Gilets jaunes : deux journalistes étrangers ont-ils été pris à partie par des policiers à Toulouse ?

Une vidéo montre deux personnes violentées par les forces de l’ordre.Capture Facebook Lelly Gijabet Live
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l’essentielUne vidéo tournée à Toulouse pendant l’acte 22 des Gilets jaunes montre plusieurs personnes se présentant comme journalistes malmenées par des policiers de la BAC. L’extrait baptisé « deux journalistes agressés par les forces de l’ordre »est vite devenu viral sur les réseaux sociaux. Mais rien ne prouve, pour l’instant, que ces personnes sont réellement journalistes, et l’on ignore les circonstances qui ont conduit à ces interventions.

La scène est confuse, mais les images sont devenues virales sur les réseaux sociaux. Filmées par Lelly Gijabet, une habitante du Nord de la France qui se présente comme Gilet jaune, elles montrent plusieurs personnes malmenées par les policiers dans une petite rue de Toulouse, environ une heure et quarante minutes après le début de la mobilisation à Toulouse ce samedi lors de l’acte 22. La vidéo a été extraite d’un live qui dure plus d’une heure trente. Largement relayée sur les réseaux sociaux, elle est présentée par les internautes comme une agression de deux journalistes par les forces de l’ordre.

Le Général@leGneral2

Look 2 English journalists hit by police just because they were filming in !
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Après une charge de flashball et de lacrymogènes, on voit les policiers progresser dans la rue Merly, repoussant les manifestants vers le boulevard d’Arcole. Plusieurs personnes sont à terre, dont une femme qui porte l’inscription  » Live streaming international » sur son casque et qui se présente comme journaliste. Un policier lui arrache des mains une trotinette rose et jette la femme à terre en propulsant son casque à l’aide d’une matraque. Pendant ce temps, un homme à terre, qui porte une mention photographe sur son casque, d’après Lelly Gijabet, lui aussi malmené par les policiers, se relève, titube, et part rejoindre le cortège.

Que s’est-il passé avant la charge ? Les images ne le montrent pas. Lelly Gillabet raconte :  » Tout s’est passé très vite dans cette petite rue où nous nous sommes retrouvés coincés face aux forces de l’ordre, il y avait des cris et des coups de matraque dans tous les sens, ils ont d’abord retiré une trotinette à une dame en rose, avant de la maltraiter au sol puis s’en sont pris à un photographe ». Un peu plus tard, Lelly a réussi à retrouver la femme qui se dit journaliste, dans une rue adjacente.  » Elle ne parlait pas un mot de français, je lui ai demandé en anglais si tout allait bien et je lui ai laissé mon contact pour qu’elle puisse me joindre si elle avait besoin de la vidéo », précise la Gilet jaune. Elle ajoute qu’elle a continué à filmer la manifestation, bien qu’encore sous le choc.

Mention « presse » pour se protéger ?

Les personnes projetées au sol et violentées par les forces de l’ordre sont-elles vraiment journalistes ? Il est impossible de répondre par l’affirmative à l’heure actuelle. Ce qui est sûr, c’est qu’après cette séquence, aucun média français ni étranger ne s’est ému publiquement d’une agression de ses journalistes.  » Les personnes en question avaient peut-être affiché une mention presse sur leurs casques pour se protéger, tout simplement », reconnaît Lelly qui affirme par ailleurs  » rester toujours près des journalistes dans les manifestations », la garantie selon elle  » d’être un peu moins en danger ».

MANON ADOUE

Acte 22 à Toulouse: la BAC a chargé et frappé des journalistes étrangers présumés (vidéo)

© AFP 2019 LOIC VENANCE
FRANCE

Mouvement des Gilets jaunes après 18 semaines de mobilisation (91)
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Des agents de la BAC ont mis à terre, puis frappé avec des matraques et donné des coups de pied à deux journalistes présumés d’un média étranger portant des casques de presse alors qu’ils couvraient l’acte 22 des Gilets jaunes à Toulouse, samedi 13 avril. Un manifestant a filmé la scène et l’a partagée sur les réseaux sociaux.

La scène a eu lieu samedi 13 avril au cours de l’acte 22 des Gilets jaunes à Toulouse. Une vidéo filmée par l’utilisateur de Facebook Lelly Gijabet LIVE montre les violences des forces de l’ordre envers deux individus identifiés comme journalistes.

Ainsi, on voit dans la séquence des manifestants en train de tenir une banderole pour se protéger contre les agents de la brigade anti-criminalité (BAC) qui avançaient vers eux.

Quelques secondes plus tard, on aperçoit un journaliste portant un casque avec l’inscription «presse» (en veste beige et avec un sac à dos) courir avec une caméra vers sa collègue (avec une capuche claire) mise à terre à côté d’un agent de la BAC.Le premier journaliste fait alors un signe de la main à l’agent de la BAC pour demander de relâcher sa collègue (à la fin de la vidéo, on apprend qu’il s’agit d’une femme).

L’agent de la BAC prend ensuite les affaires de la journaliste qui essaie de les récupérer.

Soudainement, deux agents de la BAC la poussent, elle tombe au sol et subit des coups de matraque et de pied des forces de l’ordre qui ont en outre retiré et jeté son casque.

Son collègue tente de nouveau de lui venir en aide mais il se retrouve aussi dos au sol et frappé par la BAC.

À cet instant, une voix féminine répète derrière la caméra:

«C’est la presse. Ils sont en train de frapper la presse. S’il vous plaît…»

Contacté par Sputnik, l’auteur de la vidéo a confirmé que la séquence a été filmée durant la manifestation des Gilets jaunes à Toulouse, le 13 avril, en ajoutant que les journalistes agressés travaillaient pour un média étranger.Le 22e acte de la mobilisation des Gilets jaunes a été la première manifestation depuis la nouvelle loi anticasseurs promulguée par Emmanuel Macron et publiée au Journal officiel le 11 avril. Selon le texte, la dissimulation volontaire du visage est considérée comme un délit et est punie d’un an d’emprisonnement et de 15.000 euros d’amende.

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