d’expulsion (OQTF) du territoire français. Les instances qui décident du sort des demandeurs d’asile (OFPRA et CNDA) ont adopté, avec une rapidité déconcertante depuis le retour au pouvoir du régime Taliban, une doctrine cynique : la situation actuelle du pays, détruit par 40 ans de guerres et d’ingérences, ne mérite plus la protection de la France pour celles et ceux qui fuient cet enfer. Cette nouvelle posture se matérialise concrètement par le rejet de la demande d’asile de Nyangal comme de plus en plus de personnes en provenance d’Afghanistan.

Nyangal ne doit pas être renvoyé à Kaboul! Le jeudi 15, un rassemblement a eu lieu devant le tribunal administratif de Montpellier en soutien à Nyangal et « à travers lui, à celles et ceux qui se retrouvent dans cette situation ».

Le même jour , le sociologue Saïd Bouamama a tenu une conférence sur « Les Discriminations racistes : une arme de division massive ». L’occasion de combattre la politique de Darmanin qui encourage et banalise le racisme.

Samedi 17, des collectifs de sans-papiers ont organisé une rencontre pour témoigner de leurs luttes autogérées.
Comme à Montpellier, dans toutes les villes, à Aix-en-Provence, Annecy, Auxerre, Besançon, Bordeaux, Briançon, Carla-Bayle, Chalon-Sur-Saône, Figeac, Gérardmer, Le Mans, Lille, Marseille, Menton, Nantes, Nice, Paimpol, Paris, Rennes, Rouen, Royan, Saint-Brieuc, Saintes, Sète,… le 18 décembre, contre Darmanin et son monde, nous marcherons :

  • Contre les lois immigration du gouvernement de Macron
  • Contre la criminalisation de la solidarité
  • Contre le racisme et le fascisme
  • Pour la régularisation de tous les Sans-papiers
  • Pour la fermeture des centres de rétention
  • Pour la liberté de circulation
  • Pour l’égalité des droits
  • Pour la solidarité

(Avec notre correspondante de Montpellier)

Devant la préfecture de Montpellier le 14 décembre

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