Guerre Israël-Hamas : à Paris, Darmanin se félicite de la réponse face à une manifestation pro-palestinienne interdite

Protestors light flares and wave Palestinian flags during an unauthorized demonstration in support of Palestinians at Place de la Republique in Paris, on October 12, 2023. France on October 12, 2023 said it was banning all pro-Palestinian demonstrations after the attack on Israel by Hamas, on the grounds such protests threaten to public order. Interior Minister Gerald Darmanin said that the demonstrations "are likely to generate disturbances to public order" adding that organisers should face arrest. Fighting between Israel and Hamas has entered a sixth day following the assault on Israel by the Palestinian militant group on October 7, which has claimed thousands of lives on both sides. (Photo by Dimitar DILKOFF / AFP)

La préfecture de police de Paris a annoncé 19 interpellations, dont celle de l’organisateur, en application de l’interdiction de manifester décidée par le ministère de l’Intérieur.

DIMITAR DILKOFF / AFP
Jeudi 12 octobre, avant l’interdiction des manifestations pro-palestiniennes en France, de nombreux soutiens de la Palestine s’étaient déjà réunis place de la République à Paris.

FRANCE – « Les manifestations pro-palestiniennes, parce qu’elles sont susceptibles de générer des troubles à l’ordre public, doivent être interdites », avait prévenu le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin dès jeudi. Pas suffisant pour refroidir les nombreux soutiens du peuple palestinien qui se sont réunis ce samedi 14 octobre à Paris, une semaine après les attaques sans précédent du Hamas contre Israël qui ont ensuite déclenché une violente réplique militaire de l’État hébreu.

Malgré l’interdiction, ils étaient ainsi nombreux à marcher pacifiquement place de la République pour défendre la cause palestinienne. Sauf que ce regroupement interdit a rapidement viré à la démonstration de force des autorités, qui ont appliqué à la lettre les recommandations de Beauvau dans ce contexte tendu. Ce dont s’est félicité le ministre de l’Intérieur, qui s’exprimait en début de soirée et qui a fait de cet événement un exemple de la réponse à apporter dans le contexte actuel.

Plusieurs interpellations

Une nasse a d’ailleurs été mise en place pour faire progressivement évacuer cette place, située à la jonction des IIIe, Xe et XIe arrondissement de Paris.

Ainsi, la Préfecture de police de la capitale a annoncé que 19 individus avaient été arrêtés samedi après-midi, selon le dernier bilan. Et parmi eux, l’organisateur de la manifestation. Une consigne de Gérald Darmanin, qui avait ordonné l’interpellation d’éventuels « organisateurs » et de « fauteurs de troubles » lors de rassemblements en soutien à la Palestine en France.

En plus de l’organisateur, le journaliste et éphémère candidat insoumis aux législatives Taha Bouhafs a également été interpellé et conduit à l’écart de la manifestation alors qu’il couvrait l’événement dans le cadre de son travail, selon plusieurs témoignages relayés sur les réseaux sociaux.

Gérald Darmanin félicite le préfet de police

Mais cette mobilisation a également conduit à 752 verbalisations, toujours dans la droite lignée de l’interdiction émise depuis jeudi. Un précédent bilan fait état de 260 verbalisations. En fin d’après-midi, la préfecture de police indiquait par ailleurs que les forces de l’ordre avaient procédé à la dispersion de la manifestation, mais que « les opérations de verbalisation se poursuivent ».

Parmi les verbalisations émises par la police, plusieurs manifestants ont évoqué des amendes de 135 euros pour avoir arboré un drapeau ou un symbole en lien avec la Palestine.

Au cours d’un point presse donné en fin de journée à Paris, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a d’ailleurs « félicité » le préfet de police de Paris d’avoir empêché la tenue du rassemblement parisien et d’avoir procédé à des interpellations et à des verbalisations.

Des images qui tranchent forcément avec celles de Londres, où des milliers de manifestants se sont réunis ce samedi. Et malgré une forte présence policière, d’ailleurs prête à intervenir en cas de signe de soutien au Hamas, le rassemblement s’est déroulé dans un calme relatif. Au Royaume-Uni, d’autres rassemblements ont également eu lieu à Manchester ou Édimbourg.

De notre côté de la Manche, en dépit de l’interdiction, des manifestations ont également eu lieu, comme à Perpignan, rapporte franceinfo. Vendredi soir, treize personnes ont été interpellées lors d’un rassemblement de soutien au peuple palestinien à Strasbourg, a annoncé la préfecture du Bas-Rhin.

Gérald Darmanin fait un bilan de l’action des forces de l’ordre

Au cours de son point presse évoqué plus haut, Gérald Darmanin a annoncé qu’au total, 189 actes antisémites avaient été dénombrés depuis samedi dernier et l’offensive du Hamas, ainsi qu’à environ 2 500 signalements sur la plateforme Pharos. Les actes antisémites ont donné lieu à 65 interpellations, 23 des individus concernés étant étrangers. Le ministre s’est félicité que les interpellations concernant des ressortissants étrangers aient eu pour conséquence un retrait de titre de séjour systématique, avec déjà 10 placements en centre de rétention et 2 détentions en prison.

Par ailleurs, le locataire de la place Beauvau a fait savoir qu’il avait personnellement procédé à onze signalements au titre de l’article 40 (qui exige que les fonctionnaires dénoncent des actes illégaux dont ils ont connaissance, ndlr) « contre des associations et personnes pour propos antisémite, apologie du terrorisme ou soutien au mouvement terroriste Hamas ». Il a notamment cité parmi les associations visées le mouvement Palestine vaincra, le comité Action Palestine ou le Mouvement des indigènes de la République.

Sans donner davantage de détails, il a encore ajouté qu’il avait demandé la dissolution de plusieurs associations ou collectifs qui soutiennent ou financent le Hamas.

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Une nouvelle manifestation pro-Palestine interdite à Paris, la crainte de « rassemblements sauvages »

La Préfecture de Police de Paris redoute des heurts dans la capitale ce dimanche 15 octobre 2023 à l’occasion d’une manifestation pro-Palestine interdite.

La Préfecture de Police de Paris redoute des heurts dans la capitale à l'occasion d'une manifestation pro-Palestine interdite
La Préfecture de Police de Paris redoute des heurts dans la capitale à l’occasion d’une manifestation pro-Palestine interdite (©Préfecture de Police )
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De la tension en perspective place de la République à Paris ce dimanche 15 octobre 2023 ? C’est en tout cas ainsi que la Préfecture de Police de Paris motive son arrêté pris samedi 14 octobre visant à l’utilisation de drones dans la capitale. « Il convient de prévenir la survenance de troubles graves à l’ordre public dans certains secteurs de la capitale », justifient les services de Laurent Nuñez.

 

 

19 interpellations et 759 verbalisations lors de la manifestation interdite samedi

La crainte est d’autant plus palpable que la France est passée en alerte « urgence attentat » après l’attentat d’Arras (Pas-de-Calais). Dans la capitale, la sécurisation des établissements scolaires et des institutions est montée d’un cran. La journée de samedi a démontré la tension actuellement de mise en Île-de-France avec les évacuations successives du Louvre, du château de Versailles et de la gare de Lyon.

Samedi déjà, une manifestation pro-Palestine, pourtant interdite a eu lieu place de la République. A la clé, 19 interpellations et 759 verbalisations.

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